Mardi 2 juillet 2019
Monaco, 22h55
PDV de Julia
L'air de la principauté n'était plus autant respirable de ce que j'avais toujours connu. L'atmosphère de ma ville m'avait toujours rassuré, toujours réconforté, mais pourtant cette fois, ce lieu si familier n'avait aucun effet. Je ne suis dehors que depuis quelques secondes, et pourtant, j'ai l'impression d'être là depuis des heures. Le regard de George sur moi est lourd. Il s'en veut, il transpire la culpabilité, la honte, le regret. La terrasse est restée silencieuse durant tout ce temps. Ma seule source de réconfort était la main de Charles qui tenait la mienne, dans mon dos, afin que George ne la voit pas. Ça peut paraître bête, mais c'est ce qui me ramène sur Terre à ce moment là.
Moi: Salut, je finis enfin par dire avant de lâcher la main de Charles et m'assoir sur un fauteuil extérieur
Charles: Ça va ? Il tend la main à George qui lui sert
George: Et toi ?
Charles hoche la tête et ils finissent par s'assoir tous les deux sur les fauteuils. Je tourne la tête pour chercher Pierre. Il a demandé à Katerina de rester à l'intérieur, parce qu'il n'avait pas envie qu'elle soit là si ça se passe mal, ce que je peux comprendre. Il me fait un petit sourire rassurant avant de prendre une chaise et de la mettre juste derrière moi. Le fait que Pierre soit là me rassure un peu au final. J'ai surtout peur de la réaction de George. Je ne peux pas que ça tourne mal.
L'ambiance est affreusement lourde. Tout le monde croise le regard de tout le monde mais personne n'ose prononcer le premier mot. Je ne ressens pas forcément de tensions, mais j'ai surtout l'impression que c'est à moi de dominer cette discussion. C'est super moi qui veut des explications que ce soit celles de George mais aussi de Charles, parce que mine de rien je n'en ai jamais eu.
Moi: Je t'écoute, je dis à George en croisant les bras
George: Déjà je suis désolé Julia vraiment, mais du plus profond de mon coeur. Ce qu'il s'est passé c'est que Charles est venu me voir pour m'expliquer ce qu'il s'était passé entre vous. Et à ce moment là, je commençais à vraiment m'attacher à toi, je t'avais vu sortir de ta phase compliquée et la dernière chose que j'avais envie c'était que tu souffres. Alors c'était sûrement pas la bonne décision mais j'ai demandé à Charles de choisir
Moi: De choisir quoi ?
Charles: Soit je ne t'approchais plus, soit il te quittait, je lève les sourcils
George: Honnêtement, j'en ai déjà parlé à Charles, mais il a été mauvais pour toutes ses copines, toujours. Je n'avais pas envie qu'il fasse la même chose avec toi, je détourne le regard vers Charles qui se contente de me regarder. Et il a choisit
Pierre: Mais jamais il va s'arrêter de retourner la situation lui ? Il marmonne dans sa barbe derrière moi en français pour que je sois la seule à l'entendre
Charles: Mais je pouvais pas le laisser te quitter, t'avais besoin de lui
Moi: Mais putain mais qu'est ce que t'en savais si j'avais plus besoin de lui ou de toi ?
Charles: J'en savais rien. Je voulais pas te laisser, ça m'a détruit de te dire des trucs que j'ai jamais pensé. Mais la dernière chose que je voulais c'était te voir malheureuse
George: Je n'avais jamais eu l'envie de séparer votre amitié, t'avais énormément aidé Julia et j'étais fière de ça. Mais depuis que tu avais quitté Giada, j'avais des doutes sur ce que tu ressentais pour ma copine
Pierre: Ex ! Il interrompt et je lui mets un coup de coude
George: Ouais, il lui lance un regard noir. C'est quand tu es venu me voir pour m'avouer que tu l'avais embrassé que tout s'est rassemblé. N'importe quel mec aurait réagit pareil, c'était logique
Moi: C'est que dans ton monde que c'est logique George. Je ne sais pas où tu vis, mais en tout cas chez moi, il n'y a que moi, et moi seule, qui peut savoir ce qui est bon pour moi et ce qu'il ne l'est pas. On était ensemble depuis quelques jours, tu pensais réellement me connaître ? J'avais besoin de Charles, autant que j'avais besoin de toi, et tu n'avais pas le droit de l'obliger à s'éloigner de moi sans en avoir discuter
George: Je lui ai laissé le choix !
Moi: Non, tu lui as pas laissé ! Tu lui as demandé de choisir entre le moins pire des 2, sans jamais penser à moi. Parce que si tu l'avais fait, ce dilemme débile ne te serait même pas venu en tête
George: Je suis désolé, je sais que je t'ai blessé, mais je t'en supplie pardonne moi. Mes intentions n'ont jamais été mauvaises, tu me connais maintenant
Charles: C'est hyper simple de revenir comme ça vers elle
George: Pardon ? Il dit visiblement choqué de l'intervention du monégasque
Charles: C'est quand même très simple de revenir vers elle comme une fleur, comme si rien ne s'était passé. Alors que toi tu étais là quand elle a rechuté et tu n'as jamais levé le petit doigt pour l'aider, alors que tu savais tout
George: Alors excuse moi Charles hein, mais quand elle a rechuté, c'est pas toi qui faisais les allés retours tous les 3 jours pour être à ses côtés
Charles: Forcément, on se demande pourquoi, il dit assez sèchement
George: Tu vois et après tu vas me dire que tu la kiffes pas
Charles: Alors au pire, je ne vois plus en quoi ça te regarde
L'atmosphère a totalement changé en un rien de temps. Le regard de George et la voix de Charles sont devenus beaucoup plus dures. La tension commence à monter alors que la discussion vient à peine de commencer. Mes yeux font des allés retours entres les 2 hommes devant moi alors que je n'ai aucune idée de quoi faire. D'un côté, George me déchire le coeur, je sens qu'il regrette ce qu'il s'est passé. Je sens aussi qu'il n'a pas voulu me faire du mal intentionnellement, il pensait faire le meilleur pour me protéger. Mais de l'autre côté, il m'a vu au fond du gouffre pendant des semaines et il ne m'en a jamais parlé. Alors d'accord, un copain est là pour te protéger et qu'il n'accepte pas que Charles et moi nous sommes embrassés, c'est une chose. Mais c'en est une autre de m'imposer des choses sans même m'en parler.
Charles: Dans tous les cas, y a beaucoup de choses qui ont changé depuis que t'as décidé de la lâcher, je sens mon coeur s'accélérer dans ma poitrine en comprenant ce à quoi il fait allusion
George: Comment ça je l'ai lâché ?
Moi: C'est de la mauvaise foi là George arrête d'abuser, il penche un peu la tête. Tu t'es cassé en pleine soirée pour partir avec Carmen, tu voulais qu'on fasse une pause, je ne sais même pas ce que t'es allé faire
George: J'ai rien fais avec Carmen, tu peux lui demander si tu veux savoir ! Je t'ai tout dit !
Moi: J'ai passé cet âge là s'il te plaît.
Le regard de Charles moi me déstabilise. Je sens qu'il veut qu'on lui avoue tout de suite qu'on a passé une nuit ensemble. Je n'ai pas envie de mentir davantage à George, mais j'ai peur de lui en parler. Pourtant, je sens que Charles est assez tendu. Il fait trembler sa jambe et il mordille l'intérieur de ses lèvres, cette discussion l'énerve. J'ai l'impression qu'il peut sauter sur George en une fraction de secondes. Je comprends que Pierre l'a remarqué étant donné qu'il pose sa main sur mon bras comme pour me rassurer.
Moi: Bon alors, autant être complètement honnête George, je me redresse sur mon siège pendant que je joue avec la bague sur mon doigt
George: De quoi tu parles ?
Moi: Alors s'il te plaît, ne t'énerve pas. Parce que c'est toi qui avais voulu qu'on fasse une pause
George: Julia, il dit très sérieusement
Moi: Bon euh, je me torture les doigts, le week end du GP de France, quand tu es partis, ça s'est pas forcément passé comme prévu
George: Comment ça ? Il fronce les sourcils. Attends, attends, attends, il se redresse sa chaise en se frottant le front. T'as fais quoi ?
Moi: Bon je pense qu'il faut le dire directement, c'est comme quand on arrache un pansement un peu. Wa je suis entrain de dire n'importe quoi, je me frotte le front. Bon j'ai couché avec Charles, je lâche directement
George: Quoi ? Tu as quoi ?! Il dit en haussant le ton
Pierre: Oui bon là c'est pas un pansement que t'as arraché c'est une bande de cire, il marmonne en français derrière moi
George: Non non mais attendez, il se lève et rie jaune. Vous vous foutez de ma gueule là ?
Moi: Je suis désolée
George: Mais t'es sérieuse ? Je me lève à mon tour
Moi: On aurait pas dû faire ça ok, mais tu m'avais lâché alors je ne te devais plus rien. Calme toi s'il te plaît
George: Mais tu t'entends parler ? Il attrape mon bras et la main de Charles se pose directement sur son poignet
Charles: Lâche là ça vaut mieux pour toi, son regard est sombre et braqué sur George
George: Mais toi c'est pareil, il lâche mon bras. T'es quelle genre d'ordure pour coucher avec la copine de ton pote ? Enfin plutôt avec ta « meilleure amie ». Vous êtes là à faire des grandes leçons morales mais vous êtes encore pires
Charles: C'est toi qui l'a laissé. Arrête de croire qu'on a fait ça exprès, ou même que j'ai fais exprès, que j'ai tout calculé, c'est arrivé comme ça c'est tout
George: Ouais c'est sur t'as atterris comme par magie entre les cuisses de ma meuf
Charles: Tadam
George: Baiser la meuf de son pote, il applaudit. T'arrives à te regarder dans un miroir encore ?
Charles: Ouais et t'as de la chance encore, ça aurait même pu arriver avant si tu nous avais pas empêché de se voir
Ma mâchoire se décroche et mes yeux sortent de mes orbites. Sur le coup, je n'ai aucune réaction, je suis uniquement paralysée par la scène devant moi. Je déteste voir Charles et George se disputer et encore moins dans ce contexte. Le visage de George se fige complètement et ses yeux bleus deviennent de plus en plus noirs. Ses muscles se sont contractés. On peut presque sentir la chaleur de son corps. George fait un pas vers Charles qui se lève au moment où Pierre attrape l'épaule du britannique pour l'éloigner de son ami.
Charles: On aurait peut être pas dû faire ça mais bordel ouvre tes yeux ! T'es vraiment une grosse merde, t'as vu ce que t'avais ? Il dirige son bras dans ma direction.
George: Arrête de jouer au justicier, c'est insupportable
Charles: T'as jamais compris ce qu'elle voulait, t'as jamais su voir de quoi elle avait besoin. Alors ok t'étais peut être là, mais t'as pas été capable de la soutenir comme t'aurais dû. Tu mérites pas quelqu'un comme elle, elle mérite beaucoup mieux
George: T'es ridicule mon pauvre, t'es vraiment devenu une merde, le monégasque fait un pas en direction du britannique avant que Pierre s'interpose
Pierre: Arrête Charles c'est bon
Je suis tétanisée, je ne sais pas quelle réaction avoir. Je déteste le fait que je sois à l'origine de cette dispute. Je n'aime pas les voir en colère, encore moins l'un contre l'autre. Mon coeur s'est accéléré dans ma poitrine et ma respiration est devenue beaucoup plus rapide. La chaleur avait pris le contrôle de mon corps, comme si l'air ambiant avait gagné 10 degrés en quelques secondes. Ma tête surchauffe, je peux sentir les battements de mon coeur dans celle ci. Je n'ose plus regarder les 2 hommes devant moi, portant je sens des regards sur moi.
Charles: Assieds toi
Sans même que je n'ai pu le remarquer, mon ami s'était rapproché de moi. Je sentais la crise d'angoisse monter à l'intérieur de moi mais je ne pensais pas qu'il l'avait remarqué. Il pose sa main sur mon bras et me tire délicatement pour me faire assoir sur la chaise derrière. Il ouvre mon sac et prend mon médicament, avant de me le donner. Je l'avale pendant que j'essaye de reprendre ma respiration. Des larmes se sont mises à couler le long de mes joues pendant que mes poumons s'oppressent dans ma poitrine. Je n'ai même pas eu le temps de la sentir arriver, c'était vraiment très rapide.
Je ne suis plus capable de notifier l'environnement qui m'entoure, mes oreilles bourdonnent et ma vision est floue. Je me hais d'avoir ce genre de problèmes, c'est tellement handicapant. Je ne supporte pas la pression, ni le stress, je me mets immédiatement à angoisser. La main de Charles se glisse dans la mienne et son visage est la seule chose que je suis capable de voir maintenant. Ses yeux verts sont plantés dans les miens. Au travers de ceux ci, on doit y lire toute son inquiétude. J'en fais souvent, mais à chaque fois qu'il a été là, son regard n'a jamais changé, il ne s'est jamais habitué à me voir comme ça.
Charles: Respire Ju', fais comme moi, il inspire et expire bruyamment donc je fais de même. Voilà c'est parfait, continue, son pouce caresse le dos de ma main. Ça va aller, regarde t'as déjà réussi à la gérer, tu peux être fière de toi
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Il va falloir m'occuper pendant ces 3h de route ! Alors j'attends toutes vos réactions ! 🌶 D'ailleurs on a dépassé les 400 commentaires sur le chapitre précédent genre ??? Vous êtes incroyables 😩
Je ne pense pas pouvoir sortir un chapitre demain soir, forcément je n'ai pas le temps d'écrire ce week end ! Passez un bon week end et un bon GP pour ceux qui y seront ! 🫶🏻