Jeudi, 1er Janvier.
PDV ÉNORA
Je suis l'odeur de Michelle et trouve facilement sa cabine. Je toque, et attends quelques minutes devant, jusqu'à ce que la porte s'ouvre.
Moi : joyeuse fête du nouvel an, Michelle.
Michelle : merci! À toi aussi.
Elle me sourit, et dit en sortant et en fermant la porte :
Michelle : laisse moi deviner. Vous ne vous êtes pas adressés la parole?
Moi : il l'a fait, mais je n'ai rien dit.
Nous nous éloignons un peu, et je lui pose comme question :
Moi : tu ferais quoi, si tu étais à ma place?
Elle lève les yeux pour regarder le ciel, et réfléchit.
Michelle : moi aussi j'aurais peur. Mais je lui dirai quand même pour qu'il ne m'en veuille pas. Je préfèrerai qu'il l'apprenne de moi plutôt que de quelqu'un d'autre.
Moi : je vois... Alors... Si je le lui dis demain, tu penses que ça ira?
Michelle : oui. Le plus tôt sera le mieux. Et après les fêtes, aussi.
Je souris doucement.
J'espère qu'il ne m'en voudra vraiment pas.
Moi : désolée de t'avoir réveillée à cette heure-ci. Tu peux y retourner, je ne vais pas te retenir plus longtemps.
Michelle : t'es sûre?
Moi : certaine.
Je lui souris pour ne pas l'inquiéter, et elle en fait de même, avant de retourner auprès de son âme sœur.
Le destin aime vraiment s'acharner sur moi.
Je reste à l'extérieur tout le restant de la nuit, sauf pour aller dans les cuisines me préparer un petit quelque chose. Vers les alentours de six heures, nous arrivons presque en terres américaines. Les autres se lèvent, et se dirigent vers la cuisine pour prendre leur petit déjeuner.
Au moins, je n'aurai pas à être présente.
Nous arrivons enfin, et je me hâte de descendre. Mais à peine ai-je posé les pieds au sol, que quelqu'un me saute dessus.
Sylvie!
Sylvie : tu nous as tellement manqué, Énora! Comment vas-tu?
Moi : b-bien, merci.
Harris : qu'est-ce qu'il y a? Quelque chose ne va pas?
Moi : tout va bien.
Après les retrouvailles, Harris et Sylvie m'invitent à monter dans leur voiture. Je ne dis pas non, et m'exécute. Mon père nous rejoint juste après, invité par les parents de Lorenzo.
Moi : tu séjourneras chez eux, aussi? Je croyais que tu avais une maison ici.
Papa : si mais, je veux rester le plus près possible de ma fille. Je vais en Espagne demain pour affaire diplomatique.
Moi : je comprends.
Je ne dis plus un mot durant le trajet, laissant les trois adultes parler entre eux. Lorsque nous arrivons, Michelle vient vers moi.
Michelle : tu vas leur dire?
Moi : non.
Michelle : pourquoi?
Moi : je le ferai lorsqu'il sera lui-même au courant. C'est-à-dire, plusieurs jours après lui avoir dit pour...
Je ne continue pas ma phrase. Elle sait déjà ce que je veux dire.
Nous entrons dans la maison de Sylvie et Harris. Michelle et moi, ainsi que Sylvie, nous dirigeons immédiatement dans la cuisine.
Sylvie : pour se changer les idées et oublier un peu ce qu'il s'est passé, une bonne liste de nourriture à préparer ne nous ferait pas de mal, n'est-ce pas?
Nous acquiesçons, et elle sort une feuille et un stylo de je ne sais où.
Michelle : alors Énora, que nous proposes-tu?
Moi : pourquoi pas le menu qu'on avait prévu pour le bal de ma présentation à la meute qui n'a finalement pas eu lieu?
Michelle et moi nous lançons dans une liste bien garnie en plus, sous les yeux de Sylvie qui nous regarde tour à tour, avant de sourire.
Sylvie : on dirait des sœurs.
Nous continuons donc à proposer des idées pour des tas de plats, jusqu'à dix heures environ.
Sylvie : voilà! Terminé! Oh et viens avec moi, Énora. J'espère que tu n'as pas oublié ton cadeau de Noël.
Nous nous levons toutes, Michelle étant bien décidée à nous accompagner. Sylvie nous ramène au salon, où les hommes n'y sont pas, heureusement pour moi, et prononce un nom :
Sylvie : Carène, viens ma petite!
Nous entendons un aboiement, puis voyons un tout petit chiot courir vers nous.
Moi : elle est adorable!
Lorsque le chiot arrive à notre hauteur, je m'accroupis pour le prendre en mains.
Michelle : qu'est-ce qu'elle est mignonne... C'est son cadeau?
Sylvie : oui. C'est un nouveau-né. Tu devras bien prendre soin d'elle, d'accord?
Moi : promis Sylvie. Merci énormément.
Elle me sourit, alors que je serre le chiot contre moi.
Michelle : je pourrai la prendre?
Je la lui passe, et on dirait...
Moi : tu es complètement gaga d'elle, maintenant.
Mon père et Lorenzo entre dans le salon, et s'approchent de nous. Je baisse la tête, mon cœur faisant des siennes.
Papa : je n'étais pas au courant que vous aviez un chiot.
Sylvie : ce n'est pas le nôtre, il est à Énora.
Moi : elle... Elle vient juste de me l'offrir.
Papa : tu en as de la chance. Ta mère en as toujours voulu un. Tu veux bien venir avec moi?
Moi : ou-oui. Je te le laisse, Michelle.
Michelle : pas de problème.
Je suis mon père hors de la maison, et nous allons dans le jardin arrière.
Papa : tu l'évites.
Moi : j'arrive pas à le regarder dans les yeux après ce qu'il s'est passé.
Papa : ça vous détruit tous les deux.
Moi : j'y peux rien. Quand je le lui dirai, je ne sais pas ce qu'il me sortira.
Il soupire.
Papa : vous êtes vraiment des cas, tous les deux.
Moi : désolée.
PDV LORENZO
Maman : c'est moi, ou elle t'évite?
Moi : elle m'évite.
Ma mère porte un égard accusateur sur moi.
Maman : qu'est-ce que tu lui as encore fait?
Moi : rien. Elle me l'a affirmé elle-même. Je ne sais pas pourquoi elle m'évite. Mais peut-être que Michelle le sait.
Michelle : si, je le sais. Mais je lui ai promis de ne rien te dire. Elle veut le faire elle-même.
Ma mère porte un main à son menton, et semble réfléchir.
Sylvie : tu auras intérêt à l'écouter attentivement et à la laisser finir si tu ne veux pas revivre la même chose que la dernière fois.
Je souffle.
Ça dépendra de ce qu'elle me dira, mais je ne la laisserai pas partir à nouveau.
Je vais m'asseoir sur un fauteuil et regarde le chiot, que ma mère a offert à mon âme sœur, jouer avec Michelle. Plus tard, il court vers moi, quémandant des caresses.
Michelle : je pouvais t'en donner, moi! Pourquoi il te préfère à moi?
Moi : va savoir.
Je souris en le posant sur mes genoux, et en lui donnant ce qu'il veut.