PDV LORENZO
Moi : j'y arrive pas. C'est comme si quelque chose m'empêchait de la contacter.
Michelle : c'est vraiment problématique. Ça ruine totalement le plan.
William : qu'est-ce qu'on fait, maintenant?
Moi : nous savons où elle se trouve, c'est déjà une bonne nouvelle. Nous allons nous rendre sur les lieux. Enfin, on enverra des loups assez puissants et discrets. Et un louveteau aussi. Qui soupçonnerait un enfant d'être aussi agile en espionnage?
Michelle : je me charge de les prévenir.
Je hoche la tête, et souffle.
Ma petite louve me manque tellement.
PDV ÉNORA
Moi : on pourrait sortir d'ici, s'il te plaît?
Wilson : pourquoi?
Moi : j'étouffe. J'aime pas être enfermée, et là, ça fait une journée que je ne suis pas sortie. Je vais finir par être claustrophobe.
Wilson : d'accord, d'accord. Mais je ne m'éloigne pas de toi, compris?
Moi : m'en fiche. Tant que je respire de l'air non pollué.
Il me regarde l'air de m'en vouloir, mais... Peu m'importe. Je ne fais que dire la vérité.
Moi : j'aimerais savoir une chose.
Wilson : quoi donc?
Moi : pourquoi t'es-tu allié à mon oncle? On ne se connaît même pas.
Il reste silencieux quelques secondes.
Je suppose qu'il va pas se livrer aussi facilement.
Wilson : pourquoi je devrai te répondre?
Moi : parce que je ne comprends absolument pas ta décision d'aider mon oncle.
Après des secondes que je croyais interminables, il se décide enfin à me répondre.
Wilson : je viens d'une race de sorciers assez rares. On nous confondait très souvent aux sorciers lambdas. La différence était que nous savions parlé aux esprits. Que ce soit des morts ou de la nature.
Moi : pourquoi tu parles au passé?
Wilson : parce qu'elle a disparu à cause de ton père.
Je m'arrête.
Comment ça?
Moi : il n'aurait pas fait cela pour rien, j'en suis sûre. Il n'est pas...
Le choc de cette nouvelle me fait cesser de respirer pendant un moment.
Mon père... Il n'est pas un monstre assoiffé de sang. Il doit sûrement y avoir une explication, pas vrai?
Moi : p-pourquoi aurait-il fait ça?
Il se rapproche dangereusement de moi et me prend par le menton avec force pour que je le regarde.
Wilson : oui, c'est vrai qu'il ne l'a pas fait pour rien. Il nous voyait comme une menace et notre chef lui avait déclaré la guerre. Ton père a anéanti la seule maison que j'avais et ton oncle m'a offert une opportunité de me venger.
Je suis déboussolée, je ne sais même plus quoi dire.
Moi : je... Je suis désolée...
Il me regarde, surpris. Je baisse la tête, mal à l'aise.
Wilson : merci, mais tes excuses ne les ramèneront pas.
Moi : tu dois quand même avouer que c'est de la faute de votre chef. Mon père n'a fait que se défendre. D'accord, il n'aurait pas dû exterminer le clan entier, mais...
Wilson : tu l'as dit, il n'aurait pas dû. Continuons à présent.
C'est avec le cœur lourd que je le suis.
Nous sortons donc de la maison et j'essaie d'entrer en contact avec Lorenzo, bien sûr en faisant mine de rien parce que si je me concentre, il va savoir que je tente quelque chose. Néanmoins, ce qu'il a dit ne peut sortir de ma tête. Je dois en discuter avec mon père et ce, le plus rapidement possible. Mais en attendant...
"Lorenzo? Est-ce que tu m'entends?"
"Énora, c'est toi?"
"Qui d'autre, gros bêta?"
"C'est bon, pas la peine d'être comme ça."
"Vous venez quand?"
"Des espions seront bientôt sur place pour vous surveiller. Mais je viendrai personnellement dans deux jours, avec Michelle et William."
"Je dois donc me dépêcher de récupérer le livre. Oh et en passant, j'aurai une nouvelle à t'annoncer une fois tout ça terminer."
"Tu ne peux pas me la dire maintenant?"
"En face, je préfère."
Et puis, si tout ne se passe pas comme prévu, tu souffriras moins.
Je souris tristement en pensant à cela.
Wilson : pourquoi tu souris aussi tristement?
Moi : même si mes excuses ne seront d'aucune utilité, je tiens quand même à te les présenter. Je suis consciente de l'erreur de mon père.
"Loren'?"
"Oui?"
"Quoi qu'il se passe, souviens toi que je t'aime."
"D'accord mais... Pourquoi tu dis ça?"
"Juste comme ça... Au cas où. Allez, à la prochaine."
"D'accord. Je t'aime, ma petite louve."
La communication se coupe et je me concentre sur mon environnement. Qui sait? J'en aurai peut-être besoin pour ne pas me perdre.
Wilson : tu es bien silencieuse.
Moi : j'apprends que mon père est à l'origine d'un génocide et tu voudrais que je dise quoi, hein?
Il se tait. Je soupire.
Moi : j'imagine que rien ne te fera changer d'avis.
Wilson : tu imagines bien.
Nous ne faisons que trente minutes à l'extérieur, avant de retourner dans cette maison que j'ai envie de démolir.
Sans dire un mot, je retourne dans ma chambre. Je m'étale sur le lit et pose une main sur mon ventre.
J'aurai une nouvelle à lui annoncer lorsque ça sera terminé. Et une discussion à avoir avec mon paternel.
Comme si nous gagnerons. Nous avons des chances, et nous n'abandonnerons pas, mais... J'ai un mauvais pressentiment.
Je me mets sur le côté, et ferme les yeux. Petit à petit, je m'endors en pensant à ce petit être en moi.
***
??? : tu es vraiment adorable, endormie.
J'ouvre directement les yeux avec un léger sursaut de peur. Je me tourne vers la personne ayant dit ça et la foudroie du regard.
Moi : non mais qu'est-ce qui t'a pris?
Lucas : désolée sweetheart.
Moi : arrête de m'appeler comme ça.
Je sors du lit, et le fixe.
Moi : qu'est-ce que tu veux?
Lucas : oh rien. Juste, ta discussion avec Wilson m'a beaucoup intéressé. Surtout ta réaction.
Moi : tu nous écoutais?
Lucas : oui, mais bon. C'est un peu étonnant qu'il se soit confié à toi, d'ailleurs. Peut-être parce qu'il sait qu'il t'éliminera?
Soudainement, l'air change. J'arque un sourcil.
Moi : qu'est-ce que tu fais?
Lucas : ça serait dommage de ne pas profiter un peu avant que tu ne meurs.
Il s'approche de moi, et je recule.
Moi : n'avance plus.
Lucas : tu es coriace, dis donc. Ils ne te font même pas un petit effet?
Moi : Lucas, tu fabriques quoi?
Il se retrouve soudainement en face de moi. Par réflexe, j'essaie de le repousser, mais il m'arrête les poignets, et me jette sur le lit, lui, suivant aussi. Résultat : je me retrouve avec un autre homme que Lorenzo au dessus de moi, et qui a une de ses jambes entre les miennes, en plus.
Oh putain, mais qu'est-ce qu'il fout, le salop?
Moi : arrête! Fais pas le sourd Lucas! Je te demande d'arrêt...
Je n'ai pas le temps de finir cette phrase que ses lèvres se posent sur les miennes. J'ouvre les yeux en grand, et me fige par la même occasion. J'essaie de me débattre, mais c'est comme si mon corps ne réagissait plus. Comme s'il se laissait aller.
Stupides phéromones.
Quand je reprends mes esprit, il s'est déjà arrêté.
Moi : qu'est-ce que... Espèce de malade! Pourquoi t'as fait ça?! Le seul à pouvoir m'embrasser est mon âme sœur. Abruti!
Lucas : ne sois pas si en colère. C'est juste un baiser.
Moi : juste...
Il m'énerve...
Moi : un baiser...
...À penser comme ça.
Moi : dégage d'ici tout de suite! On sent que tu n'as jamais aimé une personne rien qu'à entendre cette phrase! Dégage!
Je ne sais pas d'où je puise la force, mais j'arrive à le repousser et à me lever.
Il sourit en plus, l'idiot.
Moi : qu'est-ce qui te fais sourire?
Lucas : tu le sauras en temps et en heure. Pour l'instant, je te dis au revoir.
Il disparaît comme s'il n'avait jamais existé.
Que manigance-t-il?