Play with fire ( Tome 2 )

Da unxpetiteblonde

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Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... Altro

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre un.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre quatre.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre sept.
chapitre neuf.
chapitre dix.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quatorze.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre dix-neuf.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-huit.
chapitre vingt-neuf.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente six.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.

chapitre huit.

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Da unxpetiteblonde

Point de vue Nora Swan.

J'ouvrais lentement les yeux avant de m'étirer de toute ma taille, emmitouflée dans ma grosse couette d'hiver.

N'ayant des cours qu'à partir de l'après-midi aujourd'hui, j'avais décidée de rentrer passer la soirée et la nuit chez moi hier soir : je crois que ma chambre commençait à me manquer, qu'Emily également. Et surtout, j'avais envie et j'avais besoin de revoir mon frère.

Pas parce que je voulais me confier à lui, parce que je ne l'avais plus fais depuis cette fois-là. Mais je crois qu'inconsciemment, la compagnie de Jason m'aidait à me sentir bien.

C'est mon frère, et il m'a toujours comprise sans que je n'ai besoin d'ouvrir la bouche. Alors, il ne dit rien, il ne cherche jamais à savoir ce qui ne va pas. Mais du mieux qu'il le peut, il me soutient.

Je m'extirpe rapidement de mon lit afin d'aller prendre une longue douche chaude, de quoi me réveiller comme j'aime, avant les cours.

J'ai cette chance de ne pas vivre loin du campus, et de pouvoir retrouver mon foyer aussitôt que j'en ressens le besoin, et je sais que beaucoup d'étudiants ne peuvent pas se le permettre. Ils doivent rester sur le campus des mois entier, parfois même pendant les vacances.

Mais à vrai dire, il y'a des moments où je me sens plus à ma place là-bas que dans ma propre maison : c'est-à-dire, toutes les fois où ma mère est à New-York.

Parce que grâce à cette chambre que je possède sur le campus, je peux me permettre de la fuir toutes les fois où elle revient. Et je crois que cette situation me convient parfaitement.

Je soupire longuement et laisse l'eau chaude ruisseler le long de mes cheveux, et de mon corps encore fatigué, puis je clos quelques secondes les paupières et me laisse aller à mes pensées.

Comme toutes les fois où je me retrouve dans ma douche.

T'es bizarre.

La douche est juste un endroit où je m'autorise à penser et à m'embrouiller l'esprit plus qu'il ne l'est déjà.

Et comme souvent, mes pensées se dirigent vers la même personne.

Je sais que Kilian m'observait hier, parler avec Matt. Il ne fallait pas avoir une vue développée pour s'apercevoir de son regard sur nous.

Et bien évidemment. J'en ai joué. Sans doute plus que nécessaire. Mais l'occasion de lui montrer qu'il m'avait définitivement perdue c'était présentée à moi.

Et je ne comptais pas la laisser filer.

Alors, je m'assieds dans ma douche tout en laissant l'eau chaude couler sur mon corps, pendant que cet instant me revient en mémoire.

Cet instant où j'avais le dessus sur lui.

« Je sors de la bibliothèque, épuisée d'avoir passée plus de dix minutes au milieu de livres.

C'est décidé. Je n'aurais jamais autant lu que cette année. Et il faut dire que les livres qu'on nous impose ne sont pas très intéressants.

Mais je veux réussir mon année. Je dois la réussir, pour prouver à ma mère que j'en suis capable.

Et si pour ça il faut que je passe mes journées et mes soirées dans une bibliothèque, alors ainsi soit-il.

Je quitte le grand bâtiment, des livres sous le bras et les yeux scotchés sur mon téléphone afin de retrouver ma chambre et de m'acheter un grand chocolat chaud , lorsque je percute un torse.

Je relève rapidement la tête, prête à taper un scandale face à cette personne qui n'a pas l'air de savoir marcher. Mais, mes yeux croisent ceux de Matt, puis mes sourcils se haussent, tout comme les siens.

Un grand sourire prend place sur mes lèvres, avant que nous n'éclations de rire face au ridicule de la situation.

On se fonce littéralement tout le temps dedans.

Puis, alors que nous calmons nos rires, son regard ne semble pas se détacher de moi, me fixant profondément et intensément.

- On dirait que le destin fait bien les choses. Sourit le métisse, alors que je lève les yeux au ciel.

- Où peut-être que tu ne sais juste pas comment mettre un pied devant l'autre. Répliquais-je, d'un ton amusé.

Ce n'est pourtant pas compliqué de marcher comme tout humain normalement constitué.

- Peut-être. Et, peut-être que c'est juste un prétexte pour parler avec toi.

Aussitôt, mes pupilles s'ancrent dans les siennes, alors qu'un sourire naît à la commissure de ses lèvres.

- Alors la prochaine fois, prends-y toi autrement qu'en cherchant à me faire tomber. Souris je simplement. Si je pouvais éviter de me casser les ongles, ça serait bien.

Mes ongles sont ce que j'ai de plus précieux.

Enfin, avec mes cheveux. Et mes chaussures. Parce que je hais qu'on marche sur mes chaussures sans aucun remord.

Mais bref, je tiens à mes ongles.

- J'y songerais. Mais entre nous, je pense que c'est pas un ongle cassé qui te rendra moche.

Directement, je sens légèrement mes joues rougir alors qu'un sourire fend mes lèvres, l'air soudainement gênée.

Je sais que je suis belle, même avec un ongle cassé, là n'est pas le problème.

Mais je crois simplement que d'entendre un tel compliment de la part d'un homme me fait plaisir.

Non pas que j'ai besoin d'un mec pour savoir ce que je vaut et me valoriser, mais Matt semble être le premier homme extérieur avec lequel je m'autorise une discussion, des sourires et à qui je ne me ferme pas.

Et je crois que j'en avais vraiment besoin.

- Évidemment. Mais je reste plus jolie avec mes ongles.

Mieux vaut ne pas me montrer déstabilisée, et de garder mon assurance habituelle.

Je ne connais pas Matt, alors mieux vaut agir comme si sa remarque me laissait indifférente et qu'elle était tout à fait normale.

Parce qu'elle l'est.

Il lâche un rire franc, alors que j'imite son geste, et que le son de nos deux rires semblent se mélanger quelques secondes.

C'est apaisant. Il est apaisant.

J'entends une voix s'élever au loin, que j'identifie directement comme celle de Jules, puis du coin de l'œil, j'arrive à apercevoir mes amis à quelques mètres de moi.

Et, alors qu'avec un regard en biais, je reconnais Kilian, ma respiration se coupe directement, alors que mon cœur semble de nouveau rater un battement.

Qu'est-ce qu'il fait encore ici, celui-là ?

Et sans savoir pourquoi, je sais que son regard est fixé sur moi. Sans doute ne le connais-je que trop bien, mais j'ai comme le pressentiment qu'il suit le moindre de mes mouvements.

Comme si j'arrivais à sentir le poids de ses iris sur ma personne.

- Tu vas bien ? S'élève la voix de Matt, me faisant directement sortir de mes pensées.

- Oui. Oui, tout va bien. Me forçais je à sourire. Désolé, je suis juste un peu fatiguée.

- Je comptais regagner ma chambre de toute façon, donc je te laisses aller dormir. Mais ... ça te dit de sortir, un soir ?

Mes sourcils se froncent instantanément, alors que je semble silencieusement l'interroger du regard.

Il m'invite à sortir avec lui ?

- Enfin, juste pour prendre le temps de parler autrement qu'en coup de vent. Il y'a des cafés sympa par ici, alors ... je pensais qu'on pourrait en profiter.

- Oh. Oui, bien-sûr. Ça serait sympa. Souris je simplement, amicalement.

- Bon, je te caches pas que j'ai un emploi du temps chargé. Mais, dès que j'ai un moment de libre, je te contacterais. Me dit-il, alors que je me contente de hocher la tête.

Et bien évidemment, mon sourire ne me quitte plus.

Parce que je sais qu'il est là. Je sais qu'il me voit et qu'il m'observe.

Et je veux qu'il voit à quel point je n'ai plus besoin de lui. Je veux qu'il remarque que mon sourire ne lui est plus destiné.

Mais surtout, je veux prendre le dessus. Et je sais que piquer Kilian Harris dans son ego est la seule manière d'y parvenir.

Il est revenu, certes. Mais il est certain qu'il n'aura plus aucun contrôle sur ma vie, et je veux qu'il voit de ses propres yeux que j'ai bel et bien tourné la page.

Après quelques derniers mots, je salue Matt et poursuit mon chemin, sans jamais poser mes yeux derrière moi. »





Je soupire et arrête l'eau de ma douche avant d'enrouler mon corps dans une serviette blanche, et de faire de même avec mes cheveux.

Je ne voulais pas le voir. Alors, pourquoi était-il revenu ?

Pourquoi est-ce que je n'arrivais pas à passer outre sa présence ? Ce n'est pas comme si mon histoire avec Kilian était terminée depuis quelques semaines ...

Tout est finit depuis un an.

Et de toute évidence, sa présence ne devrait plus être un problème pour moi.

Je m'habille simplement et chaudement puis, après m'être séchée les cheveux et laissé mes boucles naturelles ressortir, je dévale les marches d'escaliers comme une furie afin de me retrouver dans le salon.

Mes yeux se posent directement sur Jason, des papiers éparpillés autour de lui, ses lunettes sur le nez, le regard sur son ordinateur.

- Premier jour de l'année que je te vois travailler. Je prends note. Dis-je, alors qu'il relève vivement la tête vers moi avant de rouler des yeux. Hannah n'est pas ici ?

Je sais qu'elle était présente lorsque je suis revenue ici hier soir, puisque Jason et elle ne font que rire jusqu'à pas d'heure, m'empêchant ainsi de dormir pendant un long moment.

- Je ne passe pas tout mon temps collé à elle. Réplique mon frère, alors que je hausse systématiquement un sourcil.

- Permets-moi d'en douter. C'est devenu bien plus sa maison que la mienne. Je suis sûre que maman serait ravie de m'échanger pour elle.

C'est surtout moi qui serait ravie, oui.

Mais ça serait carrément bizarre, du coup.

- Oh, tais-toi un peu. Souffle Jason, alors qu'un sourire fier prend place sur mes lèvres et que je me dirige vers la cuisine.

Rien qu'à la délicieuse odeur qui règne dans toute la maison, je sais qu'Emily est présente aujourd'hui. Et ça ne peut que me mettre de bonne humeur.

Cette femme est mon rayon de soleil.

- Nora ! Sourit-elle lorsque je pose un pied dans la grande pièce. Déjà réveillée ? Il n'est que dix heures, c'est pas dans tes habitudes.

Je souris face à sa remarque avant de lui planter un baiser sur la joue et de me servir un grand verre de jus d'orange, lorsque les jeux se posent sur une silhouette à ses côtés.

Installée sur l'une des chaises haute, des feutres en main, la voix chantante, la fille aînée d'Emily semble dessiner et être en pleine réflexion.

- Célia tenait absolument à venir. Ça ne te dérange pas, j'espère ?

Je me retourne directement vers Emily, un radieux sourire aux lèvres.

- Ne te justifies pas, Emily. J'adore voir tes enfants ici. Souris je simplement. Je ne suis pas comme ma génitrice.

Ma mère estime que les employés n'ont pas à ramener leurs enfants ici, peut importe les raisons qui les pousseraient à le faire. Mais pour ma part, j'adore lorsque je vois des petites têtes courir chez moi alors que leurs parents travaillent, et plus particulièrement lorsque c'est les enfants d'Emily.

Et du haut de ses huit ans, la petite Célia m'a toujours fait craquer.

Finalement, à côté de ma mère, je dois sans doute avoir un énorme cœur. Ou peut-être suis-je tout simplement humaine ?

- Nora ! S'écrie la petite, alors que mon regard se pose systématiquement sur elle. Regardes, j'ai fais un dessin de toi !

Je pose mes yeux en silence sur la feuille et constate qu'elle s'est contentée de dessiner une grande dame blonde, aux cheveux ondulés et aux yeux très clairs, avec inscrit mon prénom en dessous du personnage.

- C'est magnifique. Souris je, alors qu'elle me tend le dessin.

- Merci ! Sourit-elle, laissant apparaître ses belles dents d'enfant. T'es trop jolie. J'aimerais trop être comme toi quand je serais grande.

Mes yeux, posés sur la feuille de papier, se ferment quelques secondes alors que je sens mon cœur se compresser dans ma poitrine face à ses mots.

Une partie de moi pourrait penser : tout le monde rêverait d'être comme moi, et c'est ce que je souhaiterais de meilleur à une fille comme elle.

Mais la plus grande partie de moi, aujourd'hui, n'arrive pas à penser de cette manière.

Parce que la vérité est que je ne laisserais pas Célia être moi.

Je ne laisserais personne devenir ce que je suis et qui je suis. Le principe est d'épargner quiconque d'être moi.

Mais malgré tout, je ne peux me résoudre à expliquer ça à une fille de huit ans.

- Tu seras géniale en étant toi-même, ma belle. Souris je en lui caressant les cheveux, alors qu'elle hoche la tête sans réfléchir à mes quelques mots.

Je l'observe débuter un nouveau dessin, alors que mon regard croise rapidement celui d'Emily, en plein rangement de la vaisselle, me sourire chaleureusement.

Je passe encore quelques minutes dans la cuisine, puis regagne ma salle de bain afin de finir de me préparer. Puis, je quitte la maison afin de retrouver l'Université, pour mes seuls cours de la journée.

Et j'ai vraiment la flemme.

J'arrive sur le campus et rejoins directement mon amphithéâtre, avant de m'installer vers les derniers rangs, profitant du fait qu'il reste encore des places de disponibles : lorsque tous les étudiants seront là, les centaines de places encore libres ne le seront plus.

Rapidement, je suis rejointe par Chiara, mais aussi par Andrew et Jules : notre cours de Psychologie est le seul que nous ayons tous les quatre en commun, malgré nos choix d'études différents.

- C'est l'heure de la sieste. S'élève la voix de Chiara, alors qu'elle s'installe à mes côtés.

Je lève les yeux au ciel, peu étonnée de ses mots. Chiara, fidèle à elle-même, a pour belle habitude de dormir lors de nos deux heures de psychologie.

L'heure de la digestion, dit-elle.

- Si tu viens ici pour pioncer, tu peux aussi rester dans ta chambre. Soupire Jules, s'attirant le regard foudroyant de la brune.

- Et si tu ouvres ta bouche pour dire d'aussi grosse conneries, tu peux aussi te taire.

J'échange un regard amusé avec Andrew, alors que le blond à ses côtés adopte une mine boudeuse qui me fait systématiquement fondre.

Quel enfant.

- Vous allez arrêter de vous chamailler ? On dirait des gosses. Souffle Andrew, alors que le professeur entre dans l'amphi afin de commencer son cours.

- Jamais. Répliquèrent Chiara et Jules dans une synchronisation parfaite, ce qui nous fit soupirer, Andrew et moi-même.

La voix de l'enseignant s'élève dans le micro, alors que la majorité des étudiants commencent à taper ce qu'il explique sur le clavier de leur ordinateur, tout comme Andrew qui m'a tout l'air concentré.

À l'inverse, Chiara pianote sur son téléphone et Jules joue à des jeux ridicules sur son pc. Pour ma part, j'essaie de me concentrer et de prendre quelques notes, sans grande conviction.

L'important, c'est de participer.

Et puis, Andrew pourra toujours me filer son cours pour m'éclairer. Mais si je peux essayer de comprendre de moi-même, ça ne peut pas me faire de mal.

Oui. On peut dire que je n'ai que rarement été aussi investie dans mes études. Il y'a encore un an, je n'aurais même pas pris la peine de me demander dans quel cours je mettais les pieds.

Durant la première heure, je reste concentrée comme je le peux et prends un maximum de notes afin de compléter mon cours, malgré la rapidité impressionnante du professeur, qui semble se ficher du fait que nous ayons du mal à suivre le rythme.

Puis, il nous accorde une courte pause entre nos deux heures et quitte la grande pièce sans un mot, suivi de près par quelques étudiants qui sortent sans doute fumer ou s'acheter des cafés, alors que d'autres comme nous restent assis sans bouger.

- Eh Nono, tu fais quoi demain ? Me demande Jules, alors que je relève les yeux dans sa direction.

Nono. Quel ridicule surnom.

- Pourquoi ? Lui demandais-je sans prendre la peine de réponse à sa question, curieuse.

Hésitant, il échange un bref regard avec Andrew et Chiara, qui hochent la tête comme s'ils lui donnaient leur accord.

Mais qu'est-ce qu'il se passe ?

- Euh, bah ... en fait Charlotte et Adam voulaient sortir demain soir.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas la raison de sa soudaine attitude hésitante.

On sort ensemble toutes les semaines. Où est le soucis, aujourd'hui ?

Mais je n'eus le temps de poser une seule question, que la voix d'Andrew s'élève à son tour, remplaçant ainsi celle du blond.

- Ils veulent fêter le retour ... bah des garçons. Donc, y'aurait aussi Lewis, Camila et -

- Non. Coupais-je directement Andrew, avant qu'il n'eut le temps d'en dire davantage.

Il est absolument hors de question que je passe une soirée en compagnie de Kilian. Même si pour ça, je dois me priver d'une sortie avec mes amis. Mais je ne serais pas confrontée à lui.

- Nora, s'il te plaît. Poursuit Jules, d'une voix presque suppliante. On sera tous là, et c'est l'occasion de sortir un peu.

Sortir un peu ? On sort absolument tout le temps. Et ce n'est pas une soirée sans moi qui changera quoi que ce soit.

Quoique, il est évident que je suis légèrement indispensable pour eux. Ce qui semble être entièrement justifié.

- J'ai des choses à faire demain. Je suis désolé, mais c'est pas le bon jour.

Et je ne manque bien évidemment pas d'exagérer le fait que je suis désolée de ne pas pouvoir assister à cette soirée qui promet d'être formidable, en compagnie de Kilian Harris qui soit dit en passant est un être génial.

Aussitôt, mes trois amis haussent les sourcils en se lançant un regard dubitatif, ne semblant pas croire un traitre mot de mon mensonge.

Tu m'étonne.

- Comme quoi ? M'interroge Chiara, d'une voix remplie de soupçons.

Ok. Prise au piège.

- Euh, bah ... j'ai ma dissertation pour mon cours de sociologie politique à terminer.

Et c'est entièrement vrai. Mais je n'admets évidemment pas que je ne compte pas débuter ce devoir demain soir.

- Je te rappelle qu'on partage ce cours ensemble, et c'est une dissertation à rendre dans deux semaines. Me contredis Andrew, d'une voix catégorique. Et tu ne commences jamais tes travaux en avance. Autre chose ?

Je soupire longuement, alors que le professeur regagne l'amphithéâtre, un café en main et prêt à recommencer son cours.

- Je dois voir Jason. On doit passer la soirée ensemble. Tentais-je une nouvelle fois, lançant la première chose qui me vient en tête.

C'est d'un ridicule. C'est la pire excuse que j'aurais bien pu trouver.

- Ok, mais Jason sera avec nous. Et je ne pense pas qu'il ait la capacité d'être à deux endroits à la fois. Réplique Chiara, à moitié affalée sur sa chaise.

Putain. Tu fais chier, Jason.

Même quand il ne le fait pas exprès, il trouve moyen de se mettre contre moi. Quel frère pourri.

Mais tu l'aime.

Ouais enfin, je l'aimais jusqu'à ce jour.

- Ça marche pas non plus. Une autre chose à faire, peut-être ? M'interroge de nouveau Jules, un sourire amusé aux lèvres.

Je lui lance un regard noir, alors que mon cerveau semble être en ébullition afin de trouver une issue de secours.

Je ne veux pas voir Kilian.

Je refuse de passer plus de trois secondes en sa compagnie. J'en serais incapable.

Je ne prive pas mes amis de le fréquenter, mais je refuse qu'on m'oblige à le côtoyer. D'autant plus s'il se trouve en compagnie de sa nouvelle copine, Camila.

- J'aimerais voir ... ma mère ? Osais-je tenter, alors que je me frapper intérieurement pour avoir oser sortir une connerie pareille.

Ma mère ? Sérieusement ?

Elle est la personne sur Terre que je cherche le plus à éviter, et pour cause, je fuis la maison dès qu'elle y met un pied.

Aussitôt, mes trois amis éclatent d'un rire franc, attirant aussitôt les paires d'yeux des étudiants assis devant nous, tentant sans doute de suivre le cours.

- Ta mère ? Me demande Chiara en calmant son rire. Je savais que t'étais éclatée en terme d'excuse, mais je pensais pas que t'étais aussi désespérée.

Je l'assassine aussitôt du regard, alors qu'elle lève les bras en l'air en signe d'innocence et cesse tout rire, bien que son sourire amusé ne la trahisse fortement.

- Autre chose, peut-être ? Ose une fois encore me demander Andrew, un sourire au coin des lèvres.

Je garde le silence quelques secondes, alors que je semble mener un duel interminable avec moi-même. Que dois-je faire ?

Aller à cette soirée serait la pire décision que je pourrais prendre dans ma vie. Être de nouveau confrontée à Kilian causerait ma perte tôt ou tard. Et le plus tard possible serait le mieux.

Mais, puis-je réellement retarder encore ce moment fatidique ?

Alors, je lâche un profond souffle avant de lancer trois beaux regards noirs à mes amis, qui semblent attendre patiemment ma réponse, de radieux sourires aux lèvres.

- Putain ... vous allez tous me le payer Soufflais-je, alors que leur visage adopte aussitôt un air victorieux.

Je sens que je vais amèrement regretter mon choix.

Et je sens que cette pensée n'est qu'un simple euphémisme par rapport à ce qu'il m'attend.

***

Notre cours de psychologie touche enfin à son terme, après une dernière heure aussi longue que pénible et douloureuse.

Je quitte l'amphithéâtre suivie de mes amis, alors qu'ils semblent toujours heureux du fait que j'ai été obligée de céder face à leur demande qui ne m'enchante, ceci dit en passant, vraiment pas.

- Aller t'inquiète pas Nono, on va bien s'amuser. Tant qu'il y'a de l'alcool et de la musique, on ne peut que passer une bonne soirée. Sourit Jules en m'ébouriffant les cheveux, alors que je roule des yeux.

- Vous êtes vraiment certains que ma présence est indispensable ? Demandais-je en remettant mes cheveux en place.

Mes trois amis se tournent face à moi, les yeux écarquillés et le regard ferme et catégorique.

- On ne discute pas ! S'exclame Andrew.

- Mais -

- Il n'y a pas de mais. Me coupe Jules, d'une voix bien plus rauque qu'habituellement. Les juges ont votés ta présence à cette soirée, et leur sentence est irrévocable.

Sur ces dernières paroles, il me tape légèrement la tête, alors que je jure et m'écarte de lui, ce qui ne le fait que davantage rire.

- Ok, je viendrais à votre soirée. Mais si je veux rentrer, vous n'avez pas intérêt à me séquestrer là-bas.

Tous les trois, dans une synchronisation quasi parfaite, lèvent leur main en l'air en me jurant d'un air théâtral de ne pas s'interposer à ma décision une fois que je les aurais accompagné.

Puis, nous regagnons chacun nos chambres respectives, alors que Chiara saute directement sur son lit, en lâchant un soupir d'aise.

- Tu veux pas aller rendre mon livre sur la Guerre à la bibliothèque pour moi ? J'ai vraiment, mais alors vraiment la flemme. Me demande ma meilleure amie, en exagérant bien évidemment la situation.

Je lâche un léger rire tout en hochant la tête, puisque je dois moi aussi aller rendre un livre, ma période d'emprunt ayant atteint son terme.

Je n'aime pas spécialement lire, je dirais même que je n'ai jamais accordée d'importance à la lecture, mais je me rends bien compte que certains livres nous sont nécessaires pour nos études, et le fait qu'ils soient disponibles à la bibliothèque du campus ne peut que nous être bénéfique et nous aider.

Mieux vaut se servir de tous les outils mis à notre disposition pour réussir.

Je m'empare alors des livres que je dois rendre et quitte de nouveau la chambre, afin de me diriger vers le bâtiment face au nôtre.

Cependant, je décide de m'arrêter acheter un café, ayant réellement besoin d'énergie pour terminer la journée.

J'insère une pièce dans le distributeur et attends que ma boisson n'en sorte, les livres en main et le regard perdu dans le vide.

Soudain, je sens une présence à mes côtés, ainsi qu'une voix me chuchoter un « bouh » à l'oreille, ce qui me fait lâcher un cri de surprise.

Par réflexe, je m'empare du premier objet sous la main et l'oriente vers la personne que je frappe assez violemment.

Le livre d'histoire de Chiara.

- Putain ! Mais t'es malade ! S'exclame une voix, alors que je recule de deux pas sous l'effet de la surprise.

- Oh bah merde. Je suis vraiment désolée, je - commençais-je, avant de tout de suite m'interrompre lorsque je croise des iris vertes que je reconnaîtrais entre milles.

Kilian.

- Kilian ? Demandais-je, comme pour être sûre de ne pas rêver. Ah bah non, je retire mes excuses. Je ne suis vraiment pas désolée.

Il a tout ce qu'il mérite. Connard.

- Quoi ? Tu m'as frappé ! S'exclame de nouveau le brun, alors que je hausse les sourcils. Avec un livre d'histoire !

- Et alors ? Lui demandais-je d'une voix nonchalante et dénuée d'émotion.

Mais en réalité, mon envie de rire et de me foutre de lui n'a jamais été aussi forte.

- Et alors, ça fait super mal ! Poursuit-il, sans interrompre notre échange visuel.

Toujours sans ciller, je réitère ma question.

- Et alors ?

Il mériterait que je lui fasse bien plus mal qu'en le frappant avec un livre sur la seconde guerre mondiale, cet abruti.

Il lève les yeux au ciel, alors que j'attends toujours mon café, le distributeur semblant encore faire des siennes.

- Alors, apparemment, toi aussi t'as l'air d'avoir trouvé quelqu'un pour combler le manque ?

Aussitôt, je fronce les sourcils avant de rapidement comprendre ou il cherche à en venir, et un léger sourire satisfait nait à la commissure de mes lèvres.

Il reprend exactement les mots que j'ai employée dans la chambre de Jules lors de son arrivée.

- Matt ? Demandais-je d'un air innocent, en rejouant la scène qu'on a déjà vécus quelques jours avant.

- Je me fiche de son petit nom, Nora.

J'incline légèrement la tête sur le côté tout en adoptant un air angélique et innocent. Comme si je ne comprenait pas ses agissements.

- Matt est très gentil. Et ce n'est qu'un ami. Poursuivis-je, sans le quitter des yeux. Enfin, pour le moment.

Il fronce systématiquement les sourcils sans pour autant m'accorder une quelconque réponse, semblant entièrement déstabilisé, comme s'il ne s'attendait pas à cette réponse de ma part.

Mon pauvre. Tu n'en a pas fini, pourtant ...

Toujours sous son regard insistant, je m'empare de mon café et commence à tourner les talons, prête à interrompre cette discussion.

- Tu compte te comporter de cette façon encore longtemps ? S'élève de nouveau sa voix dans mon dos, alors que je me stoppe quelques secondes, sans jamais me retourner.

- Exactement. Tu comprends vite, quand tu veux. Lâchais-je avant de sourire d'un air mauvais, qu'il ne peut évidemment pas voir.

Mais s'il savait à quel point je compte être mauvaise et sans pitié avec lui, sans doute ne choisirait-il pas de s'aventurer dans cette pente.

Parce qu'il est hors de question que je sois un minimum compatissante avec lui, que je lui accorde un tant soit peu ma gentillesse ou ma sympathie.

Et puisque je refuse également de me montrer haineuse, il ne me reste plus que l'indifférence. Et ne sais que lui montrer que je me fiche de sa présence et qu'elle ne changera en aucun cas le cours de ma vie est le meilleur moyen pour le mettre hors de lui.

Et de se fait, l'éloigner de moi.

- Mais quelle gamine ... souffle-t-il pour lui-même, d'une voix bien trop forte pour qu'elle ne puisse m'échapper.

Alors, sans jamais le regarder et sans m'arrêter de marcher, je lève majestueusement mon majeur dans sa direction, d'un air triomphant.

Puis, en sentant toujours ses yeux posés sur ma personne, je quitte enfin son champ de vision, sans me retourner.

Et finalement, à ce moment là, je sens que j'ai étonnamment pris la bonne décision.

Je me rendrais à cette soirée demain. Et je montrerais à Kilian tout ce qu'il a perdu.

Je lui montrerais qu'il n'a pas gagné. Qu'il n'a pas pris le dessus et qu'il ne le prendra jamais.

Et tant qu'il sera à New-York, je jouerais. Je m'amuserais, jusqu'à causer sa perte.

Même si pour ça, je dois causer la mienne.

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