PDV ÉNORA
Nous sommes arrivés il y a à peu près quatre heures, et en ce moment, Lorenzo dort dans la chambre. Je suis au salon, regardant la télévision. Mais je suis plus dans mes pensées qu'autre chose. J'ai constamment des mauvais pressentiments. Et jusqu'ici, ils se sont toujours avérés exacts. Je me demande ce qui va se passer après. Mon oncle va m'enlever, lui aussi?
Je soupire.
Pourquoi tout doit toujours tourner autour de moi? J'aurais juste aimé une vie tranquille avec Lorenzo. Sans embrouilles ni rien. Juste une vie... Paisible!
??? : c'est la troisième fois que tu soupire.
Je sursaute violemment, bondissant du canapé pour me retourner vers...
Moi : Lorenzo! Arrête de me faire peur comme ça!
Lorenzo : je pensais que tu m'avais entendu.
Moi : et bah non!
Lorenzo : désolé alors.
Son sourire en coin ne me trompe pas. Il l'a fait exprès.
Je le fusille du regard, et croise les bras en dessous de ma poitrine.
Lorenzo : ne sois pas vénère. Allez, viens.
Il me prend le bras et m'attire vers lui, me forçant à me rasseoir, mais sur ses genoux, cette fois. Il m'embrasse, et je ne peux m'empêcher de fondre face à tant de chaleur et de douceur. Nous nous séparons quelques secondes après, ce qui me déçoit un peu.
Lorenzo : tu en voulais plus?
Moi : ça va, tais toi un peu.
Je détourne la tête pour ne plus à voir son sourire en coin si sexy et... Je m'égare, là.
Il passe un bras autour de ma taille, et enfouit son nez dans mon cou.
Moi : dis Enzo.
Lorenzo : hm?
Moi : y a-t-il un moyen pour me faire continuer mes études? J'ai déjà passé mes deux premières années à la fac.
Lorenzo : oui, tu peux. Mais à domicile. Je n'aime pas te savoir entourée de garçons.
Moi : t'es vraiment trop possessif, toi.
Lorenzo : oui, je sais. Mais, tu es ma propriété. Que veux-tu?
Je rougis, et heureusement qu'il ne peut pas me voir.
Moi : a-alors... Euh...
Lorenzo : ça te dirait plutôt de passer juste les examens?
Moi : et comment je fais sans m'être préparée? Sans avoir révisé?
Lorenzo : mes informaticiens ont des logiciels qui peuvent te permettre de faire des cours comme si tu étais dans une classe normale.
Moi : vraiment? Et pour les examens?
Lorenzo : l'avantage d'être Alpha est que tu obtiens toujours ce que tu veux. Mais ça dépendra de toi, maintenant. Il faudra te donner à fond et passer avec brio.
Moi : tu doutes de moi, n'est-ce pas?
Lorenzo : non. Je sais que tu es très intelligente.
Je souris, amusée pour je ne sais quelle raison, quand quelque chose d'important me vient en tête.
Moi : il faut qu'on aille voir tes parents pour leur expliquer.
Il devient soudainement silencieux.
Moi : Loren'?
Mon téléphone sonne alors, et je le prends.
Moi : allô? Qui est-ce?
??? : c'est moi, ma chérie.
Sûrement après avoir entendu cela grâce à son ouïe, mon loup se met à grogner.
Moi : bonsoir papa. Et désolée pour lui, il est d'un tempérament jaloux et possessif.
Papa : je comprends.
Moi : alors? Qu'est-ce qu'il y a?
Papa : j'appelle juste pour prendre de vos nouvelles. J'ai appris ce qu'il s'est passé.
Moi : comment?
Papa : j'ai mes sources, ma chérie. Je suis Alpha Suprême, et donc, je me dois d'être au courant de tout.
Moi : d'accord...
Papa : alors?
Moi : on va dire que ça pourrait aller mieux.
Papa : quelque chose vous tracasse, c'est ça?
Je regarde Enzo qui n'a toujours pas prononcé un seul mot.
Moi : son frère est... Mort.
Papa : c'est lui qui l'a...
Moi : oui.
J'ai lâché ça d'une traite pour que Lorenzo n'ait pas à écouter la suite de la phrase de mon géniteur.
Papa : je dois bien imaginer son état. Mais il a fait le bon choix. Soit c'était vous, soit c'était son frère.
Moi : effectivement...
Papa : vous avez déjà prévenu Harris et Sylvie?
Moi : nous comptons le faire. Mais je ne sais pas quand. Il faut que ce soit Lorenzo qui le fasse, mais ça ne sera pas pour aujourd'hui.
Papa : vous ne durerez pas éternellement avec cela. Ils ont le droit d'être mis au courant, et le plus tôt sera le mieux.
Moi : je sais, mais comprends le.
Papa : je vais vous laisser. Courage à vous.
Moi : merci papa. À la prochaine.
Papa : à la prochaine, princesse.
Je raccroche, et pose le portable à côté de moi.
Lorenzo : nous irons les voir demain.
Moi : tu es sûr de toi?
Lorenzo : ton père a raison. Le plus tôt sera le mieux.
Moi : d'accord...
Nous restons comme ça pendant environ une bonne quinzaine de minutes, jusqu'à ce que je décide d'aller faire le dîner.
Moi : mon cœur, tu veux bien me laisser aller faire le dîner?
Lorenzo : mon cœur?
Moi : bah quoi? C'est normal dans un couple, non? Et puis, ça diffère un peu de mes surnoms habituels. C'est banal, mais j'aime.
Je rosis en me levant, allant d'abord fermer les rideaux de la grande baie, puis, me dirigeant vers la cuisine. Et Lorenzo me suit.
Moi : qu'est-ce que tu fais? Tu veux cuisiner avec moi?
Lorenzo : pourquoi pas? Je te montrerai mes talents.
J'arbore un sourire en coin.
Moi : comme si tu en avais.
Lorenzo : assieds toi et laisse moi gérer.
Je me tourne vers lui, et le regarde toujours avec ce même sourire sur les lèvres.
Moi : puisque tu insistes.
Je m'assois sur un tabouret, posant mes coudes sur l'îlot, en le fixant. Il enfile un tablier, et passe une main dans ses cheveux, se coiffant négligemment.
Mon Dieu! Qu'il est sexy!
Je rougis à ma propre pensée, et continue d'observer mon âme sœur.
Moi : et... Tu veux faire quoi, comme plat?
Lorenzo : des lasagnes à la bolognaise devrait aller.
Moi : t'es sûr que tu veux pas que je t'aide?
Lorenzo : reste assise et observe.
Moi : eh bah...
Voyons voir comment il se débrouille.
***
Moi : trop bon! J'arrive pas à croire que ce soit toi qui l'aies fait. Mais je dois bien l'avouer, puisque j'ai tout vu.
Lorenzo : je t'ai dit que tu serais surprise par mon talent.
Moi : c'est bon, pas la peine de te vanter, non plus.
J'en ai, de la chance!