"Hum, je vis avec les Walter," j'ai dis, mal à l'aise, un peu effrayée de la future réaction du groupe.
"Oh mon Dieu!" Heather couina. "Tu viens juste de devenir ma nouvelle meilleure amie!"
"Tu es tellement chanceuse, petite salope," a dit Skylar en frappant dans ses mains.
"Pourquoi?" j'ai demandé. Qu'y-a-t-'il de si cool dans le fait de vivre avec une bande de garçons sauvages, fous et gamins? En plus, ce n'est pas comme si je voulais être ici.
"Elle ne vient tout de même pas de dire ce que je penses qu'elle vient de dire?" s'écria Heather, en se tournant vers Kim.
"Jackie, Jackie, Jackie," dit Riley en secouant la tête. "N'as-tu pas remarqué que les garçons Walter étaient juste parfaits?"
"Non, ils sont plus que parfaits, ce sont des dieux," Heather roucoulait, regardant rêveusement dans le vide.
"C'est un peu glauque, chérie," Sortit Kim avant de tapoter l'épaule de Heather.
"Wow," S'écria Heather une seconde plus tard, se réveillant de son pseudo-rêve. "Je viens d'avoir la plus brillante idée! Tu devrais organiser une soirée pyjama ce week-end!"
Riley désapprouva. "Heather, tais-toi. On vient juste de rencontrer Jackie, tu te rappelles?"
Un petit frisson d'excitation me traversa. Une telle soirée pourrait être ma chance pour m'installer au sein de ce groupe d'amies. Ça n'avait jamais été facile pour moi de me faire des amies avant, mais j'avais tout le temps Lucy à mes côtés. Ma sœur jumelle avait la chance d'avoir hérité des gènes extravertis de ma mère, tandis que je me recevais ceux, réservés, de mon père. Puisqu'elle qu'elle était présidente du conseil des étudiants, Lucy m'a toujours traîné dans les événements scolaires pour rencontrer de nouvelles personnes. Si elle ne l'avait pas fait, je serais resté toute la journée à la patinoire et je ne me serais jamais fait de nouveaux amis.
J'avalais la boule dans ma gorge en pensant à ma sœur. Avoir Riley et le groupe avec moi serait une bonne chose. Cela m'aiderait à garder toutes les mauvaises pensées au loin. Bien sûr, elles avaient l'air plus intéressées par les mecs que par moi, mais au moins, les garçons Walter étaient utiles à quelque chose. Je pourrais peut-être demander à Katherine après les cours, si elles pouvaient venir à la maison Samedi. C'était presque comme si Lucy était avec moi, me pressant de me lier d'amitié avec ces nouvelles personnes.
"Non, non, c'est bon!" me suis-je empressée de dire, regardant le groupe. "Je demanderais juste ce soir à Mme Walter si on peut organiser une soirée pyjama. Samedi, c'est bon pour tout le monde?"
"Pas juste," Skylar fit la moue. "Je vais chez ma grand-mère Samedi."
Heather roula ses yeux. "Sky, tu ne serais pas venu, de toute façon. Tu as beau agir comme une fille, tu n'en es définitivement pas une."
"Et qu'est-ce que ça peut faire?" Demanda Sky.
"Bah tu vois... nous sommes une bande de filles et les mecs ne peuvent pas dormir avec nous ou bien quelqu'un pourrait le prendre de la mauvaise façon."
"Eww, ce n'est pas comme si j'étais intéressé par l'une de vous. Ne le prenez pas mal, vous êtes toutes ma-gni-fiques, mais je préfère les mecs, purs et durs, tu t'en souviens?
"Oui, mais que va dire Mme Walter?
"Eh, Jackie?" Riley demanda, me détournant du débat entre Heather et Skylar. "Tu es sûre que ce sera okay?"
"Bien sûr! Mme Walter a été vraiment cool avec moi, donc je ne vois pas pourquoi ça poserait problème." J'essayais un sourire rassurant.
Riley m'étudia pendant un moment, incertaine. Je forçais un plus grand sourire sur mon visage.
"D'accord, je vais devoir sortir mes plus beaux pyjamas!' s'exclama-t-elle, en souriant en retour.
*****
"Bonjour, Mme Walter," ai-je dit en entrant dans la cuisine après l'école. elle se tenait devant la gazinière et préparait déjà le dîner. Ça sentait bon.
"Jackie, combien de fois je vais devoir te demander de m'appeler Katherine?" elle me demanda, me menaçant d'une cuillère.
"Désolée," je m'excusais en baissant le regard sur mes pieds.
"C'est bon, chérie. Je veux juste que tu te sentes comme chez toi ici," me dit-elle. J'hochais la tête en comprenant. "Bien. Alors, comment était l'école? T'es-tu fait de nouveaux amis?"
"A propos de ça," j'ai dit, avant d'enchaîner. "Je ne veux pas être une nuisance, mais est-ce que ce serait bon si quelques unes de mes nouvelles amies viennent dormir demain soir?"
Juste après que les mots ait quittés ma bouche, quelqu'un s'éclaircit la gorge. J'ai remarqué que Lee était assis dans le coin, lisant un magasine sur le skateboard. Il me lança un regard mauvais, je me suis donc vite retourné vers Katherine.
Celle-ci avait marqué une pause, la bouche ouverte sous la surprise. Un ange passa. Et, alors que j'étais persuadée qu'elle allait dire non, un sourire traversa son visage.
"Bien sûr, Jackie! C'est une merveilleuse idée! Si tu veux, on peut aller chercher quelques films de filles et de la junk food." Katherine s'enthousiasma. Elle devait vraiment avoir envie de moments fille. Je pense que vivre avec toute cette testostérone autour devait bien la stresser.
"Wow, merci mille fois Mme Walter, mais vous n'avez pas besoin de vous prendre avec tout ça. Je me sens déjà assez mal de vous demander ça."
"Oh Dieu, non, ne t'inquiète pas pour ça, chérie. J'adore ce genre de choses. Alors, combien de filles viendront?"
"Est-ce que ce serait bon si elles sont trois?" demandais-je, en espérant ne pas pousser ses limites.
"Parfait!" dit Mme Walter en tapant dans ses mains. "Je ne peux pas attendre!"
*****
Je retournais à ma chambre pour pouvoir appeler Riley et lui donner des nouvelles. Alors que je tournais au coin du couloir, je rentrais dans quelqu'un. De la peinture vola dans tous les sens, les pinceaux s'étalèrent au sol et Nathan et moi terminèrent au milieu de tout cela.
Nathan jura en regardant le désordre que nous venions de créer. Il y avait de la peinture sur les murs, sur le sol et Nathan et moi en étions recouverts. Quelque chose d'humide coulait sur mon visage et j'essuyais de la peinture acrylique bleue en état de choc. On s'est regardés un moment en silence avant d'exploser de rire.
"Je suis méga-désolé, Jackie!" me dit Nathan, quand nous avions finalement contrôlé nos rires. "Je ne pouvais rien voir avec tout ce que je transportais."
"Ce n'est pas de ta faute," ai-je répondu, en commençant à ramasser le matériel. "Je ne regardais pas où j'allais non plus."
"Ne t'inquiète pas de ça," dit-il en me prenant son matériel des mains. "Va te nettoyer. Je vais m'occuper de ça."
"Nathan," J'ai dit, en essayant de l'aider.
"Vraiment, Jackie. C'est bon. Je me sens totalement maladroit. Laisse-moi juste faire ça." Il tâtonna autour avec un pinceau qui était enduit d'un bleu vif qui était sur mon visage.
"D'accord, d'accord." J'abandonnais, riant encore, " ta maman va devenir folle quand elle verra la peinture sur les murs."
"Oh tiens, ne me le rappelle pas," il dit, secouant la tête. "Quoi que je devrais être capable de la convaincre de recouvrir ça avec une belle fresque." Je voyais ses yeux briller à l'idée qui se formait, dans sa tête d'une nouvelle fresque.
De retour dans ma chambre, j'ai pris un tee-shirt propre, lavé mon visage et attrapé mon téléphone portable. Après avoir fouillé pendant quelques minutes dans mon sac à dos pour trouver mon agenda, dans lequel Riley avait noté son numéro, je l'appelai.
"Allo, Riley à l'appareil."
"Hey Riley, c'est Jackie. Mme Walter a dit que c'était bon pour demain après les cours. En fait, elle a l'air un peu surexcitée de tout ça."
"C'est vraiment cool de sa part. Je parie qu'elle doit être sacrément épuisée de tous ces garçons. Mais, je ne pourrais pas venir avant dix heures. Tu ne penses pas que ça sera un problème, si?" L'accent sudiste de Riley était vraiment fort, même à travers le combiné.
J'enroulais une boucle de cheveu autour de mon doigt et me laissais tomber sur mon lit. "Je ne vois pourquoi ça en serait un."
"Cool, ce sera juste parfait alors. Bon, je dois aller manger avec ma famille. Donc, je te vois demain, okay?"
J'entendais des voix dans le fond, l'appelant pour dîner. "D'accord, à plus tard."
Après avoir raccroché, je m'asseyais sur le lit en pensant à tout ce qui s'était passé dans la journée. Je m'étais possiblement fait des amis, mais pour une certaine raison, je me sentais nerveuse. Sur la table de nuit à côté de mon lit se trouvait la collection de photos de ma famille. J'avais décidé de les installer avant de me rendre à l'école pour avoir de la chance. Prenant celle où je me trouvais avec ma sœur, je soupirais.
"Je fais ça pour toi, Lucy," chuchotais-je dans le silence de la pièce.
*****
Quelques heures, après avoir répondu aux quelques emails de mes amis de New York, je décidais qu'il fallait que je remercie Katherine encore une fois. Je marchais dans le couloir jusqu'à la cuisine et j'entendis une voix énervée.
"Mais, tante Kathy, elle vit ici depuis seulement deux jours, et tu la laisses inviter ses amies dans notre maison?"
"Lee," Katherine désapprouva, "comment peux-tu dire une chose pareille?"
"Tous les gars pensaient la même chose quand je leur en ai parlé. Ce n'est pas comme si c'était sa maison."
"Chéri cette pauvre enfant n'a plus de famille. C'est sa maison maintenant, que tu le veuilles ou non. J'essayes juste d'apporter un peu de joie dans cette terrible situation et tu devrais faire de même. Toi, plus que les autres, devrais le comprendre."
Mon cœur rata un battement à ses mots. Ils savaient à propos de ma famille? Quand avaient-ils été mis au courant? Était-ce pour cela que Cole se montrait si gentil avec moi à l'école? Je peinais à respirer. Super, c'était juste ce qu'il me fallait, tout le monde me prenait en pitié. Mais ce qui m'avait le plus peiné, c'était la cruauté dont Lee avait fait preuve.
"Allez, tante Kathy..."
Je ne restais pas jusqu'à la fin de sa phrase. Il avait raison, ce n'était pas ma maison. J'étais juste un problème pour tout le monde ici, quelqu'un qu'ils ne connaissaient pas qui empiétait sur leur espace vital. Je repoussais les larmes qui remplissaient mes yeux et retournais à ma chambre.
Je courais droit dans quelqu'un.
"Merde!" dit Cole alors que nous tombions tous les deux sur le parquet.
Je devrais commencer à regarder où j'allais. Les coins de la maison Walter étaient dangereux.
"Oh, hey, New York!" s'exclama-t-il, souriant quand il s'aperçut que c'était moi qui lui était rentré dedans.
"Hey," je répondis sans enthousiasme.
Me relevant, je contournais Cole et reprenais mon chemin. Je lutais toujours contre les larmes et je n'étais pas en état de lui parler.
"Attends, Jackie! Qu'est-ce qui ne va pas?" demanda-t-il, ses magnifiques yeux bleus cherchant les miens avec inquiétude.
"Rien," mentis-je, en essayant de fermer la porte.
"Ça," reprit Cole en bloquant cette dernière de son pied, "c'est des conneries."
"Je n'ai pas vraiment envie d'en parler maintenant, d'accord?" je dis, en essayant de lui faire comprendre que je voulais être seule. Il ne pouvait pas voir mes larmes.
"Est-ce que j'ai fais quelque chose de mal?" demanda-t-il, confus. Il ne devait avoir jamais eu de fille à pleurer sur son épaule auparavant.
J'ai secoué la tête.
"Attends! Est-ce que c'est à propos de la soirée pyjama?"
Ma tête se releva brusquement. Comment savait-il pour la soirée pyjama? Les rumeurs se répandaient comme une traînée de poudre dans cette maison.
"C'est ça, n'est-ce pas?" dit Cole vu que je ne répondais pas. Ce n'est pas juste ça, je voulais lui dire. C'est le fait que ma famille soit morte.
"Oui, je suppose," je dis à la place. "Lee ne m'aime pas vraiment. C'était une mauvaise idée de toute maière. Je ne devrais pas dépasser les limites. En vérité, ce n'était pas Lee qui me tracassait. Toute la journée, j'avais essayé de construire un mur pour repousser les afflux d'émotions, mais son commentaire l'avait fissuré et je commençais à sentir tout le mur s'effondrer.
"Jackie, tu ne peux pas écouter Lee. C'est un abruti, alors ignore-le juste. C'est ce que je fais tout le temps." Cole me sourit.
J'haussais les épaules, ne sachant pas trop quoi dire. Quand je sentis une larme couler sur ma joue, je détournais les yeux.
"Eh, je suis vraiment désolé que mon cousin soit un tel abruti," dit Cole en posant une main sur mon épaule. "Est-ce que tu me laisserais me faire pardonner?"