PDV???
Alors comme ça, l'âme sœur de Lorenzo serait la fille de l'Alpha Suprême. Et aussi la clé dont j'ai besoin pour ouvrir ce satané portail. C'est plutôt bien... Je ne ferai que d'une pierre deux coups.
Prépare toi à tout perdre, mon cher petit frère.
PDV ÉNORA
Nous sommes dans le couloir, en direction de la salle où se déroule la fête. Lorenzo est tout sourire, alors que moi... Je suis extrêmement gênée. Sur le moment, je ne l'étais pas. Mais maintenant, en y repensant... Le faire sous cette forme!
Moi : arrête de sourire. S'il te plaît.
Lorenzo : pourquoi ? Tu n'aimes pas me voir heureux?
Moi : si mais... Ce sourire là m'inquiète.
C'est normal pour des loups de faire ça. Mais moi, je ne suis une louve que depuis à peine trente minutes.
Nous arrivons dans la salle, et Lorenzo fait un signe à je ne sais qui. Presque aussitôt, deux bras m'entourent.
Marchal : je t'ai tellement cherchée et enfin je t'ai retrouvée.
Mon père...
Je ne peux pas lui en vouloir. Tout ce qu'il a fait, c'est me protéger. Me protéger de mon oncle.
Moi : merci papa.
Il se sépare de moi et...
Moi : je n'aurais jamais cru un jour voir l'Alpha Suprême en larmes.
Il sourit, et s'éponge les pommettes grâce à un mouchoir.
Marchal : tu comprendras quand tu tiendras ton enfant dans tes bras.
Moi : mais... On n'en est pas encore là! Je suis sûre que ce sont Harris et Sylvie qui t'ont tout dit sur leur rêve d'être grands-parents.
Marchal : aussi.
Je soupire, désespérée.
Gérard : heureux que vous ayez retrouvé votre enfant, Majesté.
Marchal : ma joie est tellement grande! Et pour fêter ça, j'organiserai une soirée pour la présenter à tout le monde.
Moi : pardon?
Lorenzo : ça serait mieux qu'on attende. Des gens mal intentionnés veulent l'avoir, et si la nouvelle se répand, ils auront la confirmation qu'elle est bien votre fille. Donc je demanderai à tout ceux ici présents de garder le silence sur l'information. Y compris toi, Élise. Si une seule personne autre que vous est au courant, je saurai que c'est toi.
Elle ne répond pas, et on en conclut donc qu'elle a compris.
La fête se termine rapidement après ça, et la maison de Harris et Sylvie se vide peu à peu jusqu'à ce que l'Alpha Suprême ne se décide à partir à contre cœur. Je le raccompagne jusqu'à l'extérieur, et il déclare :
Marchal : malheureusement, il est temps pour moi d'y aller. Moi qui ne voulais plus te quitter.
Moi : on se reverra. Mais avant, dis moi. Est-ce que ton frère est encore en vie?
Marchal : oui, et... Il est toujours à ta recherche. Il y a aussi une chose que tu dois savoir.
Moi : et qu'est-ce que c'est?
Marchal : au cinquième mois de grossesse de Mirabelle, nous avons découvert qu'un sorcier lui avait jeté un sort pour qu'elle te perde.
Mon Dieu...
Marchal : pour te sauver, j'ai demandé aux dernières personnes de chaque espèce qui existaient encore de nous aider. Ces dessins de fée, sirènes et autres qu'il y a sur le livre, ce sont eux. Et cette petite boule que tu voyais au milieu, c'était toi. Enfin, ta mère et toi. Chacune des personnes a jeté un sort sur quelque chose qui lui était cher, et elles les ont introduites dans ta mère bien sûr en usant de la magie. Et ces objets allaient pouvoir briser le sort du sorcier. Mais la magie a toujours un coup. Ta mère faiblissait de jour en jour. Tu consommais beaucoup d'énergie en elle, et nous avons finalement découvert qu'en plus de te sauver, ces objets t'accorderaient des pouvoirs.
Moi : si je comprends bien, je me retrouve donc à avoir les pouvoirs de chaque espèce.
Marchal : oui. Et ce livre que tu avais avant qu'on ne te le prenne, arrivait à les canaliser. Si on le détruit...
Moi : je perdrai le contrôle.
Je souris doucement, et dis :
Moi : j'arriverai à maîtriser mes pouvoirs avant. Enfin, j'espère. Encore une chose. Cette histoire de clé, je ne comprends pas.
Il pose ses mains sur mes épaules, et me sourit tendrement.
Marchal : c'est toi, la clé.
Il m'embrasse le front, et entre dans son véhicule.
Moi : attends. Les dernières personnes de chaque espèce... Ça veut dire que les loups ne sont plus sensés exister...
Marchal : le loup qui nous a aidé n'était pas un loup comme les autres, tu sais. C'était plus un hybride. Il t'a sauvée grâce à sa partie de loup. Maintenant, je dois y aller. J'ai beaucoup de travail.
Je comprends...
Marchal : mais je t'appellerai de temps en temps pour prendre de tes nouvelles.
Il m'offre un dernier signe de main, alors que sa voiture s'éloigne. Je le lui rends, et lui crie que je l'aime. Je reste à l'extérieur jusqu'à ne plus voir sa voiture, avant de rentrer à l'intérieur.
Moi : merci Harris et Sylvie. Et toi aussi, Lorenzo. C'est la première fois qu'on m'organise une fête d'anniversaire. Et merci aussi pour m'avoir fait rencontré mon père.
Sylvie : c'est normal, voyons. Je suppose que tu as eu toutes les réponses à tes questions.
Moi : en partie, oui.
Harris : juste en partie?
Moi : la clé, c'est moi. Mais je suis la clé de quoi?
Je m'assois dans l'un des canapés, et Lorenzo s'installe à mes côtés en passant un bras autour de mes épaules pour me rapprocher de lui et m'embrasser la tempe.
Lorenzo : tu sais, il serait mieux que tu n'écoutes pas le nom de l'espèce enfermée derrière le portail dont tu es la clé. Il pourrait avoir des répercussions sur toi et ton esprit. Et si, inconsciemment, tu dis une formule que tu ne connaissais pas, tu ne pourras pas la terminer puisque tu ne connaîtras pas ce nom. D'accord?
Moi : si tu le dis. On rentre?
Sylvie : vous pouvez rester, vous savez. Il y a plusieurs chambres ici. Vous n'aurez qu'à repartir demain matin.
Moi : ça ne me pose aucun problème et toi?
Lorenzo : je suis ravi d'accepter l'invitation.
Nous nous levons, et Lorenzo me prend la main.
Lorenzo : on va y aller. Elle doit se reposer après tout ce qu'il s'est passé.
Sylvie : d'accord. Bonne nuit!
Harris : bonne nuit les jeunes.
Sylvie : es-tu vieux pour dire ça?
Harris : un peu, oui. J'ai 46 ans, je te rappelle.
Sylvie : rassure toi, tu n'es pas encore aussi vieux que ça.
Je ris doucement à leur conversation tout en m'éloignant avec Enzo pour aller dans une des chambres de la maison. Une fois dans cette dernière, Lorenzo ouvre une porte, entre, puis en ressort plus tard avec un T-shirt et un jogging. Le jogging c'est pour lui, je présume. Il ne dort jamais avec un T-shirt. Donc c'est le mien. Je le remercie en prenant le vêtement, et vais dans la salle de bains. Facile à connaître puisqu'une porte mène déjà dans le dressing.
Je prends ma douche rapidement, me nettoie et me sèche les cheveux. Ensuite, j'enfile le T-shirt et sors de la salle de bains, puis vais me coucher.
Lorenzo avait raison. Je suis épuisée. Et ce n'est qu'une fois couchée que je le remarque. Un bras passe autour de ma taille, et un torse se colle à mon dos, m'offrant une chaleur réconfortante.
Lorenzo : bonne nuit, ma Luna.
Moi : bonne nuit, mon Alpha.