Le salon. La chambre d'amis. Dans les recoins de la maison. Le vide. Petite étoile n'était plus là. La joie était arrivée avant la tempête, avant le vide de son absence. Ce petit être qui était aimé avant même d'être arrivé, avait disparu.
Détruit. Il n'y avait d'autres mots pour décrire ce qu'il ressentait. Sa petite princesse adorée, le second amour de sa vie. Non, il ne pouvait y croire. Pourquoi ?
La vie était tellement injuste, elle avait été belle, incroyable dans tous ses petits instants. Tout avait était fini en quelques secondes. Petite étoile n'était plus là. C'était plus qu'un vide, c'était quelque chose que lui-même n'arrivait pas à décrire.
Comment ?
Pourquoi ? Comment ?
Ils se répétaient ces questions l'un et l'autre sans avoir la moindre réponse sans trop savoir si ils en auraient une un jour ou l'autre. Un vent glacial s'était répandu entre eux, comme si par l'amour et la tristesse ils étaient mieux éloignés que proches. Aucun mot, ni même une parole ne rompait le silence.
Un peu plus de quarante huit heures après la disparition, c'était le froid et le vide qui régnait dans la villa près de la plage. Pourtant le soleil rayonnait à l'extérieur mais sans la présence de ce petit ange, c'était comme s'il ne brillait plus. Elle, elle se sentait coupable. Si elle avait gardé petite étoile dans ses bras ? Si elle ne l'avait pas mis dans la chambre ? Si elle serait restée près d'elle ? Rien de tout cela ne serait arrivé, non absolument rien. Ils auraient continué à être heureux, à vivre dans le bonheur.
Les invités avaient fortement aidé le jeune couple qui ne semblait tenir que sur un fil. Les affiches de disparition circulaient, les articles dans les journaux... Tout avait été mis en place pour retrouver la petite bouille d'ange, la petite étoile qu'était Alya. La force, ses parents ne semblaient plus en avoir. Les larmes, elles coulaient plus qu'un océan avait d'eau.
Tiara passait ses heures à ruminer et pleurer, se sentant coupable d'une faute irréparable. Elle n'avait pas assez protégé son bébé. Cet ange, ce petit être qui avait rendu la vie plus belle qu'elle ne l'était. Elle reniflait, avait le cœur qui battait très vite et peinait à respirer. Les larmes coulaient, se calmer, elle n'y arrivait pas. Elle n'osait lui adresser la parole à lui. Il avait été le plus irréprochable des deux, il l'avait protégé et chéri jusqu'au bout, juste avant que le pire n'arrive.
Il la voyait, entendait son rythme saccadé par ses pleurs. Comment aurait-elle pu pensé que cela allait arriver ? Elle n'était pas plus coupable que lui pouvait l'être. Pas plus coupable non, ce n'était pas de sa faute et ce ne le serait jamais. Son corps était tremblant, allongé sur le lit avec une des peluches de petite étoile entre ses mains. Il se posa à côté d'elle, passa une de ses mains autour de sa taille en se rapprochant d'elle pour calmer cette tristesse infinie. Il l'aimerait toujours quoiqu'il puisse arriver, il croyait aux miracles, rien n'était fini, il avait encore un espoir comme il en avait tant eu avant que tout cela devienne possible. Si leur amour était devenu possible, retrouver petite étoile le serait aussi.
- On va la retrouver mon amour, murmura-t-il doucement, elle est forte comme sa maman, elle va s'en sortir même si elle est toute petite.
- C'est de ma faute, pleura-t-elle, mon bébé, j'ai laissé quelqu'un me prendre mon bébé !
- Si c'est de ta faute, c'est aussi de la mienne. On est ses parents, tu n'es pas la seule, tu sais ?
- Je suis pas une bonne maman pour elle c'est pour ça qu'on me l'a prise ? Souffla-t-elle en sanglotant encore plus.
- Tu sais très bien que c'est un mensonge, répondit-il, mon ange je t'aime et elle t'aime aussi, elle ne t'en veut pas. Elle ne t'en voudra jamais, tu es sa maman et elle t'aime.
[ ... ]
Il se demandait pourquoi il avait fait cela. Finalement un bébé était un grand fardeau. Les cris de la petite quand elle avait faim, il ne les supportait pas. Que lui avait-il pris de vouloir ça ? Il aurait dû s'en prendre à elle, pas à ce stupide bout d'être qui n'était point capable de parler.
- Faites là taire Judith, ordonna-t-il.
- Elle ne veut pas s'endormir monsieur Carter, répondit la domestique, j'ai tout essayé...
- Débrouillez vous !
Ce bébé. Judith savait. Elle savait que ce petit ange était la petite Alya. Un plan. Il lui fallait un plan. Elle aussi allait faire quelque chose, elle ne ferait aucun mal à autrui, appart si...
- Harold ! S'exclama-t-elle, vous savez qui c'est ? Ce petit bébé ?
Harold était le prénom du très cher M. Hathaway, le majordome. Pourquoi Judith lui posait cette question ? Bien entendu il en avait aucune idée, il ne regardait pas dans les journaux. La peur de se faire prendre par son maître de maison et perdre le seul poste qui lui donnait assez d'argents pour vivre, il ne pouvait se le permettre !
- Judith, pourquoi me posez-vous cela ? Demanda-t-il.
- Harold..., marmonna-t-elle, ce petit bébé c'est celui de la jeune Tiara Warrington, celle qui a réussi à s'en sortir vous vous souvenez ?
- Je...
- Il faut lui redonner son bébé, aidez moi je vous en prie, le supplia-t-elle, cette petite princesse a besoin de sa maman et de son papa.
- Que puis-je faire ? Questionna le majordome, si Carter nous voit...
- Qu'importe ! S'écria Judith, nous nous enfuirons et nous mettrons aux services du jeune Malefoy et de Tiara, ou bien d'une de leurs connaissances, nous ne pouvons rester ici de toute façon.
[ ... ]
Les jours passaient et semblaient de plus en plus monotone et fade, il était triste mais bravait ses sentiments pour prendre soin d'elle. Certes, la disparition de leur petite bouille d'ange avait donné un froid aussi horrible qu'il pouvait l'être. Mais ils se devaient d'être fort l'un et l'autre pour pouvoir la retrouver, ils devaient y croire pour arriver à être heureux et pour de vrai, jusqu'à la fin.
Lui faire oublier ne serait-ce que quelques minutes les tourments des derniers jours, c'était la meilleure solution. Il voulait revoir son sourire même par une simple ombre, entendre son rire qui résonnait en échos. Elle avait besoin de quelque chose, de cette chose qu'ils aimaient l'un et l'autre. Juste pour oublier le reste, pendant un moment même rapide. Il massait son dos pour détendre ses maux, son esprit semblait vide de tous ses sens, il préférait la voir ainsi paisible. Même si la tristesse, les pleurs allaient et venaient de temps à autre, il avait trouvé la solution pour la garder forte, pour qu'elle garde cet espoir, elle aussi.
Son dos nu qu'il aimait tant. S'arrêtant dans ses caresses, il embrassa sa peau nue. Même de dos elle savait, alors elle prit ses bras pour qu'il se pose sur elle en prenant sa poitrine dans ses mains parce qu'il aimait tant cela. Son souffle si bouillant contre sa joue ne pouvait que la faire frémir.
- Fais-le, dit-elle, tu en as besoin alors je t'en prie, fais toi plaisir Malefoy.
- J'ai envie qu'on le fasse doucement, avec pleins de câlins, dit-il, qu'on profite.
C'est avec tendresse qu'il commença tranquillement ses désirs. Le bout de ses doigts frôlaient les hanches de sa bien-aimée qui frissonna à ce contact. Il déposa des baisers par ci et là en n'effleurant qu'à peine sa peau, sa douceur reflétait son amour. Il voulait qu'elle prenne plaisir à l'infini, qu'elle ne pense plus qu'à elle pour une fois et pas qu'aux autres. Le grand canapé d'angle avait assez de coussins rembourrés et de places pour qu'ils puissent l'un comme l'autre se faire plaisir à leurs aises. C'est avec une lenteur presque extrême qu'il la retourna, voir son regard encré dans le sien, lui marmonnant des mots amoureux, il adorait cela. Le haut de son corps dégarni par la séance de massage facilitait les choses, le reste de celui-ci n'était séparé de lui que par une simple jupe plissée. Il s'empressa encore avec cette douceur incomparable de la retirer.
- C'est que vous êtes beau, dit-elle, sous cet angle, j'aime vraiment beaucoup monsieur.
- C'est vous que j'aime madame, chuchota-t-il à son oreille, maintenant laissez-moi vous faire plaisir; je vous prie.
Son petit sourire en coin, malicieux sur ce visage pâle qui rosissait en la regardant. Son torse brûlant qui s'emboîtait si parfaitement contre le sien. Ses sensations d'avant quand il se laissait aller en elle pour la voir gémir. Son rythme saccadé par ses coups de reins de plus en plus rapide mais lent à la fois. Elle l'aimait, elle l'aimerait. Porter son nom, serait la dernière chose à accomplir. Retrouver Alya en somme serait encore plus inoubliable qu'une simple lune de miel. Elle aimait se voir à ses côtés avec ce petit ange qu'ils avaient créé sans vraiment le savoir.
Ses yeux clairs et son rire si envoûtant. Ses seins qui gesticulaient quand ses hanches claquaient contre les siennes. Ses mots doux quand il faisait juste ce qui fallait pour qu'elle se sente bien. Ses cheveux bruns retombant sur ses épaules légèrement en batailles par leurs ébats. Ses ongles s'agrippant à son dos en griffant celui-ci. Ses lèvres si douces qu'il embrassait avec passion. Ses gémissements qui succédaient à un plaisir sans faille. Il l'aimait, il l'aimerait. Ils finiraient ensemble et vieilliraient tous les deux dans leur villa près de la plage. Avant ils se marieraient et retrouveraient leur petite étoile. Ils seraient tous les trois, et peut-être après quatre si jamais ils leur venaient à l'idée de faire un petit frère ou une petite sœur à Alya.
- Je n'oublierais jamais cette fois, dit-elle en le câlinant, où l'on a fait notre première fois tous les deux, dans la fameuse salle de bains dans la douche et sur le carrelage froid.
- C'est à ce moment-là, ajouta le blond, tu te rends compte ? Petite étoile, elle a été conçu sur ce foutu carrelage froid !
- On va la retrouver notre petite étoile ?
- On va la retrouver, répliqua-t-il, on lui apprendra à marcher sur le sable fin ou les pieds dans l'eau.
[ ... ]
La solution, ils l'avaient. Judith et le majordome avaient organisé leur plan. Ils savaient l'un et l'autre les horaires de travail de Carter. Que ce soit lui ou bien elle, ils pouvaient sans mentir affirmer qu'ils haïssaient leur supérieur. Ce monstre pire qu'un démon. Il pouvait l'être en personne. Il avait agressé, laissé pour morte, torturé et affamé des dizaines de jeunes filles dont Tiara. La goutte de trop était l'enlèvement de la petite Alya. Elle mentirait si elle disait ne pas avoir fouiller dans les affaires de son patron. Elle avait vu cette coupure de journal annonçant les fiançailles et la naissance du bébé. Elle avait tout de suite compris que ce petit être dépourvu de parole mais bel et bien vivant, était ce bébé.
Hathaway avait espionné Carter jusqu'à ce qu'il soit sûr qu'il se soit enfermé dans son bureau. Sa propre baguette magique lui avait servi pour déplacer des meubles, des chaises et des tas d'effets personnels devant la porte pour ne pas qu'il en sorte.
Judith avait recouvert de couverture le petit bébé pour ne pas qu'il attrape une quelconque maladie inconnue. Les bagages étaient près d'elle, la petite Alya endormit dans ses bras ne se doutait pas de ce nouveau voyage. Son papa et sa maman étaient loin d'elle mais plus pour longtemps.
- Vite ! S'exclama la domestique d'une voix à peine audible, dépêchez vous !
Se dépêcher pour ne pas se faire prendre. C'était la nouvelle devise de Judith à cet instant. Si Carter arrivait à braver leur chemin, c'était la mort qui les attendaient sûrement. Elle était tellement proche d'eux qu'il fallait s'en éloigner rapidement pour ne pas qu'elle ne les prenne avec elle. Cette petite n'avait pas le droit de mourir si jeune, non elle en avait nullement le droit. Pourquoi lui faire un quelconque mal alors qu'elle n'a découvert la vie que quelques semaines plus tôt ?
Hathaway s'empressa dans un silence qu'il se devait pour sa vie et celle de sa comparse, ainsi que le petit bébé. S'ils transplanaient aucune trace ne serait laissée derrière eux, c'était leur seule chance pour rendre Alya à ses parents. La saisir était inévitable. Mais le bébé supporterait-il ce voyage ? Sûrement pas. Ils descendirent les escaliers aussi vite que possible pour atteindre la rue étroite à l'extérieur du domaine. Ils avaient réussi. Un taxi un peu plus loin vagabondait à la recherche de clients, le majordome leva la main pour protester.
- Où je vous emmène ? Demanda l'homme au volant.
- Yorshire, répondit Judith sans aucune hésitation.
Dans l'article de journal, c'était cet endroit qui était nommé. Une villa près de la plage dans le Yorshire, se répéta-t-elle dans sa tête. L'homme semblait ahuris, le Yorshire était à presque deux heures et demie de route de Bristol, l'endroit où ils se trouvaient. Habituellement ses clients lui demandait d'aller en ville ou des trajets moins long qu'une heure, cet étonnant changement le satisfaisait. Il n'aurait plus à se coltiner pendant au moins quelques heures, ses clients trop paresseux pour faire un peu de marche ou ceux qui racontaient leurs vies si inintéressantes.
[ ... ]
Se faire câliner et choyer, être aimé en aimant celui qui l'aime, une sensation si intense qu'elle paraissait irréelle. Elle l'aimait et l'aimerait jusqu'à la fin. Dorénavant elle en était certaine, c'était l'amour de sa vie, le seul, le vrai.
Sans petite étoile les jours étaient fades, ils recevaient des lettres de soutien, cherchaient dans les allées et mettaient des annonces un peu partout dans les rues de la ville la plus proche. C'était une sorte de nouvelle routine, presque sans fin. Elle préparait le déjeuner, lui dormait encore, les cernes sous ses yeux causées par une fatigue importante. Il ne dormait que quelques heures par nuit, consolant les cauchemars de son amante où se consolant lui-même en lui demandant un simple câlin.
- Salut toi, murmura-t-il en posant ses mains autour de sa taille.
- Salut, marmonna-t-elle occupée, petite étoile me manque...
- Elle va revenir tu vas voir, la rassura le jeune homme, je le sais.
- Comment tu fais ? L'interrogea-t-elle, comment tu fais pour y croire autant ?
Un bruit presque assourdissant et répétitif l'empêcha de lui répondre. Quelqu'un frappait à la porte si fort qu'il crut qu'elle s'arracherait du mur. Il ouvrit la porte, méfiant.
Quand il croisa le regard d'un homme plus âgé, il fut confus, qui était-il ?
Tiara le voyant incrédule et sans réaction vint à sa rescousse. Un élan de joie presque soudain la traversa. C'était monsieur Hathaway.
- Hathaway ! S'exclama-t-elle en lui sautant dans les bras, que faites-vous ici ?
- J'ai une surprise pour vous Tiara, répondit-il.
La jeune femme qu'elle était ne compris pas. Une surprise ? La seule chose qu'elle voulait c'était retrouver son petit ange, sa bouille d'amour. Le majordome fit un seul et unique pas sur la gauche. Et là, Judith. Mais elle n'était pas seule. Elle portait quelque chose dans ses bras. Non ce n'était pas possible !
- Petite étoile ? Sanglota la brune, c'est mon petit ange ?
- Je te la ramène Tiara, elle va merveilleusement bien, dit alors la domestique en souriant.
Tout doucement, pour ne pas brusquer son petit bébé, elle le prit dans ses bras. Ce n'était plus comparable à de la joie, même le bonheur le plus incroyable ne pouvait décrire à quelle point elle était heureuse. Petite étoile était belle et bien revenue.
- Je t'avais dit qu'elle reviendrait mon amour, souffla tendrement le blond en les câlinant toutes les deux.
—
L'épilogue arrive juste après >>