the choice || haitani brother...

By elosbooks_

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Un jour, à l'université deux mecs qui se ressemblaient sont venus me chercher. Je me demandais pourquoi jusqu... More

꧁REGLES ENVERS L'OC꧂
Partie 1
prologue
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Partie 2
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PARTIE 3
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By elosbooks_

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Je me réveille doucement, chatouillée par des cheveux contre mon cou, et une douce respiration apaisante. Je sens aussi un bras sur mon ventre. Lorsque je baisse le regard, j'y vois Ran, dormir paisiblement, la tête dans mon cou. Je passe une main dans ses cheveux, et je me demande comment il fait pour qu'ils soient si doux. Puis, avec mes doigts je caresse doucement l'arrière de son oreille, quand j'étais petite, ma maman me faisait toujours ça, et ça me détendait.

Je le sens bouger sur moi, et je me rappelle que je suis nue, ou presque nue. Et je sens le membre de Ran se raidir contre moi. Je suis sure que le rouge me monte aux joue, et je détourne le regard. Même si j'ai déjà vu mini-ran, je ne suis pas habituée à.. ça.

Nous deux au réveil dans le même lit. Ok ça nous ait déjà arrivé. Mais jamais après une nuit pareille. Jamais après un moment aussi agréable et sans pression. Jamais après un moment qui paraissait si normal. Jamais après un moment plein de connection. Jamais après... ça.

Ran bouge contre moi, puis son menton se trouve en un rien de temps sur mon ventre. Il me regarde et je souris.

— Coucou, dis je sans réfléchir.

— Salut, me répond-t-il en souriant.

Je me cache la poitrine avec mon bras. Même si il l'a déjà vu, j'ai toujours peur de son regard sur moi ainsi que sur mon corps. Je me demande si, étant donné le regard que je porte sur mon corps, quelqu'un peut l'apprécier, alors que je le déteste.

— Bien dormi ? je demande mine de rien.

— Super bien dormi même. Je me demande juste comment se fait il que je me retrouve sur toi alors que c'était l'inverse.

Je ris, et il me toise. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête mais, après avoir avisé mon bras sur ma poitrine la lueur dans son regard m'indique qu'il a peut être compris.

— Tu m'as habituée à plus bavarde, toi.

Je hausse timidement les épaules en le regardant.

— Tu sais que mon avis et regard sur ton corps ne changeront pas, dit il comme s'il avait lu dans mes pensées.

Et il commence à embrasser la ligne de mon ventre, et monte un peu plus. Il décale mon avant bras et embrasse mon sternum, mes clavicules. Puis mon menton, mon nez ainsi que mon front.

Il se décale et se met de son côté, ou bien du miens — je n'en sais rien. Ran met son bras sous sa tête et regarde le plafond, avant de reprendre la parole.

— Cette nuit c'était...

— La meilleure de toute, le coupé-je.

— La meilleure de toute, affirme-t-il dans un sourire.

Il tend son bras et me donne mon soutien gorges que j'avais enlevé dans la nuit pour dormir. Je lui demande de le remettre et il le fait. Je me retrouve en tailleur devant et dos à lui, il en profite pour caresser doucement mon dos. Puis il embrasse mes omoplates, comme il l'a fait la nuit précédente.

Son contact est quelque chose que j'aime, car sous ses doigts j'ai l'impression d'être précieuse et importante à ses yeux. J'ai l'impression d'être vivante. Oui, c'est ça, il me rend vivante. Il fait battre mon coeur comme je ne le croyais plus possible. Sa peau contre la mienne provoque comme une décharge d'électricité, un pic d'adrénaline et surtout, des mouvements plus rapides de mon coeur.

Un mouvement me tire de mes pensée, je n'avais pas remarqué que Ran était debout. Mais si je me fie au bruit, il doit être dans son dressing. Il ressort quelques instants après avec un t-shirt et une chemise qu'il me tend.

— Tu veux mettre un truc sur tes épaules ?

J'avise le t-shirt puis la chemise, et me dirige vers cette dernière. Je la mets, elle est bien trop grande pour moi mais dans un sourire je dis à Ran :

— On dirait les femmes dans les films américains après avoir fait crac-crac avec l'homme d'affaires sur qui elles fantasment dessus depuis des mois !!

— J'en étais sur ! dit il en secouant la tête.

Avant qu'il parte je prends le temps de regarder son corps, il est beau. Des beaux abdos, que j'avais déjà aperçu dans la piscine. Le V et des clavicules incroyables. Oui, jusqu'au petit détail. Tout chez lui respire la puissance, l'aisance et la confiance. Mon regard dévie vers son entre jambe, ou j'aperçois vite fait son membre gonflé, je sens mes joues chauffées instantanément. Et je sens aussi ce fourmillement dans mon bas ventre qui m'oblige à serrer les cuisses.. Alors je détourne le regard et me lève.

— Je vais prendre une douche, dis je à Ran, qui est déjà dans sa salle de bain, entrain de faire je ne sais quoi.

Il hésite quelques instants avant de reprendre la parole.

— Ok, pas de soucis. J'y vais et tu me rejoins en bas ok ?

— Pas de soucis.

Et je pars comme une voleuse, avec le besoin de mettre de l'ordre dans mon esprit. Je suis persuadée qu'il allait me proposer de rester et de me doucher avec lui. J'aurai probablement accepter. C'est même sur. Mais me retrouver dans un espace si minuscule qu'une douche avec lui, tous les deux nus, je ne sais pas ce que j'aurai fait.

Je me retrouve dans ma chambre et souffle un coup. Puis je me souviens qu'il me cache encore quelque chose.

Une fois qu'Anya est sortie je me déshabille et file dans la douche. J'étais tenté de demander à Anya si elle voulait bien se doucher avec moi. Puis je me suis ravisé lorsque j'ai repris conscience que mini-Ran était au garde à vous. Et que voir Anya dans cette douche nue, sans pouvoir la toucher, aurait été une torture pour lui et moi.

Pourtant, ma petite voix me criait de le faire. Inconsciemment, le visage de cette princesse blonde au regard espiègle me revient en mémoire. Son rire cristallin qui fait partie des sons les plus agréables de cette terre. Son sourire radieux et irrésistible accompagnant sa bouche que je trouve parfaite. Ses joues rosies lorsqu'elle me matait ouvertement. (Et a ce moment là j'aurai aimé être dans sa tête pour savoir de quoi elle avait envie). Puis mon esprit vire totalement à autre chose.

Les courbes de son corps, la chaleur qui s'en dégageait. Sa respiration. Sa peau douce. Son ventre. Ses deux seins incroyables qui m'appellent, et que j'ai envie d'englober avec mes mains.

Sans m'en rendre compte, j'ai empoigné mon sexe. Je commence alors à exercer des va-et-vient, automatiquement. Je continue encore, l'eau coulant le long de mon dos, ma main appuyée contre le mur. Je repense à la pipe qu'elle m'a taillée l'autre soir. Sa bouche magnifique autour de ma queue. Je repense à la sensation, à ses mains, ses yeux, lorsqu'elle le faisait.

Puis mes pensées devient, et je m'imagine m'enfoncer en elle jusqu'à la garde, ma main autour de son cou, nos respirations de plus en plus courtes. Ses gémissements, les miens aussi.

Je sens ma respiration de plus en plus haletante tandis que j'accélère mes mouvements, et je jouis dans un râle profond. En fermant les yeux c'est l'image de cet ange déchu qui me vient. Ses cheveux blonds et son regard vert, et je commence à calmer ma respiration.

Une fois que mes bourses sont soulagés je pose mes deux mains sur la paroi. Je culpabilise un peu, me demande si ça ne fait pas de moi un pervers. C'est la première fois que je me masturbe en pensant à une femme. Et c'est bien plus satisfaisant que les autres fois.

L'eau coule toujours sur mon dos, alors j'entreprends de me laver. Une fois sorti de la douche je fais ma toilette et m'habille d'un simple jogging gris ainsi que d'un débardeur blanc, ensuite je descends. J'entends l'eau couler de la douche d'Anya et je sais que lorsqu'elle prend des douches elle en a pour mille ans.

Je prépare le petit déjeuner, j'ai souvent vu Anya prendre juste un bol de céréales sans sucres le matin, et elle fait une tête de six pieds de long à chaque fois. Donc pris d'un élan qui sort de je ne sais où, je décide de faire des pancakes, sors le bacon et les œufs, et attends qu'elle descende.

En attendant je pars chercher mon ordinateur portable et regarde mes mails, analyse nos finances, relis les contrats. Quelques nouveaux mails de nos potentiels partenaires, et d'autres des gens de la soirée d'hier.

Mais lorsque je vois que ça fait plus de quinze minutes et qu'elle n'est toujours pas descendue, je m'inquiète. Je ferme l'écran de l'ordinateur et décide de monter. Arrivé devant sa porte je n'entends pas le bruit de l'eau, alors je toque quelques secondes.

— Anya ?

— Oui... lâche-t-elle dans un gémissement.

— Est ce que je peux rentrer ?

Elle ne me répond pas et se contente de gémir. Alors je décide d'entrer et même si j'aurai du m'en douter, je ne m'étais pas préparé à voir ce que je vois. Anya est dos à moi, sur son lit, la tête en arrière et les yeux fermés. Je ne sais même pas si le « oui » était destiné à moi.

Je me racle la gorge et elle sursaute en poussant un cri et en se couvrant avec le drap. Je m'avance vers elle, les mains dans les poches.

— Anya ?

— C'est pas c'est que tu crois Ran.. dit elle en rougissant.

— Et moi je pense que c'est totalement ce que je crois. Continue.

Elle me regarde perplexe, puis elle se remet en position, en me regardant timidement. J'avise sa chambre et le miroir qui a enface de son lit. Je monte sur ce dernier et prends Anya par la taille, la mettant enface du miroir. A travers ce dernier elle me regarde en écarquillant les yeux.

— Je peux ?

— Oui..

J'écarte alors ses genoux et viens placer sa main sur son intimité. Et je ne fais plus rien. Elle est adossée contre moi, mais je ne la touche pas, je la laisse faire, et c'est une vision de rêve.

Anya prend quelques secondes avant de reprendre ses esprits, et commence doucement à se caresser. Je vois qu'elle est timide et qu'elle me regarde pendant qu'elle le fait, mais quelques instants plus tard elle s'abandonne totalement.

Une de ses mains vient caresser un de son sein, le titille. Son autre main quant a elle, presse son clitoris, en exerçant des mouvements circulaires. Elle penche la tête en arrière, contre mon épaule. Gémit, ferme les yeux et se tortille. Quand ses jambes se ferment je les lui rouvre, c'est le seul contact que je m'autorise. Et je sais que ça la rend folle. Sa respiration se fait de plus en plus chaude, je peux la sentir contre mon cou. La vision du miroir est une des plus belles.

— Tu penses à qui Anya ?

Elle ne me répond pas et se contente de continuer de se masturber. Je prends alors la main qu'il y a au niveau de ses seins et la décale, alors elle grogne de mécontentement, mélangé à un plaisir fou.

— Anya, a qui tu penses en ce moment ? A quelles mains tu penses, qu'elle langue, qu'elle sensation, qu'elle odeur et parfum ?

Elle continue de se caresser mais ouvre les yeux pour croiser mon regard. Ils sont brumeux et remplis de désir. Sa bouche et légèrement ouverte et ses joues totalement rougies.

— Réponds à ma question, princesse. A qui penses-tu pendant que tu te caresses, et que tu te caressais avant que j'arrive.

— A toi.. murmure-t-elle.

— J'ai pas bien entendu, dis je dans un sourire plus qu'arrogant.

— A toi, Ran, s'écrie-t-elles dans un gémissement un peu plus fort.

Je sais qu'elle est sur le point de jouir, je le vois à ses yeux et ses joues. Je l'entends à sa respiration. Et le sens avec sa main qui accélère. Elle est sur le point de jouir mais je lui enlève ses deux mains, alors elle me regarde furieusement.

— Tu jouiras quand je te le dirais Anya, pas avant.

— Ran...

Elle prend ma main et la pose sur son intimité tout en faisant des mouvements avec, mais j'ai envie de la faire jouir, et non pas qu'elle se fasse jouir. Alors je prends ses mains et les plaque dans son dos.

J'ai envie de lui faire du bien, de lui procurer tout ce plaisir. Son plaisir passe avant le miens, et ça ne m'était jamais arrivé auparavant.

J'embrasse sa nuque doucement et elle frissonne, passe mes mains au niveau de l'intérieur de ses cuisses jusqu'à remonter vers son intimité. Je sais qu'elle est déjà bien mouillée, mais j'ai l'impression qu'elle l'est encore plus quand je repasse mes doigts dessus.

— Oh merde.. Ran..

Elle commence à se tortiller mais avec mon bras je l'intime de ne pas bouger. Je caresse doucement son clitoris, et embrasse sa nuque, puis joue avec ses tétons. Elle me regarde comme pour me supplier de la faire jouir.

— Patience, murmuré-je dans un sourire avant de m'emparer de sa bouche.

Au même moment, j'insère un doigts puis un second dans son intimité, Anya s'arc boute et son gémissement est étouffé par mon baiser. Ses yeux deviennent de plus en plus vitreux, encore plus lorsque je rajoute un troisième doigt. Ses cuisses se referment mais je fais tout pour qu'elle reste ouverte.

— Regarde nous, Anya, dis je en désignant le miroir.

C'est ce qu'elle fait, elle analyse toute la situation. Nos deux corps collés l'un à l'autre, son corps nu contre le miens — habillé. Puis ses yeux s'encrent difficilement aux siens. Elle peine à ne pas fermer les yeux, pensant qu'elle ressentira plus de plaisir. Avec mon pouce je continue de la stimuler, tout en faisant des va-et-vient avec mes doigts. Puis je sens ses parois resserrer mes doigts.

— C'est ca.. Jouis, Anya.

Je la titille quelques secondes de plus avant de sortir mes doigts et de me concentrer uniquement sur son clitoris et ses seins. Et deux secondes après elle est emportée par l'orgasme.

— Ran ! s'ecrie-t-elle en gémissant.

Ses jambes se referment et son corps tremble, je la prends dans mes bras, embrassant sa nuque pour la stimuler encore un peu. Puis une dizaine de secondes plus tard, ses tremblements se son arrêtés, et elle essaie de retrouver une respiration normale.

Anya s'est effondrée dans mes bras, et resserre mon avant bras. Je l'enlace et embrasse son front. Et quelques secondes plus tard, des larmes roulent le long de ses joues, et viennent finir leur course sur mon bras. Je relève son visage, et voit un sourire ainsi que des larmes. Je me redresse et la fait s'asseoir face à moi, sur les genoux.

Elle enroule ma taille de ses jambes, et enfouie sa tête dans mon cou sans rien dire. Je regarde une nouvelle fois le miroir, et j'ai une vue sur son dos sur lequel tombent ses longs cheveux blonds. Je prends son visage en coupe et la force à me regarder.

— Pourquoi tu pleures, Anya ? Je t'ai fait mal ou.. demandé-je.

J'ai peur d'avoir franchi une limite, en ce qui concerne Anya et les gestes intimes, j'ai toujours peur. Même si j'ai eu son consentement. Je sais qu'après un orgasme aussi intense que celui la, certaines personnes peuvent pleurer. Car les endorphines libèrent toutes sortent d'émotions. En ce qui concerne Anya, je pense que c'est ca, mais je demande toujours.

— Non, t'as rien fait de mal au contraire.. (elle caresse ma joue et me souris) Je ne sais même pas pourquoi je pleure car c'est l'orgasme le plus incroyable de ma vie. Bon j'avais jamais jouis avant toi, mais à la piscine je pensais c'était quelque chose de dingue.. j'avais jamais vécu ça.

Je sais qu'elle est stressée parce qu'elle jacasse. Mais ça me fait sourire. Voir ses lèvres bouger et que j'ai terriblement envie d'embrasser en revanche..

— Anya, pourquoi t'es gênée.

— Premièrement tu m'as vu me hum-hum... et deuxièmement tu m'as vu trembler comme jamais et je..

— C'est normal Anya. Y a rien de gênant. Toi ayant un orgasme c'est une de plus belles choses qui m'ait été donné de voir.

Elle rougit et je l'embrasse chastement.

— J'ai préparé un petit déjeuner si tu veux. Tu me rejoins dans cinq minutes ?

— Je fais pipi, je me rince et j'arrive, sourit-elle.

— Ça marche.

Je me lève et embrasse son front avant de sortir de sa chambre. Mini Ran est encore levé, il va falloir qu'il attende patiemment.

Cinq minutes plus tard, Anya descend dans son peignoir blanc. Ses cheveux mouillés sont attachés en un chignon, elle arrive et se place sur une chaise haute.

— Tu veux des œufs ?

— Aux plats ?

— Oui.

— Merci ! J'aime pas les œufs brouillés.

— J'aime pas non plus, mais si t'en avais voulu je t'en aurais fait.

— Pourquoi tu fais tout.. ça ?

Je me gratte l'arrière de la nuque et fuis légèrement son regard.

— J'ai vu que t'aimais pas mes céréales le matin, donc je me disais que j'allais te faire un petit dej digne des plus grands restau !

— Merci, dit elle sincèrement.

Je lui souris avant de faire cuire les œufs. Et je me remémore sans cesse la scène qui s'est produite y a cinq minutes dans sa chambre. Nom d'un chien je crois que je ne pourrai jamais passer d'Anya, de son rire et de son corps. Je suis fichu.

— Tu veux du café ? me demande-t-elle.

— Oui, merci.

Elle se sert du jus d'orange et du café, tandis qu'elle me sert un seul café. Je crois qu'elle a remarqué que j'avais acheté le jus d'orange exprès pour elle. Une fois que tout est prêt nous commençons à petit déjeuner tranquillement. On parle de tout et de rien mais je vois bien qu'Anya est tendue. Plus tard lorsque nous débarrassons Anya décide de crever l'abcès

— Ran, il va bien falloir que tu me dises ce qui s'est passé... dit elle en essuyant une assiette.

Je ne réponds pas, par peur de sortir une connerie et la blesser. Mais d'un autre côté, je crois que ça la blesse encore plus de ne pas savoir ce qui s'est passé.

— On va dans le salon ?

— Oui.

Je lui prends la main et nous nous dirigeons vers un des nombreux salons de la maison. Elle est assise en tailleur, son peignoir tombant sur son épaule. Et je me contrôle pour ne pas toucher ce bout de peau que je sais doux.

— Alors ? me demande-t-elle les yeux remplis d'espoir.

Et je lui raconte tout. Je lui raconte que Rindo n'a pas su la surveiller, qu'elle s'est faite kidnappée et torturée, qu'elle a sauvé sa vie et la mienne. Que je suis allée la voir et la chercher. Que je l'ai retrouvé. Que son frère était dans le coup. Je lui raconte que de la voir pleurer et essayer de ne pas crier à l'agonie était une des choses les plus dures à voir. Je lui raconte que j'aurai aimé que tout cela soit un cauchemar, que tout cela ne serait jamais arrivé si elle ne nous avait pas connu. Je lui raconte aussi que c'est à cet instant que j'ai su qu'elle était forte mentalement. Que c'était une guerrière, et que je l'admirai. Je lui raconte qu'elle a failli mourir, qu'elle a voulu se sacrifier. Et que durant toutes ma saleté de vie, je n'avais connu la douleur de perdre quelqu'un comme ici n'avait jamais été aussi intense, sauf peut être à la maison.

Je sais que j'ai les larmes aux yeux et la gorge nouée. Je sais aussi que si je n'ai pas voulu lui dire plus tôt, c'est que cette blessure est toujours ouverte, et que j'en fais des cauchemars chaque nuits depuis. Que si je ne la regardait pas dans les yeux c'est qu'à chaque fois je me remémorait la peur qui y feignait lors de ces nuits douloureuses.

Je lui dis que je ne sais pas pourquoi son frère a voulu faire ça. Mais ce que je ne lui dis pas c'est que je crois qu'il est encore en vie. Au bout d'un moment, le temps c'est comme arrêté autour de nous. Elle ne dit rien mais se contente de hocher la tête. Elle ne pleure pas et soutien mon regard. Puis à la nouvelle mention de son frère, elle ouvre les vannes et fond en larmes.

— C'est ma faute Ran, c'est entièrement de ma faute !

— Non Anya, t'y es pour rien.

— Si j'avais pas ce stupide rêve en tête papa et maman ne seraient pas morts ! s'écrie-t-elle en se levant.

Je me lève à mon tour, tandis qu'elle fait les cent pas je m'approche vers elle, et une nouvelle fois dans la journée, elle fond en larmes contre moi. Pas pour la même raison que précédemment. Et ça me brise le coeur. Puis sans que je lui demande, elle me raconte tout, du début à la fin.

— Depuis petite, j'avais un rêve. Je faisais de la danse et quand j'ai eu quinze ans à peu près.. j'ai eu une audition pour danser à l'opéra, le petit Ballet évidemment, mais ça comptait pour moi. Je m'entraînais tous les jours et je rêvais, mangeais danse ! Alors t'imagines quand on m'apprend que je peux passer l'audition du rôle principal pour Casse Noisette... J'ai soûlé mes parents, pendant des jours. Kokonoi n'a jamais cru en moi, on n'a jamais vraiment été proches, comme s'il m'en voulait d'exister... dit elle en baissant les yeux.

Elle reprend un peu son souffle et son visage est baigné de larmes. Je lui essuie doucement les joues avant qu'elle reprenne. Dans qu'elle s'en rende compte je nous ai assis sur le canapé. Anya est tres tactile, alors ça ne me choque même pas qu'elle se soit blottie contre moi inconsciemment.

— Puis j'ai finalement passé l'audition. Papa et maman se disputaient à cause de moi. Comme quoi j'étais capricieuse et que j'aurai pu m'en passer. Mais que étant donné que j'étais leur bébé et que c'était mon rêve, ils ont alors dit qu'ils allaient faire un effort. Au final j'ai pas eu mon rôle, parce que.. j'en sais trop rien. On était sur le chemin pour rentré à la maison mais je boudais. J'énervais mes parents parce que je me plaignais alors qu'ils ont tout fait pour que je sois bien. Ils... ils étaient plus occupés sur la route et.. un camion a foncé sur nous..

Elle me regarde, les yeux baignés de larmes. Son visage montre toute la douleur qu'elle ressent. Elle a du mal à parler. C'est douloureux de se souvenir de ça.

— J'ai survécu, je me suis retrouvée à l'hôpital. Rééducation, j'ai arrêté la danse. J'ai appris le même jour où on m'a dit mon rêve n'allait jamais aboutir que mes parents étaient décédés. Par ma faute. Ran.. si j'avais jamais voulu y aller, si je m'étais montrée reconnaissante, ils seraient encore là..

— Anya, ce n'est pas ta faute.

— Si ! Si Ran ! Si je n'étais pas aussi stupide et..

— Anya ! Ce n'est pas ta faute. Si un camion a foncé dans votre voiture ce n'était certainement pas ta faute. Tu n'as pas à culpabiliser pour ça. Et cet accident ne donne en rien le droit à ton frère de te faire du mal. Tu n'as rien à te reprocher, Anya. Tu étais jeune, obstinée par un rêve, et on a tous été comme ça. Alors arrête de te dire que tu n'es pas légitime de vivre et aussi que tu es stupide, car c'est tout l'inverse !

Elle se blottie un peu plus contre moi, j'enroule mon bras autour de son corps que je sers. Lui caresse doucement les cheveux. Puis je l'entends murmurer doucement.

— Ils me manquent chaque jours de mon existence. Personne ne m'accompagnera jusqu'à l'autel le jour de mon mariage. Ils ne connaîtront pas mes enfants, si tant est que j'en ai. Ils ne connaîtront jamais les personnes les plus importantes de ma vie. Et je m'en veux, tellement..

— Tu n'as pas a t'en vouloir, dis je en embrassant doucement son front. Pour toutes les choses qui se sont passés, tu n'as pas à t'en vouloir.

« Tu n'as pas à t'en vouloir ». Cette phrase, aussi simple et petite soit elle signifie tout pour moi. Cette phrase, on ne me l'a jamais dite. Cette phrase vient de m'enlever un lourd poids que je portais sur mes épaules jusque là.

Durant des années et des années je me suis sentie coupable. Coupable de la mort de mes parents, coupable car, je pensais que mon frère me détestait a cause de cet accident. Mais je n'avais jamais réalisé qu'il me détestait bien avant ça. Depuis ma naissance je dirais. Il ne m'aimait pas car, pour lui, mes parents ont arrêtés de l'aimer...

« Tu n'as pas à t'en vouloir ». Ça ne cesse de passer en boucle dans ma tête, depuis ce matin, jusqu'à ce soir. La manière dont Ran me l'a dit. Lorsqu'il a parlé d'autres événements, j'avais besoin de l'entendre. J'avais besoin de me dire que je n'y étais pour rien. Et même si il reste une infime partie de moi pendant le contraire, la plus grande se dit sans cesse que ce n'était pas ma faute.

Mais j'avais aussi l'impression que Ran répétait des phrases pour lui. Pour se convaincre. Je ne sais toujours pas quoi, je ne sais toujours pas pourquoi, mais il a forcément vécu quelque chose pour le rendre comme ça. Assez froid et introverti, même si il est plus que chaud bouillant.

J'ai eu le temps de me répéter ce mantra tout au long de la journée, j'ai parlé à Ikari qui est venue. On a parlé de tout et de rien. Elle est venue avec Sanzu, lui et Ran on sûrement passé l'après midi dans le bureau de ce dernier pour régler des choses par rapport au Bonten. Puis ils sont partis, je me retrouve dans ma chambre, sur mon ordinateur à essayer de travailler un peu, c'est peine perdue.

Maintenant je pense à ce qui s'est passé un peu plus tôt. Ce matin. L'orgasme que Ran m'a donné, ses mains, son regard. Nom d'un chien, si je ne m'étais pas sentie aussi bien j'aurai pensé être une accro du sexe. Ou même une perverse. Jamais je n'avais expérimenté de telles choses de mon plein gré, avec une personne qui compte sincèrement pour moi. Dans une relation beaucoup plus saine que ma précédente.

Lorsque Ran est arrivé dans ma chambre je ne l'avais même pas entendu. Et j'ai été assez surprise de voir qu'il n'a pas été choqué. C'était à la fois gênant mais aussi super excitant.

— Anya ? Tu viens ?

Je tourne la tête et aperçois Ran sur le pas de la porte. Bon sang faut que j'arrête d'être plongée dans mes pensées. Je ne m'étais pas rendue compte de sa présence et d'avoir ces foutues pensées obscènes alors que je pensais à lui me met le feu aux joues.

— Oui ?

— J'ai toqué dix fois t'as pas répondu.

— Oh.. j'arrive.

Je saute hors de mon lit et le suis. Comme d'habitude je descends directement dans la cuisine. L'odeur me parvient déjà, et ça sent extrêmement bon. Ran est un bon cuisinier, je m'en suis rendue compte au fil des jours.

— On mange quoi ? dis je en prenant les assiettes et en les installant sur l'îlot.

— Pâtes bolognaise, y avait plus rien, faudra que je demande à Evelyne de faire les courses.

— Madame Kipling s'appelle Evelyne ?

— Tu savais pas ?

— J'ai pas eu beaucoup l'occasion de la croiser a vrai dire. Et puis elle même pas. Je l'avais entendue parler à Marius en disant que j'étais une chieuse, parce que j'aime pas le pain de mie avec croûte !

Ran a des hommes et femmes de maison. Je sais qu'il y a Marius, et Mme Kipling, y a aussi d'autres femmes de ménages mais on les croise pas souvent.

Je m'installe à ma place en regardant Ran cuisiner.

— Dis, pourquoi t'as personne qui fait à manger ? Alors que.. t'es riche quoi.

— Y a quelqu'un qui est occupé à faire à manger. Mais si elle était là, tu serais pas entrain de me mater, dit il avec un sourire en coin.

— Je te mate pas !! C'est faux,

— C'est vrai, tu rougies.

— Chut, dis je pour couper la conversation.

Je l'entends rire. Quelques instants plus tard nous mangeons, discutons de tout et de rien. Quand vient le moment de débarrasser, Ran me stoppe alors que je commence a récupérer les assiettes. Je souris, parce que j'avais la flemme..

Je m'assois donc sur l'îlot central et attends qu'il est finit de débarrasser et de tout mettre dans le lave vaisselle. Puis il vient vers moi une fois qu'il a finit et se colle contre mon corps.

— Merci.

— Pourquoi ?

— Pour ce que tu m'as dit tout à l'heure, comme quoi ce n'était pas ma faute. Ça m'a aidé. Alors merci.

— Y a pas de quoi. Mais c'est normal tu sais. Je veux dire que tu te sentes comme ça alors que tu n'as rien fait. Si je t'ai aidé c'est le principal.

— Est ce qu'un jour tu me raconteras ce que t'as vécu pour être comme ça ? murmuré-je en tournant la tête.

— Est ce qu'un jour t'accepteras un date avec moi ? rétorque-t-il.

Je le regarde tristement, et il me répond avec un sourire tout aussi triste, qui laisse entrevoir sa douleur. Même si elle est bien enfouie, elle est toujours bien présente. Je mets mes bras autour de son cou et lui souris.

— Tu me proposes ça parce que t'en as vraiment envie ou que tu veux changer de sujet ?

— Ça fait des semaines que j'en ai envie, tu peux pas savoir à quel point. J'en ai profité pour changer de sujet c'est tout.

— Alors c'est d'accord.

— Demain ça te va ?

— Ça fait longtemps que je suis pas sortie alors bien sur que ça me va !

Il m'embrasse chastement et se recule pour mieux me voir.

— Je connais un bon restau. Ça fait longtemps que j'y suis pas allé, si tu veux je réserve ?

— Mhhh, oui. Comme tu veux.

Il commence à partir mais je le retiens par le bras. Il me regarde avant d'aviser ma main sur son poignet et se re rapproche de moi.

— Tu peux réserver demain non ? Viens ce soir on regarde un film ? JE CHOISIS ! m'ecrié-je comme si j'entretenais une conversation avec moi même.

— Ça me va.

— T'es sérieux ?

— J'ai une tête a pas être sérieux ? dit il en haussant un sourcil,

Je lui saute dans les bras, il a pas idée de quel film je vais mettre. J'enroule mes jambes autour de sa taille et je sens ses mains sous mes fesses. Je le regarde et l'embrasse, doucement puis plus ardemment. Je sens qu'il nous déplace, puis il nous allonge sur le canapé. Je commence à embrasser son cou, mettre mes mains dans ses cheveux.

— Anya.

Je n'en fait rien et continue de l'embrasser. J'ai ce désir qui brûle en moi depuis ce matin. J'ai envie de l'avoir, lui.

— Anya, arrête, me dit il doucement.

Je m'arrête et le regarde en plissant des yeux.

— Quoi ? J'ai fait quelque chose de mal ?

— Non, il se passe une main devant le visage. C'est moi.

— Ran j'en ai envie ! m'enervé-je.

— Et moi aussi, j'en meurs d'envie Anya. Mais pas comme ça. Pas maintenant. Pas sur un canapé.

— Bah on monte alors !

— J'aurai l'impression de te souiller Anya ! Déjà je m'en veux pour ce matin.

— C'est pas comme si tu m'avais jamais vue nue ! dis je en me redressant sur les coudes.

— Sauf que ce matin il s'est passé quelque chose tu vois. Bien plus qu'une simple partie de jambes en l'air. Alors notre première fois - si elle doit se produire - elle compte pour moi. Ça compte même plus que pour toi. J'ai pas envie de te traiter comme une autre femme. T'es différente à mes yeux, et ça vaut tout le sexe du monde, merde !

— Alors tu regrettes. Tu regrettes ce qui s'est passé ?

— Non. Biensur que non. J'ai juste pas envie que notre attirance se base sur une histoire de sexe. C'est tout.

Je le regarde, ferme les yeux puis prends une inspiration. Je me repasse tout en boucle, au fond de moi, je sais qu'il a raison. Je sais qu'il faut prendre son temps. Et que si il avait eu envie de me pénétrer sans rien ressentir il aurait déjà pu le faire. Je lui souris.

— Ok. Donne moi la télécommande. Et prépare des pop corn !

— Tu m'en veux pas ?

— Je sais que ta raison.

Il embrasse le bout de mon nez avant de se relever et de partir en direction de la cuisine. En attendant je prépare le film, et prend un plaid. Quand Ran arrive avec le bol de popcorn et qu'il voit le film que j'ai mis, j'éclate de rire en voyant sa tête.

— Oh non. Anya tout sauf ca !

— Eh ! Barbie la magie de la mode c'est un des meilleurs !

— Mais justement c'est un film pour enfant ! Je vais pas regarder ça.

— Mais sii, viens t'asseoir.

Il souffle, et je crois qu'il va bouder comme un grosse (ce que j'aurai fait) mais non. Il vient à côté de moi et me prend contre son flanc.

— Si un mec prend pas l'avion et troue pas son jean pour moi, je crois qu'il n'est pas amoureux, dis je entre de bouchée de pop corn, quand Ken prend l'avion et qu'on voit son slip avec des coeurs.

— En même temps il a foiré, l'autre petasse elle lui a demandé un service. S'il connaissait vraiment sa meuf, il ne l'aurait jamais fait. C'est normal, dit Ran en haussant les épaules.

Et c'est comme ça tout le long du film, on échange sur ce qui se passe. Je le surprends même à me regarder quelque fois, du coup on fait un combat de regards et on doit tout remettre parce qu'on a loupé le film. Desfois il caresse mon bras, d'autre fois mes cheveux ou bien mon flanc. Je hume son odeur, et pour une fois depuis longtemps, je me sens bien, à ma place auprès de lui, chez moi.

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