Vu que je me suis faite virer a cause du pleurnichard, je dois maintenant mettre les bouchées doubles au boulot, afin d'être mieux rémunérée. Je lisse ma wig, la colle et la parfume légèrement avec de la brume. Je termine par faire un maquillage qu'on peut qualifier "on fleek". Je sors d'une boîte et bien empaqueté la fameuse robe rouge de chez Dior rouge satin, un cadeau de l'homme que j'accompagne ce soir. Une fois prête j'envoie une photo du résultat à Natacha qui s'empresse de m'appeler en face Time.
- Wouaw t'es trop bonne ma copine ! elle crie à l'autre bout du fil. Mais où va tu donc comme ça ?
- Travailler. Je te rappelle que j'ai été viré donc je dois reprendre la puterie de plus belle.
Elle souffle et me dit.
- Tu veux que je garde Sky pour toi.
Je souris en hochant négativement de la tête.
- Pourquoi tu souris comme une boloss au juste ?
- Il à déjà une nounou pour ce soir.
- Quoi ? Tu laisses encore Sky à l'autre vieille meuf.
- Non, un nounou si tu préfères. je rectifie. Le mec de la soirée en Normandie, Peter.
- Meuf tu m'a pas dit que tu le sentais pas lui.
- Je t'expliquerais, je vais être à la bourre. Bisous.
Je raccroche et pars sortir la viande du congèle, je sors par ailleurs quelques trucs à manger que mon hôte ne meurs pas de faim et surtout qu'il ne fouine pas partout. Je ferme ma chambre à clé et sors au passage tous les jouets de Sky, je finis par poser mes clés sur la table si l'envie de promener ma chienne lui vient.
- « Je suis belle mon amour ? » je demande à ma chienne en m'abaissant pour l'embrasser « pas vrai que je suis belle mon amour hein. »
Elle aboie en signe d'approbation et vient me câliner à son tour lorsque la sonnette nous interrompt dans nos gâteries. C'est Peter sans grande surprise, j'arrange rapidement ma coupe et descends légèrement ma robe. Je lui ouvre la porte après m'être parfumé au bois d'argent et massé mes lèvres afin d'étaler mon gloss rosé.
Il est beau mais cela n'est pas nouveau, ses cheveux sont en bataille comme à leur plus grand habitude, je pense tout de même qu'il en prend soin mais qu'il recherche justement cette effet coiffé-décoiffé/ébouriffés. Sa tenue est très simple, pourtant la richesse émane de chaque pore de cette individu. Il porte un pull balmain de couleur gris sidéral, avec un pantalon de sport de chez Ralph Lauren. Pour couronner le tout il porte une paire de Jordan dernier cris. Il retire ses Airpod pros de ses oreilles et m'adresse un regard de fuckboy 2.0.
- « Tu aurais pu me donner l'étage, ça m'aurait évité d'harceler ta concierge. » il dit en entrant sans que je ne lui en donne l'autorisation « c'est vraiment comme je l'imaginais chez toi. Impersonnelle, tout à ton image quoi. »
Il pose ses yeux émeraudes luisants sur moi et parcours mon appartement en touchant un peu à tout.
- « Tiens tu fais de la médecine. » il prend mon cahier et tournoie quelques pages « Nana futur médecin. Tu me feras des ordonnances et des arrêts maladies gratuits alors. »
- « Ce n'est pas comme si tu n'avais pas les moyens de payer Peter. »
- « Pourquoi tu me colles cette image de bobo des beaux quartiers. »
- « Regarde toi. »
Il suit mon regard sur sa tenue et s'auto analyse sûrement. Puis il me porte un regard interrogateur, je soupire il ne voit même pas le reflet de son propre cliché.
- « Tu pues le gosse de riche à des kilomètres. »
Il me sourit en guise de réponse puis finit par caresser Sky qui une minute avant a accourut vers lui. Elle a vraiment l'air d'apprécier cet homme tout comme son maître après tout. Il relève la tête et me détaille de bas en haut, je crois que depuis le début il n'avait pas fait attention à ma tenue.
- « Tu es sure de vouloir partir travailler Nana ? » il demande en plissant les yeux.
- « Et ce toute la nuit mon cher Peter. » j'affirme.
- « Il doit être drôlement chic ton travail alors, pour être habiller de la sorte. »
Je me braque automatiquement, dans son ton on décèle clairement du jugement. Cela m'importe peu finalement de ce que pense ce dernier, enfin c'est ce que je préfère affirmer. Après tout je dois payer mes études, l'appartement et mes charges, l'escorting me correspond et se trouve être le moyen le plus rentable. Je ne suis pas qu'une vulgaire péripatéticienne mais seulement une accompagnatrice de riches hommes d'affaires. Et puis lorsque j'en ai envie je satisfais également mes besoins avec de magnifiques hommes. Je ne vois pas de mal à cela.
- « Tu n'en a pas idée. » je réponds froidement « sur ce à plus tard. »
Il me rattrape et le contact de sa main sur ma peau me fait tout drôle. Alors que j'en ai connu des contacts similaires ou plus intimes, je ne comprends vraiment pas mon corps... Ce dernier place sa main autour de mes hanches et me plaque d'avantage contre son torse. Je peux alors sentir son souffle chaud contre mon visage et je vous avoue que notre proximité soudaine me trouble légèrement. A ce moment Peter m'intimide, mais je joue à nouveau la carte de l'indifférence.
- « Je t'ai blessé ? » il demande, je ne réponds pas et il poursuit « désolé je ne voulais pas être blessant. C'est juste que tu es magnifique et que j'aurais bien aimé passer ma soirée avec toi ici et non en tête à tête avec ta chienne. »
- « Je t'assure que ma chienne est d'excellente compagnie. »
- « Je n'en doute pas mais avec toi ça aurait été meilleure. »
- « Tu n'es jamais fatigué de sortir tes disquettes à tout va ? »
- « C'est pas des disquettes. » il place une mèche derrière mon oreille « je le pense vraiment, et quand je pense quelque chose je le dis. »
- « Tu me trouves vraiment belle ? » je demande d'une petite voix.
- « Je te l'ai déjà dit Nana. Pas à moi. »
- « Je ne vois pas de quoi tu parles. » je mens.
- « Le petit jeu de la fille gênée et intimidée, qui parle d'une petite voix et qui baisse la tête à chaque compliment, parce qu'elle n'a pas assez confiance en elle pour y croire. Parce que tous les deux on sait pertinemment que tu n'es pas comme ça. » il se tut puis me suçote lascivement la lobe d'oreille avant de la mordiller abruptement « avec moi sois toi-même, sois naturelle Nana, parce que c'est comme ça que tu me plais le plus. »
- « Je n'ai pas le droit d'être intimidée après ces mots flatteurs, et cette proximité ? » je demande un sourire espiègle accroché au visage
- « Non car en réalité tu ne l'es pas. »
- « N'en sois pas si certain Peter, tu ne me connais vraiment pas mon beau. »
Il m'embrasse à présent le cou, je frissonne malgré moi ce qui le fait grandement sourire. Il se concentre à me faire lentement des suçons sur le cou. Mon corps réagit que trop bien à ses agissements obscènes: mes tétons pointent et ma culotte devenu chaude me rappelle l'attirance que me procure cet individu. Inconsciemment je passe une main dans ses cheveux et je regrette presque d'avoir jugé sa tignasse, ils sentent bon, ils sont doux et étonnement soyeux. Je tire légèrement sur ces derniers ce qui semble l'exciter davantage car ce dernier pose ses grandes mains sur mes fesses et les empoignent fermement. Il poursuit avec une lenteur quasi douloureuse ses baisers enflammés jusqu'à mon décolleté. Au moment où il allait s'attaquer à mes seins, la sonnerie de mon téléphone me ramène de suite à la réalité. Je m'éloigne d'aussi tôt de Peter et tombe sur le message de mon client.
- Je t'attends Nana.
- J'arrive. je réponds d'une traite.
Le brun me fait les gros yeux comme si j'allais céder à ses appels de phare et envoyer ma soirée en l'air afin de rester à ses côtés. Malheureusement pour lui j'ai d'autre priorités et ces dernières passent avant tout.
- « À tout à l'heure Peter, et passe une bonne soirée. » je dis avant de claquer la porte et de récupérer ma veste ainsi que mon sac à la volée.
Nana.