NOTRE CHANCE

By EmmyBlp

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Nora vient d'arriver à Paris pour passer quelques jours chez une amie. La foule de la gare est à peine derriè... More

CHAPITRE 1.1
CHAPITRE 1.2
CHAPITRE 1.3
CHAPITRE 2.1
CHAPITRE 2.2
CHAPITRE 2.3
CHAPITRE 3.1
CHAPITRE 3.2
CHAPITRE 3.3
CHAPITRE 4.1
CHAPITRE 4.2
CHAPITRE 4.3
CHAPITRE 5.1
CHAPITRE 5.2
CHAPITRE 5.3
CHAPITRE 6.1
CHAPITRE 6.2
CHAPITRE 7.1
CHAPITRE 7.2
CHAPITRE 7.3
CHAPITRE 8.1
CHAPITRE 8.2
CHAPITRE 8.3
CHAPITRE 9.1
CHAPITRE 9.2
CHAPITRE 9.3
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16.1
CHAPITRE 16.2
CHAPITRE 17.1
CHAPITRE 17.2
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19.1
CHAPITRE 19.2
CHAPITRE 19.3
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
CHAPITRE 33.1
CHAPITRE 33.2
CHAPITRE 34
CHAPITRE 35
CHAPITRE 36
CHAPITRE 37.1
CHAPITRE 37.2
CHAPITRE 38
FIN
REMERCIEMENTS
ANNONCE

CHAPITRE 22

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By EmmyBlp

CHAPITRE 22

   Teddy nous rejoint au refuge un peu après le repas de midi. Le décalage horaire l'a vraiment perturbé, mais je suis contente qu'il ait pris le temps de rattraper tout ce sommeil perdu.

   — Je me demandais si nous aurions la chance de te rencontrer avant de partir, lance Ulysse en voyant Teddy arriver dans la grange.

   — Excusez-moi, j'ai bien cru que je n'arriverai jamais à m'extirper du lit. Merci de m'avoir laissé de quoi manger dans la cuisine.

   — C'est Ulysse qu'il faut remercier, lance Jeane. En plus d'être un excellent boulanger, il cuisine comme un chef.

   — C'était excellent.

   — Tu as bien dormi ?

   — Dans un vrai lit et pas un hamac en plein milieu de la jungle tu veux dire ?

   — Tu as vraiment fait ça ? l'interroge Jeane.

   — J'exagère un peu, mais les conditions là-bas n'avaient rien à voir avec ce que j'ai eu cette nuit.

   — Teddy, je te présente Jeane et Ulysse.

   — Je suis ravi de faire enfin votre connaissance, Nora n'a pas arrêté de me parler de vous.

   — Ah oui ? s'étonne Ulysse.

   — Elle ne serait rien sans nous, ajoute Jeane.

   — Oui, j'ai cru comprendre.

   — En tout cas nous sommes très heureux de te rencontrer aussi, dit Ulysse.

   J'ai demandé à mes amis de ne pas mentionner le fait que je ne leur avais jamais parlé de Teddy avant de leur annoncer que je devais aller sur Paris pour récupérer Chance. Je ne veux pas qu'il pense qu'il n'a pas compté pour moi. Aujourd'hui, tout est différent : il est chez moi et je n'arrive toujours pas à y croire.

   — Alors, vous faites quoi ? C'est pour des poulains, c'est ça ?

   — Oui, nous avons deux juments qui vont mettre bas dans les semaines à venir, mais on ne connaît pas les dates exactes donc on s'y prend un peu à l'avance pour être sûr d'être prêt.

   — Tu n'as pas assez de chevaux, pour quoi avoir des bébés en plus ?

   — Ce n'est pas vraiment un choix, répond Jeane.

   — Ces juments sont arrivées ici il y a cinq mois, elles étaient déjà pleines. À chaque fois ce sont les mêmes histoires. Des juments qui se retrouvent en gestation à cause d'un étalon qui s'est échappé de son pré. Ça coûte moins cher au propriétaire de se débarrasser de son cheval plutôt que d'avoir à s'occuper d'un poulain en plus. C'est malheureux, mais c'est comme ça.

   — Donc si tu ne les avais pas récupérés, quatre vies auraient été perdues c'est ça ?

   — C'est ça...

   — Tu es incroyable !

   — Je fais de mon mieux. Heureusement que j'ai des amis formidables.

   — Effectivement, ton ami est bien gentil parce qu'il a un travail à côté, rit Ulysse.

   — Tu dois déjà y aller ?

   — Oui, j'essaierai de repasser dans la soirée si je peux, tout dépend à quelle heure je finis.

   — Ça marche. Jeane ?

   — Je peux rester encore un peu s'il y a d'autres trucs à faire.

   — Il faudrait que l'on aille chercher les juments pour les ramener dans un pré plus proche des écuries, ce sera plus simple pour les surveiller.

   Nous nous sommes affairés autour des chevaux une bonne partie de l'après-midi et nous sommes en train de finir les dernières installations lorsque mon téléphone se met à sonner. Je regarde l'écran et reconnais immédiatement le numéro qui s'affiche, ça n'augure rien de bon.

   J'écoute mon interlocuteur m'expliquer la situation puis je raccroche nerveusement.

   — Il va falloir que j'y aille. Jeane, tu peux appeler Ulysse pour lui demander de revenir ? C'est urgent.

   — Il se passe quoi ? m'interroge Teddy d'un air inquiet.

   — C'était la gendarmerie, ils ont reçu un appel concernant un cheval maltraité. Ils sont allés voir et apparemment ce n'est pas beau à voir. Ils veulent que je vienne le chercher, mais je ne peux pas y aller toute seule. Il est terrifié et ne se laissera pas approcher facilement.

   — Ulysse est déjà à la boulangerie et il est tout seul, m'annonce Jeane. Ça va être compliqué pour lui de se libérer avant deux heures au moins.

   — Je ne peux pas attendre deux heures...

   — Je viens avec toi si tu veux ? me propose Teddy.

   — C'est très gentil, mais il me faut quelqu'un qui sache s'y prendre avec les chevaux.

   — Il pourrait t'aider à le guider dans le camion, propose Jeane, tu lui monteras juste l'attitude à avoir.

   — C'est trop dangereux !

   — Je n'ai pas peur.

   — Ce n'est pas une question de peur, tu ne te rends pas compte de ce à quoi nous allons faire face.

   — J'en suis capable, fais-moi confiance.

   — Comme tu veux, mais tu devras faire tout de ce que je te dis, c'est important.

   — Promis.

   — OK, allons-y. Jeane, je peux te confier les juments ?

   — Pas de soucis.

***

   Nous arrivons sur place après une heure de route insupportablement longue. La présence de Teddy à mes côtés ne m'a pas vraiment aidé à penser à autre chose que ce pauvre animal. J'ai peur de ce que je vais découvrir. J'ai profité de la route pour expliquer à Teddy comment ce sauvetage va se passer et à quoi on peut s'attendre. Il m'a écouté du début à la fin et semble très investi. J'espère que tout va bien se passer.

   Nous descendons du camion et je repère immédiatement ce qui se trouve autour de moi. Nous sommes devant une vieille longère à l'abandon. Je distingue une clôture derrière cette maison et je suppose que c'est là qu'est le cheval que nous venons chercher.

   L'endroit semble désert alors je ne perds pas un instant. Je récupère un licol et nous contournons la longère. L'image qui apparaît sous nos yeux est bien pire que ce que j'aurai pu imaginer dans mes pires cauchemars. Je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi terrible et pourtant, j'en ai vu des horreurs. Teddy reste figé à côté de moi. Il me regarde pour savoir ce que je compte faire, mais moi-même je ne sais pas vraiment comment réagir.

   Sous nos yeux se tient un cheval si maigre que l'on peut voir absolument chacun de ses os saillir sous sa peau. C'est un squelette, tout simplement. En plus de ça, de nombreuses plaies recouvrent son corps, certaines semblent profondes et sérieusement graves. La clôture que j'avais prise pour un pré ne s'avère être qu'un petit enclos à peine plus grand qu'un box. Le cheval peut à peine tourner sur lui-même, mais je ne suis pas sûr qu'il en ait la force de toute façon.

   Je m'approche prudemment à quelques mètres de l'enclos et le cheval qui, jusqu'alors, avait la tête baissée, se redresse brusquement lorsqu'il me remarque. Ses yeux sont vitreux et complètement rentrés dans leurs orbites. Ses plaies sont recouvertes de mouches et ça me donne la nausée. Comment peut-on laisser un animal dans de telles conditions ?

   Il repose sur ses propres excréments et je ne vois ni eau ni nourriture autour de lui. Depuis combien de temps est-il laissé ainsi à l'abandon ?
Je fais signe à Teddy de rester là où il est. Moins nous serons autour de cet animal, moins il sera apeuré. Pour l'instant, il ne semble pas trop nerveux et son état me laisse penser qu'il doit avoir à peine la force de marcher, mais on ne sait jamais. Un animal apeuré peut s'avérer très dangereux.

   Je m'approche un peu plus pour me retrouver contre la clôture. Il m'observe d'une manière indifférente et je me risque à passer la barrière pour l'approcher. À ce moment-là, pris de panique, il tente de reculer pour me fuir, mais se retrouve rapidement collé à la barrière de l'autre côté.

   Je prends mon temps et attends de longues minutes. Je lui parle doucement pour essayer de le rassurer et je sens qu'il se détend petit à petit. Les animaux ressentent nos moindres intentions. Je ne veux pas lui faire de mal et il le sent. Ce n'est parfois pas suffisant pour gagner leur confiance, mais je pense qu'avec lui ça devrait marcher. Il faut juste que je lui laisse un peu de temps.

   — Qu'est-ce que vous foutez ici ? lance une voix dans mon dos.

   Je me retourne brusquement et un homme se trouve à quelques mètres de Teddy, une fourche à la main.

   — Nous venons secourir ce cheval.

   — Ce cheval c'est le mien, je vous interdit de le toucher.

   — C'est vous qui le laissez crever ? l'interroge Teddy, dégoûté.

   Je quitte l'enclos et viens me poster entre Teddy et cet homme peu commode. Il n'est pas très grand et sa posture courbée n'améliore pas sa situation. Il lui reste très peu de cheveux blancs éparpillés sur le haut de son crâne. Son visage est marqué par le temps et son regard est fermé, comme brouillé par toutes les horreurs que la vie lui a présentées.

   — Fichez le camp d'ici, nous ordonne le vieil homme.

   — Hors de question, ce cheval est en train de mourir, depuis combien de temps ne l'avez-vous pas nourri ?

   — Je fais ce que je peux, ça ne vous regarde pas.

   — Écoutez monsieur, je comprends que vous soyez très attaché à votre cheval, mais des voisins se sont plaints. La gendarmerie a décidé qu'il devait être placé dans un refuge pour son bien. Vous comprenez ?

   — Vous ne pouvez pas l'emmener, dit-il en tendant sa fourche dans notre direction.

   Teddy essaie d'intervenir, mais je place une main sur son torse pour l'en empêcher.

   — Monsieur, nous ne vous voulons aucun mal, nous voulons juste aider votre cheval. Il a besoin de soins et de nourriture.

   — J'ai déjà perdu ma maison, je viens le voir tous les jours. Vous ne pouvez pas !

   — Il ne tiendra pas longtemps si nous ne l'aidons pas, s'il vous plaît. Si vous tenez vraiment à lui, laissez-nous l'aider.

   Il ne répond pas, mais baisse sa fourche. Je prends ça pour un accord.

   — Je vais rapprocher le camion, il ne pourra pas marcher jusqu'à là-bas. Teddy, tu restes avec le monsieur ?

   Il acquiesce.

   Quelques minutes plus tard, l'arrière du camion se trouve devant la barrière et j'essaie de pousser gentiment le cheval à l'intérieur, mais ses pas sont très instables. Je ne perds pas mon sang-froid et insiste jusqu'à ce qu'un premier sabot de pose à l'intérieur.

   — Allez, mon grand, je sais que tu peux le faire. Encore un petit effort.

   Après de nombreux encouragements, il finit par monter entièrement dans le camion et je referme la porte derrière lui.

   — C'est bon Teddy, on y va.

   Je me retourne vers lui en prononçant cette phrase, mais je remarque que la situation est tendue de son côté. L'homme n'a pas lâché sa fourche et Teddy ne l'a pas lâché des yeux. Son regard est sombre et je sens toute la haine qu'il lui porte. Ses poings sont serrés le long de son corps.

   — Teddy !

   Il finit par lâcher l'affaire et me rejoins à l'avant du camion. Je démarre et nous quittons cet enfer, le vieil homme n'a toujours pas bougé lorsque je le perds de vue dans mes rétroviseurs.

   — Ne me dis pas qu'il va s'en tirer comme ça ?

   — Qu'est-ce que tu voudrais faire ?

   — Lui faire subir ce qu'il a fait subir à ce cheval. L'enfermer à vie. Je ne sais pas, quelque chose. Ça ne te révolte pas ?

   — Bien sûr que si, mais ce monsieur à tout perdu, il n'a plus rien.

   — Pourquoi tu lui cherches des excuses ?

   — Je ne lui cherche pas d'excuses, simplement parfois nous ne pouvons rien faire, c'est triste, mais c'est comme ça. Le principal c'est d'avoir sorti ce cheval de là.

   — Je ne sais pas comment tu as fait pour garder ton calme face à lui.

   — Les gens sont tellement dans le déni parfois qu'ils sont persuadés qu'ils font le meilleur pour leur animal et ils ne voient pas dans quel état il se trouve. Si je lui avais reproché d'être un mauvais propriétaire, il ne nous aurait jamais laissés emmener son cheval et il nous aurait probablement attaqués avec sa fourche.

   — Je veux bien comprendre qu'il n'avait plus de quoi le nourrir, mais comment tu expliques toutes ces marques sur son corps ?

   — Je sais... Voilà mon quotidien. Passionnant hein ?

   Teddy ne répond pas. Il semble prendre conscience de ce à quoi je fais face chaque jour.

***

   — Est-ce que nous pouvons parler d'autre chose ? me demande Teddy après plusieurs minutes de route à parler de différents sauvetages difficiles que j'ai pu faire. Je n'arrive pas à arrêter de penser à ce type.

   — Tu veux que l'on parle de ton album ? J'ai pas mal de questions, mais je ne sais pas si je peux les poser.

   — Tout ce que tu voudras, tant que j'arrive à ne plus penser à lui.

   — Tu évoques beaucoup de sujets différents dans tes textes sur cet album, mais est-ce que tous tes morceaux ont toujours été comme ça ? Je n'ai jamais vraiment écouté tes précédents albums alors je ne sais pas trop...

   — C'est vrai que dans celui-là, je parle de pas mal de choses que je n'avais jamais évoquées avant.
Comme quoi ?

   — Ma famille, mes parents surtout.

   — Tu ne les cites presque pas.

   — C'est un peu difficile pour moi d'aborder ce sujet.

   Nous sommes deux Teddy... Je n'insiste pas et tente de trouver une autre remarque à faire sur sa musique, mais il poursuit.

   — Ça fait plusieurs années que je ne leur ai pas parlé.

   — Pourquoi ça ?

   — Ils n'ont pas vraiment accepté mon choix de vie.

   — La musique ?

   — Oui... Ils étaient les premiers à se demander quand j'arriverai enfin à m'exprimer et le jour où j'ai enfin trouvé le moyen de le faire, ils m'ont dit que c'était n'importe quoi, que je ne pourrais pas faire ça toute ma vie.

   — Depuis le temps, ils ont bien dû se rendre compte que tu as réussi à en faire ton métier, ils doivent être fiers.

   — Je ne sais pas, j'ai toujours ignoré leurs appels et leurs messages. Ça fait bien longtemps que je ne veux plus entendre parler d'eux.

   — Pourquoi ?

   — Comment peut-on refuser de parler à ses parents pendant si longtemps alors qu'il semble évident qu'ils cherchent à renouer le contact ? Je ne suis pas sûre de saisir son état d'esprit par rapport à ça. J'attends qu'il me donne un peu plus d'explications.

   — Ils n'ont jamais cru en moi, ce n'est pas maintenant que j'ai réussi qu'ils doivent s'intéresser à moi. Il fallait qu'ils le fassent avant.

   — Mais ils étaient simplement inquiets pour toi, non ? Voir leur jeune fils partir pour faire de la musique sans être sûr que ce sera suffisant pour le faire à manger, ça ne doit pas être simple. Maintenant, ils savent que tu as réussi, ils ne doivent plus être inquiets. Ça ne veut pas dire qu'ils ont cessé de t'aimer jusqu'à ce que tu as eu du succès.

   — Peu importe, ils font partie du passé pour moi. Un peu comme une ancienne vie. Je n'ai pas eu besoin d'eux pour réussir ma vie, je ne vois pas ce qu'ils pourraient m'apporter de plus aujourd'hui.

   — Tu te trompes...

   Je dis ça dans un murmure, plus pour moi-même.

   — Quoi ?

   — Rien...

   Je crois qu'il n'a pas entendu ma remarque et ce n'est pas plus mal. Je n'ai pas envie de l'entendre dénigrer ses parents une minute de plus. Aucun de nous ne prononce plus le moindre mot jusqu'à notre retour au refuge.

*****

Coucou ☺️

La suite de Notre Chance est enfin de retour après une longue absence ! On retrouve nos personnages chez Nora 😱
Que pensez-vous de sa mission et surtout, ça vous fait quoi de voir Teddy dans son univers ??

La suite arrive samedi prochain !! En attendant, n'hésitez pas à partager ce chapitre 😉

Plein de bisous 😘

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