Je vous conseille d'écouter jalous traits de SoftHeart.
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Il y avait ce garçon. Le populaire. Visiblement, mon arrivée dans sa classe ne l'enchantait guère, puisqu'il j'avais le droit à des regards déplacés et plusieurs remarques.
"Bouge !"
"Passe moi ta feuille steuplait !"
"Toujours pas apte en sport ? Faudrait songer à se bouger la feignasse, hum ?"
"Regardez-moi, ça !"
Il se croyait tout permis. Connaissait-il seulement la raison pour laquelle je ne faisais pas de sport ?
Un être aussi étroit d'esprit ne s'y intéressait pas.
Je pouvais passer des journées entières à l'infirmerie si mon cœur souhaitait faire des siennes. Les médicaments ne me servaient plus à grand chose.
Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne me lâche.
Heureusement, je pouvais compter sur Seungmin, mon nouvel ami. Il était cet ami inconditionnellement gentil dont le cœur était bon et sans arrières pensées.
La première fois que nous avions parlé, c'était dans le bus. Il s'avérait que nous prenions le même, même heure. Il était venu m'aborder à l'arrêt lorsqu'il s'était aperçu que nous descendions au même endroit. Nous avions fait le chemin du retour ensemble pour apprendre à nous connaître davantage et sympathiser.
Je ne me doutais de rien, profitant simplement du temps précieux que nous passions ensemble. Nous nous voyions après les cours, travaillions ensemble et discutions.
J'avais un vrai ami sur qui compter.
Un matin, il m'attendait devant chez moi et nous marchions jusqu'à notre arret de bus.
"Tout va bien aujourd'hui ? Tu ne te sens pas trop opressée ?"
Je n'avais pas expliqué mon mal être à Seungmin. Il savait simplement ce que je ressentais. J'estimais qu'il était suffisamment intelligent pour ne pas avoir à tout savoir. Il m'acceptait telle que j'étais sans faire d'histoire, lui au moins.
"Hum. Je vais bien. J'ai juste oublié de faire mes devoirs de physique pour le cours de cet aprem..."
Satisfait de ma réponse, il m'offrit un large sourire puis il prit l'initiative de m'ébourrifer les cheveux en rigolant.
"Tête de linotte..."
Gênée, j'enfouissais mon visage dans ma barbe imaginaire, aussi renfrognée qu'amusée par ses propos et l'attention qu'il me portait.
Le bus arriva et nous montions dedans. Nous étions les premiers arrivés. Ainsi Seungmin proposa de s'asseoir dans le fond mais j'hésitais.
"Il y en a qui se mette tout le temps là, non ?"
Surpris par mes inquiétudes, il sembla réfléchir avant de gentiment me saisir le poignet et de courageusement m'y emmener.
"Qu'ils viennent nous déloger, nous ne bougerons pas !"
Affirmait-il sur un ton épique, digne d'un guerrier. Je pouffais et je n'eus quasiement pas de scrupule à m'y installer jusqu'à son arrêt. Il venait accompagné d'un ami à la voix qui portait. Lorsqu'ils passaient à côté pour s'asseoir, Jeongin me lançait un regard que je ne pus soutenir. Aussitôt, je me concentrais à nouveau sur les propos de Seungmin.
Le trajet était plutôt calme mais autant de discussions avait fatigué mon cœur, et j'intimais de nous taire un instant le temps de reprendre quelques forces. Docilement, Seungmin aquiescait en appuyant sa tête contre la fenêtre de droite.
L'ambiance de nuit à l'intérieur du grand tunnel qui menait jusqu'à notre école m'enveloppa insidieusement, au point de m'assoupir.
Lorsque je me réveillais, nous étions déjàarrivés et les deux n'étaient plus avec nous. Je me sentais déçue. Seungmin, quant à lui, semblait contrarié pour une raison qu'il ne m'expliquait pas. Interloquée, je respectais tout de même sa décision au regard du peu qu'il savait me concernant. Nous en étions donc restés là.
Les semaines passèrent et Jeongin était étrangement collant, quasi attentionné ou au moins concerné par mes absences et la fatigue qui m'assaillait de jour en jour.
Assise sur un banc, il vint encore me déranger. Je ne lui demandais rien mais, peu l'importait d'avoir mon avis. Il se déportait sur le côté discrètement de sorte que le professeur ne le voit pas.
"Qu'est-ce que tu veux ?"
Je l'interrogeais sèchement. Si c'était pour recevoir encore une remarque, non merci.
"Bonjour... déjà ?
- Comme si ça t'importait d'être poli avec moi."
Il fronça les sourcils. Je pensais l'avoir suffisamment vexé pour qu'il s'en aille mais non. Il s'approcha un peu plus de moi.
"Écoute, tu pourras pas te plaindre que je sois méchant avec toi si tu me parles comme ça."
Outrée, je fis volte face puisque j'avais décidé de ne pas le regarder depuis sa venue, et j'écarquillais les yeux, béate.
"Si c'est une blague, elle n'est pas drôle !"
Là-dessus, il s'arma à nouveau de son sourire coquin et rusé ; il avait gagné mon attention.
"Pff... tout ça pour ça..."
Je revins sur mes positions, mes lèvres formant une moue qu'il dut apprécier.
Toutefois, il ne s'en contentait pas. Il vint s'asseoir tout près de moi, mettant complètement de côté sa performance sportive, et se tut.
"Tu... tu ne vas pas courir ?
- Non."
Du tac au tac. Sa réponse fut tellement rapide que j'en eus des frissons. Il paraissait soudainement si sûr de lui, et de son envie de rester auprès de moi au lieu d'assiter à cette discipline qui lui était chère.
Je me tus.
Nous restions là. Seuls, à deux. Profitant du petit vent qui caressait nos museaux froids.
Le beau temps d'automne s'avérait être trompeur.
Qu'il était agréable d'avoir sa présence à mes côtés tout compte fait. Peu à peu, sans prendre garde, je me somnolais et cela ne passait pas inaperçu puisque ni une ni deux, il prit délicatement ma tête entre ses mains pour la faire reposer sur son épaule. Paradoxalement, j'eus aussi envie de me redresser sur le champs que d'en profiter, de lui et de sa chalheur, sur une épaule confortable et plutôt accueuillante.
Mes paupières se fermèrent et plus rien autour ne parvenait à mes oreilles, mis à part un faible aveux.
"J'aimerais savoir ce qui t'arrive."
Ces mots résonnèrent en moi mais je ne pus rouvrir les yeux, mon corps et mon esprit, trop profondément embarqués.
Ici, le mois de novembre filait à grande vitesse, laissant place à un froid traitre. Je découvrais peu à peu une tendresse que je n'avais jamais soupçonné chez Jeongin. Il se démenait pour m'aider, portait mes affaires et tenait à m'accompagner à la moindre occasion, évincant quasiment Seungmin de mon quotidien.
Un matin, même, il vint me chercher chez moi. Surprise par sa présence, je regardais aux alentours cherchant un autre jeune homme des yeux.
"Hum... Seungmin n'est pas là ?"
Il m'expliquait qu'il avait eu un imprévu qui l'empêchait d'être présent.
"Ah..."
Jeongin arqua un sourcil puis s'adoucit en me proposant d'avancer et il clama :
"Mais, moi, je suis là !"
Dubitative mais sans autres choix que de le suivre, j'acceptais de marcher à sa gauche, tout en jetant quelques regards furtifs derrière pour être certaine que Seungmin n'était pas là. Puis j'eus l'idée ingénieuse de lui envoyer un message pour me tranquilliser et continuer ma route sans soucis. Je pus ainsi détailler celui qui marchait à ma droite. Il était plutôt grand pour son âge. Il avait l'allure fière et sa beauté me parut inébranlable.
Depuis mon arrivée au bahut, je n'avais pas eu l'occasion de le contempler ainsi comme je le faisais en ce moment. Là, à mes côtés, se tenait un jeune homme largement plus mature que ne l'étaient ses remarques désagréables du début d'année. Ses yeux teintés de malice et son nez courbé allaient en parfaite et ses lèvres entre ouvertes, laissaient s'échapper une trainée de buée moite qui embrassait le froid du paysage qui nous entourait.
"La vue te plait ?"
Perçée à jour, mes joues rouges se détournaient pour éviter ses yeux perçants et j'entendais ses commissures s'étirer en un sourire narquois évident :
"Grillée."
Nous poursuivâmes notre route vers l'arrêt de bus dans un silence gênant, certainement plus pour moi que pour lui.
Au fond du bus, il n'engagea pas la conversation, préférant se réjouir de meq couleurs aux joues. Il n'y avait personne d'autre que nous. À croire que Jisung et Seungmin n'étaient plus dans l'histoire. Les avait-il éloignés ?C'était ce que je croyais jusqu'à ce que nous arrivâmes à l'école. Là, j'aperçus Seungmin qui attendait devant l'école, les bras croisés.
"Seu... Seungmin ? Je croyais que tu-"
Il se rua vers moi, totalement paniqué.
Son regard vide et triste froissait mon cœur qui ratait un battement crucial. Il entralaça nos doigts et m'intima de me taire.
Quelque chose semblait lui brûler les lèvres mais le regard qu'il lança à son rival, Jeongin, lui fit comprendre qu'il était de trop.
"Suis-moi s'il te plait."
Je ne pus refuser une telle requête. Il me semblait tellement en détresse. Qu'avait-il d'aussi grave à me dire ? En me retournant, je voyais que Jeongin se mordait la joue. Il paraissait s'inquiéter de la tournure des évènements. Pourtant, il ne répliqua pas et nous laissa, au contraire, nous éloigner.
Lorsque nous fûmes à suffisamment distance avec Seungmin, il soupirait, soulagé.
"Je suis désolé de ne pas être venu ce matin...
- C'est pas grave mais... tout va bien ?
- Pas vraiment. Si je n'ai pas pu venir, c'est que... hum... disons que... T/p j'ai hum..."
Étant donné sa difficulté à s'exprimer, je me permettais de saisir ses mains et d'y tracer des petits cercles rassurants pour le mettre en confiance.
"Dis-moi tout..."
Il souria faiblement.
"Hum... voilà, c'est que j'ai l'impression que tu ne me dis pas tout, et ça... ça me blesse..."
Je lâchais aussitôt ses mains et il sentit qu'il avait fait une terrible erreur. Une erreur qui lui coûtait la considération que je lui portais.
"Attend, T/p, j'ai juste l'impression que je suis le seul à ne pas ètre au courant ici !"
Un petit rire nerveux s'échappa d'entre mes lèvres pincées. Mon regard tourné vers le sol, je n'entendais plus rien que mon cœur battent.
"C'est juste que je t'aime !"
C'en était trop.
Je quittais notre cachette exclusive
pour rejoindre Jeongin qui m'avait
visiblement attendu.
"On est en quelle salle ?"
Je lui demandais sèchement, sans même prendre la peine de le regarder dans les yeux lui non plus et marchais d'un pas de course excédé qu'il peinait à suivre.
"En... en 22 je croi- T/p ?!"
Je m'arrêtais subitement, le cœur plus que fébrile. Il s'en rendit compte aussi vite qu'il constatait la pression que ma main tentait d'exercer sur ma poitrine et il me debrassa de mes affaires pour me laisser respirer, ses mains néanmoins crispées autour de mes bras pour me maintenir ou éviter que je ne tombe raide.
"T... T/p dis-moi que ça va..."
Il me fallut bien une bonne minute pour recouvrer un rythme correct.
Lorsque je relevais la tête je croisais le regard plus qu'inquiet de ce camarade que j'avais pourtant toujours cru sans cœur.
Son emprise autour de mes bras ne se dessera qu'à l'instant où je lui offrais un sourire forcé pour le rassurer. Il souffla comme s'il avait retenu son souffle tout du long.
J'eus peur qu'il me pose des tas de questions mais l'état de choc dans lequel il était ne le lui permettait pas. Il se taisait et caressait mon dos pour me signifier sa présence.
"Je... je crois que tu ferais mieux d'aller à l'infirmerie aujourd'hui."
Sans que j'eus le temps d'aquiescer, il ouvrit la marche dans cette direction. Arrivée là-bas, il m'aida à m'allonger et me borda, avant de retourner en cours.
"Je viendrai te chercher ce soir, et je te passerai les cours. Repose toi bien, T/p."
Délicatement, il dégageait les cheveux qui me collaient au front et y déposait un baiser tendre. Il avait profité de ma vulnérabilité tandis que j'avais profité d'une délicatesse qui ne me déplaisait guère, venant de lui.
Durant deux semaines encore, il avait été aux petits soins pour moi et je crus qu'il n'allait jamais me demander une explication à ma santé fragile. Nous nous étions, par ailleurs, beaucoup rapprochés.
C'était tout ce que je voulais. Ne blesser personne et vivre une vie normale aux yeux des autres, sans problèmes. Or, la curiosité dépassait toujours la décence.
"Jeon... Jeongin... qu'est-ce que tu fais ?"
Il sursautait, une boite de médicaments en main. Les miens. Dans le salon, pendant que je partais chercher un pull dans ma chambre. Venait-il de fouiller ?
"Ce... ce n'est pas ce que tu crois T/p..."
Mon cœur s'emballait. Avait-il déjà compris ce que j'avais et tout ce que je lui avais caché jusqu'à présent ? Allait il m'abandonner ?
"Rends-les moi, Jeongin..."
Je m'approchais de lui, à l'appui d'un sang froid que je n'allais pas pouvoir tenir très longtemps. Mais, une fois près de lui, il eut un mouvement de recul et refusa de me les rendre, tiraillé entre ne pas me contrarier et connaître la vérité.
Il avait visiblement choisi de me contrarier.
Terrifiée, je me hissais sur la pointe des pieds pour le lui attraper des mains, en vain ; il était bien trop grand pour moi.
"Je veux... je veux juste savoir ! Je veux pas que tu te mettes dans cet état... je te jure... arrête !
- C'est... ah... c'est de ta faute si je suis dans cet état. Rends-les moi, Jeongin !
- Pourquoi tu veux tout simplement pas me dire ce qui va pas ! Je... je tiens à toi et tu ne me dis rien sur ce qui va pas !"
L'échange était hermétique. Je ne voulais pas négocier. Il n'avait pas besoin de le savoir pour m'aimer.
Je concentrais ainsi toute mon energie pour atteindre la boite tandis que mes cordes vocales se déchirèrent en un supplice pathétique :
"Rends-les moi, Jeongin !"
Il se figea et j'aggripais sa chemise froissée comme je m'accrochais à la vie, celle qui s'échappait lentement d'entre mes mains.
Je suffoquais.
Le rythme n'était plus.
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