Devoirs et Manipulation ~ Ke...

By DaleSeinby

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Florian Salvi travaille depuis une dizaine d'années sous l'autorité du ministre Johann Goldberg. Au fil des... More

Chapitre 1: Le nouveau régent
Chapitre 2 : Marchandage au détour d'un couloir
Chapitre 3 : Alcool et ressentiment
Chapitre 4 : Affection mutuelle
Chapitre 5 : L'entêtement d'un Goldberg
Chapitre 6 : Mémoire trouble
Chapitre 7 : Semi Confessions
Chapitre 8 : Eclats de colère
Chapitre 9 : Dîner chez les Goldberg
Chapitre 10 : Querelle et Chaton abandonné
Chapitre 11 : Cigarette au coin du feu
Chapitre 12 : Lendemain de soirée
Chapitre 13: Emprise
Chapitre 14 : Promesse
Chapitre 15: Excuses et décisions
Chapitre 17 : Plonger dans le passé
Chapitre 18: L'heure des décisions
Chapitre 19 : Dev et Tristan
Chapitre 20 : S'échapper
Chapitre 21 : Mise au point
Chapitre 22: Récit
Chapitre 23: Prendre la fuite
Chapitre 24: Démasqués
Chapitre 25: Issue fatale
Chapitre 26 : L'après

Chapitre 16: Ouragan

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By DaleSeinby

Hello, hello!
Petit avertissement de début de chapitre pour signifier que celui ci est un petit poil plus long que d'habitude, et surtout qu'il y aura des propos assez durs et une scène plutôt chaude!
Bonne lecture!

***

Une clameur montait de la rue. 

Persistante, elle finit par réveiller Victor qui grommela en regardant sur sa montre qui reposait sur sa table de nuit l'heure indiquée. Il était bien trop tôt pour quoi que ce soit qui justifie toute cette agitation. Il se redressa sur son lit, se gratta le cuir chevelu et se passa les mains sur le visage pour émerger du semi brouillard des premières minutes de conscience.

Thomas avait dû entendre le bruit lui aussi. Le plus jeune avait insisté pour dormir sur le canapé à chacune de ses nouvelles visites. Il prétextait la politesse mais Victor avait constaté avec amusement que le fils du ministre rougissait de façon très évidente à chaque fois que leurs corps se rapprochaient. Ça l'amusait et le distrayait un peu de l'inquiétude qu'il ressentait pour Florian.

Agacé par le bruit qui ne voulait pas cesser, il se leva, enfila son pantalon et se rendit à la fenêtre. Il jura entre ses lèvres. Il lui semblait reconnaître les voyous qu'il avait déjà chassé quelques jours plus tôt. Ils semblaient plus nombreux et criaient des choses qu'il ne parvenait pas à comprendre à travers les fenêtres fermées, fenêtres qu'il ne comptait de toute façon pas ouvrir et pour ne pas leur laisser comprendre qu'il occupait cet appartement.

-Victor ? Qu'est ce qui se passe ?

Il se retourna vers Thomas qui avait pointé son joli minois sur le seuil de la chambre. Il grimaça.

-Les idiots de l'autre soir sont revenus. Je m'en occupe. Reste ici.

Il passa devant le jeune homme en ignorant son regard inquiet.
Victor songea avec amertume qu'il avait été trop gentil lors de la première altercation. Si cette fois il lui fallait user de ses poings il n'hésiterait pas. Après tout, il n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, comme tout bon barman.

Il descendit rapidement les marches et sortit dans la rue. Ses yeux se plissèrent et il dut cligner des yeux à plusieurs reprises pour s'habituer à la lueur agressive du soleil du matin. La clameur de la foule se calma aussitôt et il sentit toute l'attention du groupe, constitué d'une quinzaine de personnes, se tourner vers lui. 

Au moins, cette fois, ils étaient venus sans matériel pour souiller la façade de l'établissement. Le trentenaire n'était pas sûr que Thomas apprécie une autre cession de nettoyage à ses côtés.

-Victor Haas... On t'avait dit qu'on reviendrait, lança le jeune homme qu'il avait impressionné quelques soirs plus tôt.

Victor fronça les sourcils et croisa les bras.

-Encore vous ? Je ne vous ai pas déjà averti de ce qu'il se passerait si vous reveniez ?

L'homme et quelques uns de ses camarades éclatèrent de rire et se moquèrent de lui en singeant sa question. Ils avaient l'air beaucoup plus sûr d'eux que la première fois. 

Quelque chose n'allait pas. Il y avait dans l'atmosphère ambiante une aura que Victor avait du mal à identifier mais qu'il était sûr de ne pas apprécier.

-Ouais, mais la situation a changé Victor... déclara le chef de la bande en s'avançant vers lui. Apparemment tu vas bientôt mettre la clef sous la porte ?

Il tenait à la main un journal. Victor resta immobile, sur la défensive. 

Qu'est ce qu'il racontait ?

-Dans vos rêves. J'ai pas prévu de fermer de si tôt.

-Oh, moi je crois bien que si, de même que ta grande gueule. Ton minable repère à sodomite va sauter Victor. C'est le prix à payer quand on a un pedigree comme le tien.

Sur ces mots, il lui plaqua le journal contre la poitrine.

Victor se figea d'effroi en le récupérant. L'autre le fixait avec une lueur sadique. De toute évidence les raisons de son air triomphant étaient dans le quotidien, et Victor soupira en l'ouvrant pour lire les titres.

Son cœur manqua un battement. Sur la première page s'étalait tout un paragraphe sur les annonces du ministre indiquant son désir de ramener les valeurs traditionnelles sur le devant de la scène. 

Juste en dessous, dans un petit encart indiquant « VICTOR HAAS, L'histoire d'un prostitué voyou devenu propriétaire » comptait quelques lignes de textes d'une vulgarité sans nom et une photo qu'il identifia comme l'une de celles qui avaient été prises lors de ses séjours aux offices de police. Des photos et des faits d'une autre vie.

Il releva la tête, les mains tremblantes. Le groupe d'homme s'était rapproché et l'insultait en riant. Mais il ne les entendait pas. Le son de son cœur couvrait les bruits alentours et un bourdonnement persistant commençait à lui filer une migraine de tous les diables. 

Il se rendit compte qu'il avait bloqué sa respiration et laissa s'échapper l'air retenu prisonnier. Une main le poussa avec animosité, mais il ne réagit même pas, tout à ses pensées. 

La seule personne qui aurait pu dévoiler tous ces détails... La seule personne qui était au courant... C'était Florian.  

Non impossible. 

Et pourtant les hommes qui continuaient de le chahuter attestait du fait que ce qu'il avait toujours craint venait de lui exploser en plein visage. Son passé honteux dévoilé sur la place publique. Le nom qu'il avait mis tant de temps à laver, roulé dans la boue à nouveau. Il lui fallait de l'air. Il froissa le journal entre ses poings et le jeta par terre avant de tituber vers la porte d'entrée. Il allait y parvenir quand un bras le retint.

-Allez ma jolie, tu t'en va déjà ? Tu ne veux pas reprendre un peu de service ? Avec ta carrure je pensais pas qu'on pouvait te la mettre si facilement...

Le poing de Victor partit si vite qu'il eut à peine conscience que c'était lui qui avait frappé. L'autre homme s'écrasa au sol dans un bruit sourd. Un juron suivit et un autre homme s'élança vers lui avant de lui enfoncer son poing dans le visage. La douleur lui permit de redescendre sur terre le temps d'éviter un nouveau coup. 

Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ? 

Les autres hommes du groupe, apparemment décidés à venger leur compagnon jeté à terre tentait leur chance pour le déstabiliser et lui faire connaître le même sort. 

Mais ils ne se rendaient pas compte, ils ne comprenaient pas à qui ils avaient affaire. Victor avait connu tellement pire à une époque qu'une simple bande de voyou qui savaient à peine se battre. Dans la rue il avait appris à mentir, voler, se défendre, se battre. Pour l'argent, pour sa mère, et pour sa propre vie. La docilité qu'il feignait dans les chambres à coucher sordides de ses clients avaient comme revers toute la rage accumulée par ces années de déchéance. Des années de traumatisme, de peine et de terreur.

 Son cerveau sembla se déconnecter un instant. 

La seconde suivante, il était à cheval sur un des mecs et cognait de toutes ses forces.

Les insultes avaient cessé. Il n'y avait plus que le bruit des os et d'un nez qui s'écrasait en pissant le sang. Quelques gémissements de douleur. Des murmures effrayés.

-Victor !

Un cri de panique. Victor s'arrêta de frapper. Il contempla un instant l'homme qu'il avait mis à terre. Son visage était méconnaissable. L'œuvre d'une brute. Il pâlit et se recula en trébuchant dans sa tentative pour se relever avant de retomber sur les fesses.

Il sentit des bras l'aider à se remettre debout et reconnut l'odeur de savon de Goldberg. Des murmures les accompagnèrent à mesure qu'ils s'éloignaient pour rentrer dans le bâtiment et le trentenaire se laissa emporter par le plus jeune. 

Il n'arrivait pas à réaliser ce qui venait de se passer. 

Florian l'avait trahi.

***

Thomas avait observé l'affrontement depuis la fenêtre de la chambre de Victor. 

Il s'était vite rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond. Victor qui avait l'air si sûr de lui semblait s'être décomposé au fil de la discussion, jusqu'au moment où il avait tout bonnement pété les plombs. 

Le jeune aristocrate avait alors rassemblé tout son courage pour aller le chercher. Apparemment, il était arrivé juste à temps. Juste à temps pour voir l'autre homme, méconnaissable, abattre ses poings avec une violence insensée. Son cri l'avait stoppé et il avait profité de la stupeur ambiante pour aller le récupérer et se replier dans l'appartement. 

A peine la porte refermée, l'autre homme s'écarta brusquement et Thomas dût se rattraper au mur pour ne pas tomber. Il poussa un juron en se redressant pour se tenir face au trentenaire.

-Putain Victor qu'est ce que c'était que ça ? Tu es malade ? Tu vas avoir des problèmes si tu...

Il s'interrompit et sa colère céda la place à l'incompréhension. Victor tremblait de tout son corps, le souffle court et l'air hagard. 

Qu'est ce que ces abrutis avaient pu lui dire pour mettre dans cet état l'homme qui avait géré bon nombre de conflits dans son bar au cours des années?

La mise en garde de Florian lui revint en tête et Thomas se maudit de ne pas l'avoir pris au sérieux. De toute évidence, l'homme en face de lui avait besoin d'aide. 

Il s'approcha doucement pour ne pas le brusquer et lui posa la main sur le bras.

-Victor... Qu'est ce qui s'est passé ? Parle moi...

Une poigne enragée le saisit par le col de sa chemise et le plaqua contre le mur. Le choc de son dos contre le mur lui coupa la respiration. Le regard égaré de Victor s'était planté dans le sien. Il y remarqua une pointe de folie qui n'aurait pas dû y être. Le jeune homme déglutit, essayant de ne pas laisser place à la panique.

-Victor....

-EST-CE QUE TU SAVAIS ? L'interrompit abruptement le trentenaire en rapprochant son visage pour lui crier dessus. EST-CE QU'A TOI AUSSI IL T'AVAIT TOUT DIT?

Thomas grimaça en sentant la poigne se raffermir sur son col et un autre poing se plaquer sur le mur, contre son visage.

-Je ne sais pas de quoi tu parles Victor... Tu me fais mal, s'efforça t-il de répondre, effrayé.

Quoi qu'il se passe dans la tête du barman, il semblait complètement déconnecté de la réalité. Rien ne semblait pouvoir le calmer.

-Il a dû te le dire à toi aussi... Il a dû te dire...Toi et ton putain de père... Peut-être même que c'est toi qui lui a dis... marmonna Victor en le fixant avec fièvre.

-Je ne sais pas ce qui se passe Victor... Calme toi s'il te plaît... Parle moi...

L'autre homme semblait à peine l'entendre, il s'était mis à regarder autour de lui d'un air affolé. Thomas se mordit les lèvres. Il fallait qu'il le fasse redescendre sur terre. Il ne doutait pas du fait que la force brute pourrait se retourner contre lui alors il prit son courage à deux mains et leva les siennes doucement vers le visage de Victor pour l'entourer et le forcer à le regarder.

-Victor... Regarde moi. Tu es en sécurité. Il n'y a que nous deux. Tout va bien. Je suis là.

Il s'était attendu à s'en prendre une et se préparait mentalement au choc mais l'autre homme s'était figé et avait à nouveau ses yeux dans les siens. 

Bien. Un bon début. 

Il avala sa salive avec difficulté et se hissa légèrement sur ses pieds pour poser ses lèvres sur les siennes. Victor ne réagit pas tout de suite mais le jeune homme sentit sa poigne se détendre autour de son col. Il s'enhardit et prolongea le baiser avec prudence tout en s'infiltrant entre ses lèvres. L'autre homme gémit légèrement et aussitôt leur échange prit une autre tournure.

Le corps de Victor vint se plaquer contre lui, ses mains l'agrippant avec fougue. Thomas haleta, un brasier qu'il n'avait pas prévu s'allumant dans son bas ventre, comme une réaction automatique à la fièvre de Victor. 

Sa respiration s'accéléra, rejoignant celle, déjà erratique, du barman. Victor s'accrochait à ses lèvres de façon éperdue, presque animale et Thomas ne put refréner son excitation. Il avait simplement voulu le calmer, mais si l'autre avait besoin d'un catalyseur pour exprimer les émotions qui explosaient en lui, il était prêt à faire cet effort. 

Leurs érections commencèrent à se frotter l'une contre l'autre à travers leurs vêtements et bientôt les mains de Victor s'empressèrent de les libérer de leurs prisons de tissus. Thomas poussa un juron en sentant une des mains puissantes de l'autre homme s'enrouler autour de son membre. Ses mouvements empressés et désordonnés témoignaient d'une urgence presque douloureuse. 

Mais il n'était pas violent ni brutal. 

Thomas sentait que l'autre homme reprenait un peu de contrôle et bientôt sa main s'écarta de son membre, le laissant pantelant et frustré. Il releva la tête vers Victor. La lueur de folie s'était éteinte mais il n'avait pas tout à fait perdu son air désemparé. Il le regardait avec une anxiété telle que Thomas l'attira à nouveau contre lui pour l'embrasser. Sa frustration se rappela à lui et il gémit contre la bouche de son amant. Il sentit l'autre réagir aussitôt contre lui sans toutefois prolonger la friction entre leurs deux corps. Il s'écarta à regret pour reprendre sa respiration et murmurer :

-Si tu en as besoin Victor... Fais-le... J'en ai envie aussi...

Ces mots semblèrent décider le trentenaire hésitant. Il aida Thomas à se débarrasser de son pantalon et de son caleçon. La précipitation rendait leurs gestes maladroit mais bientôt leurs bouches se retrouvèrent à nouveau. Le plus jeune sentit la main de Victor se diriger vers ses fesses et il frémit de désir. Un long frisson le parcourut en sentant ses mains puissantes le caresser.

Après ce qui lui sembla une éternité, il sentit les doigts de Victor s'immiscer lentement en lui. Il se crispa en passant ses bras autour du cou de l'autre homme qui s'efforçait de maîtriser ses émotions pour éviter de lui faire mal. Thomas se détendit et après quelques minutes d'une délicieuse torture, l'autre homme lui agrippa les cuisses pour les entourer autour de sa taille. Thomas sentit le mur appuyer douloureusement contre son dos mais cette douleur et l'inconfort de sa position lui semblaient maintenant secondaire. 

Les doigts de l'autre homme quittèrent son intimité et furent bientôt remplacés par son membre gorgé d'envie. Thomas s'agrippa un peu plus à son amant en sentant la lente intrusion, lui dévorant les lèvres et la gorge.

Victor commença de long va et vient, d'abord lentement puis de plus en plus fougueux à mesure que les gémissements du plus jeune l'y encourageait. Ils s'accrochaient l'un à l'autre comme si leur vie en dépendait. Bientôt Thomas en oublia les pensées qui le parasitait. Ne restait que le plaisir brûlant et impérieux que Victor lui apportait. Les mouvements saccadés de l'autre homme l'emmenaient au bord du gouffre. Lorsque l'une des mains du barman vint se poser sur son membre délaissé, il se cambra violemment en laissant sa jouissance éclater entre eux. Sa chute provoqua presque aussitôt celle de Victor qui prit possession une dernière fois de sa bouche avant de venir en lui.

Après quelques secondes, Thomas sortit de l'étourdissement post coït qui s'était emparé de lui et Victor se retira lentement avant de l'aider à poser ses jambes crispés sur le sol. Il chancela mais l'autre homme le retint et leurs regards se croisèrent. Thomas sourit légèrement, écarlate. Victor était beaucoup plus calme à présent même s'il décelait de la culpabilité dans ses pupilles d'un noir profond. Il se remit sur la pointe des pieds pour l'embrasser doucement et il sentit l'autre homme frémir. Il s'écarta à regret.

-Est-ce que ... Maintenant on peut discuter ?

Victor ne répondit pas mais hocha la tête. Thomas laissa échapper un soupir de soulagement. S'il avait su qu'il pouvait gérer des crises majeures à l'aide de son corps, il en aurait usé plus souvent dans son existence. Il ramassa ses vêtements éparpillés et suivit l'autre homme dans le salon.




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