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J-49 | mercredi 5 novembre

Il fait froid dans ce pays, c'est quoi ce bordel ?

Je remonte l'écharpe au-dessus de mon nez de peur qu'il ne tombe, complètement gelé. Prenant mon courage à deux mains, je traverse précautionneusement la route, évitant chaque plaque d'égout ou petit caillou représentant un obstacle à l'équilibre de mon corps. On n'est jamais trop prudent. Arrivée en vie à destination, un « ouf » de soulagement m'échappe alors que le carillon de la porte de l'animalerie m'accueille, accompagné de son étouffante chaleur.

Je m'engouffre avec hâte dans la boutique, et de nombreux couinements d'animaux me saluent. De part et d'autre des allées remplies de divers accessoires, les cages semblent bondées de petits êtres vivants en tout genre. Des hamsters, des poissons, des perroquets, et même des serpents : il y en a pour tous les goûts ! Face à moi, une femme rousse qui doit avoir la trentaine me souhaite la bienvenue, et je la remercie poliment avant de me faire percuter brusquement par un enfant qui semble débouler de nulle part. Il s'arrête en posant sur moi deux yeux bruns aussi ronds que des billes.

— Eh mais j'te connais ! s'écrie le garçon . T'es la dame qui descend les escaliers sur le cul-cul !

Une main sur la bouche, il pouffe. Ah, c'est le gosse de l'immeuble. J'ouvre la bouche pour répliquer mais il a déjà détalé aussi vite qu'il est arrivé, renversant des boîtes sur son passage, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Tiens, on dirait moi.

Ayant l'objectif de ma venue en tête, je remonte mes manches, bien déterminée à trouver le rayon des lapins. Allez hop : au boulot ! Je me promène parmi les allées, contemplant les autres animaux de plus près. Un serpent sort une langue fourchue dans ma direction quand je passe devant leur vivarium, et je lui rends la pareille dans une grimace. Beurk. Je finis par me détourner et continuer ma petite session de cache-cache.

— Lapin, lapin, appelé-je en claquant de la langue, vagabondant dans les couloirs de l'animalerie.

Suite à un - énième - coup de tête, j'ai décidé d'adopter un animal. Je n'ai pas eu besoin d'y réfléchir longtemps, les trois jours que j'ai passé seule m'en ont convaincue rapidement. L'épaisse solitude qui m'écrasait prenait déjà trop de place. Je n'ai réellement pas l'habitude de l'être, et encore moins dans une ville dans laquelle je ne connais personne, alors j'ai décidé d'y remédier dès aujourd'hui.

J'arrive enfin dans l'allée des petits mammifères, et mon regard est immédiatement attiré par des lapereaux tous plus mignons les uns que les autres. Je pousse un petit couinement de joie en brandissant le poing en l'air. Victoire !

— Alors... dis-je tout haut.

Mes yeux fouinent la cage à la recherche de mon futur nouveau compagnon, avant de se poser sur l'un d'entre eux, blanc comme la neige. Mon dieu, il est adorable.

— C'est Jackie.

Je sursaute et pose une main sur mon cœur battant à tout rompre, alors que le petit garçon de mon immeuble me fixe d'un regard insistant. Je plisse le nez vers lui, craignant qu'il ne casse quoi que ce soit alors qu'il s'avance vers la cage.

— Quoi ?

— C'est Jackie, répète-t-il une nouvelle fois avant de daigner m'éclairer, le lapin.

— Ah.

Je ne trouve rien de mieux à dire alors que les petits boudins qui lui servent de doigts me désignent déjà le lapin sur lequel j'avais jeté mon dévolu quelques secondes auparavant. Je hausse un sourcil en croisant les bras sur ma poitrine, au passage, inexistante.

Pepperonis for Christmas [TERMINÉE]Where stories live. Discover now