Chapitre 43 : Les mystères aléatoires

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Et c'est en cet instant d'émotion, de remord et de peine que la conversation prit fin lors d'un remue-ménage qui provenait de derrière nous.

Après s'être tous les deux retournées, nous écoutions ces bruits étranges en regardant la partie du couloir que nous avions traversées. C'était un mélange entre de multiples chahuts incompréhensibles et des bruits de pas assez prononcés.

A notre vue ma foi basse, une sorte de masse lointaine accompagnait ces bruits. C'était comme si c'était une foule remplie d'ombres... ou d'âmes agressifs !

Et ce que je viens de dire confirmait la vérité. C'est en écarquillant des yeux que je voyais la masse nombreuse s'approcher de nous dans le couloir !

Prise de panique, Cornelia m'attrapa le poignet avant de m'entraîner avec elle dans une course à sens inverse.

"Vite, tirons-nous de là !" cria-t-elle.

J'avais à peine eu le temps de croiser son regard grand ouvert rempli de poussée d'adrénaline que j'étais entrainée par mon poignet.

Nous courrions toutes les deux à grande vitesse, moi-même ne voulait pas la ralentir. Aucune de nous deux tournions la tête vers la source de danger, où les bruits se rapprochaient de plus en plus.

Lors de la course-poursuite, j'ai pu enfin voir le bout de ce couloir qui me semblait interminable. Et nous la traversions. Nous entrions alors dans une chose que je n'avais encore jamais vue dans les limbes. Du moins pas en même temps...

Un vide. Gris, d. Dangereux et étrange.

Encore plus vide que l'entrée du monde de la tromperie, d'une couleur aussi triste que le monde de l'échappatoire, d'un danger aussi prenant que le monde de l'horreur, et aussi bizarre que les instants du monde du temps.

J'avais cru comprendre, pendant ma recherche de souvenirs, que c'était le monde de l'échappatoire la vrai dernière zone. Mais voir cet endroit me faisait penser que c'était le monde des conséquences, la vrai zone finale. Pour moi, en tout cas.

Peut-être que finalement, les mondes se matérialisaient en fonction des âmes qui y entraient. Qu'elles n'étaient pas identique pour chaque suicidés.

Et d'un autre coté, je n'avais pas vue tant d'âmes "saines" que ça... Que Juna et Ioann.

C'est en ralentissant nos pas après que les bruits et le danger disparaissent et en marchant dans ce vide vaste et gris, toujours la main de Cornelia contre mon poignet gauche, que je me demandais si ces limbes étaient réellement... des limbes. Si cet endroit accueillait effectivement tous les suicidés du monde, quelque soit leurs origines, pourquoi j'en avais croisée si peu ?

"..."

Je finissais par me reconcentrer sur l'instant "présent". En effet, ce lieu était gris et vide. Comme une très large plaine où nous voyons aucun bout. J'avais l'impression de marcher sur du verre à la fois très fragile et robuste. A vrai dire, c'est en marchant dessus et remarquant nos reflets sur le son que je comprenais que c'était un immense miroir. J'en serrais même les jambes quand je voyais le reflet de sous ma jupe et je détournais le regard du reflet de Cornelia à la vue aussi du contenu de sous sa jupe.

C'était aussi si soudainement silencieux. Mais c'était un silence dû au fait que chaque sons qui surgissaient de nos gorges ou de nos pieds s'effaçaient dans le néant.

Pour ma part, je continuais de marcher tout en observant les lieux. Je me laissais guider aveuglément par cette fille qui était Cornelia, comme si je lui avais donnée ma totale confiance.

Il est vrai que je me méfiais toujours d'elle, et ce que je venais d'apprendre sur son passé m'avait laissé un sacré froid.

Mais elle était ma seule aide pour récupérer mes dernières perles. Pas de Player-san, pas de guide, pas de cette jeune fille du nom de Luna, ni de gardien de la zone...

Je n'avais donc pas le choix que de lui donner ma confiance.

"Où nous sommes ?" finissais-je par lui demander en posant mes yeux sur elle.

-Je ne saurais pas te dire, fut sa réponse tout en examinant l'endroit, cet endroit est un vrai mystère. Tu peux marcher pendant des heures sans rien trouver, comme tu peux tomber sur une porte ou un couloir en seulement une minute.

-Et tu penses qu'une porte ou un couloir va nous mener à une de mes dernières perles ?

-Une fois de plus, je ne saurais pas te dire. Quand je cherchais mes perles, j'ai perdue une bonne heure dans cet endroit... J'ai trouvée une porte en traçant tout droit, qui m'a emmené... étrangement dans une maison qui ressemblait à la mienne.

-Comme celle sur laquelle je suis arrivée ?

-Oui, presque. Mais vue qu'il te reste deux heures pour deux perles, il vaut mieux espérer de trouver tout de suite !

Ceux à quoi sur ses paroles, Cornelia accéléra le pas et m'entraîna avec elle. Suite à son conseil de "vite trouver", je n'arrêtais pas de bouger ma tête et d'observer du regard tout le niveau pour trouver quelque chose qui sortait du lot.

Et au bout d'une seule minute, je remarquais au loin quelque chose qui avait une forme rectangulaire, à ma gauche très loin. J'informais Cornelia, puis nous nous y rendons en courant où elle avait fini par me lâcher le poignet.

Une fois devant ce qui était une porte en bois marron, aussi simple que la porte principale de ce monde, nous n'hésitions pas à attraper la poignet et de passer la porte une fois ouverte.

Et là fut un nouvel atmosphère.

Non seulement la porte disparue derrière nous, mais nous voilà désormais dans un drôle d'endroit.

Il y avait un très large couloir avec pleins de portes fermées, une sorte de moquette colorée d'orange et de marron typique rétro-américain, Les murs étaient gris avec de multiples lampes accrochés entre les portes qui éclairaient les lieux, et un vent glacial traversa la zone.

Je m'en frottais les bras suite à un frisson. Ce lieu vide et droit me rappelait l'aspect hôpital du monde de l'horreur...

Sauf que là, avec les numéros écrits au dessus des portes et les vastes tableaux accrochés aux murs représentant des paysages, ça me faisait penser au couloir d'un hôtel.

Je commençais à marcher dans le couloir aux cotés de Cornelia, tandis que cette dernière leva le ton :

"La dernière fois que je suis tombée ici, c'est quand j'avais aidée ce jeune garçon d'origine Brésilien... Sauf que pour tomber ici, on avait emprunter un couloir... Je n'arriverais jamais à m'habituer à cet endroit... Urg..."

A la fin de ses mots, la fille poussa un soupir dépisté. Le ton qu'elle avait prit possédait quelque chose de blasé... Chose que je pouvais comprendre, si elle était ici depuis quatre ans terrestre.

Et ce qu'elle racontait confirmait ce qu'elle avait dit un peu plus tôt : Cette zone est un mystère aléatoire.

Mais heureusement, j'étais sur le bonne voie pour trouver ma neuvième perle.

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⏰ Last updated: Dec 01, 2020 ⏰

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Limbes of Curse [FR]Where stories live. Discover now