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Anathema

Et un jour les mots sont devenus des poignards
Qui persiflent dans le coeur et ainsi le brisent
Un feu ardent, destructeur, par les mots s'attise
Se sont choisis, trouvés sans valoir du hasard.

Un jour, les ongles sont devenus des poignards
Et comme la chair ont tranché une part damnée
Griffes d'amertume et de haine se sont plantées
Telles des aiguilles aiguisant sous la peau une tare

Et un jour les poumons sont devenus prison
Linceul de soie dorée, oppressés par les larmes
Larmes salées, larmes endettées, jeter les armes.

Le jour où mes poumons sont devenus prison
Où la haine dans mon sommeil m'a ravagée
Des mes ongles j'ai tranché ma peau sans pitié.

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Mes poumons sont tels une prison
Dont les côtes forment les étaux de crêpons
Et les mots, ces geôliers de papier
Gardent les torts imperceptiblement enfermés.

Cependant ce sont tes mots enflammés
Qui ont fait de mon souffle une rare denrée
Et tes yeux aussi brûlants que des cendres incandescentes
Bleus comme une mer enragée remplis de pensées indécentes.

L'innocence se fit aussi rare que mon esprit
Je ne pensais à rien d'autre qu'à tes mains
Qui empoignaient mon corps, comme tes mots
Passaient en boucle dans ma tête, dans ma vie

Je ne voulais que toi je ne veux que toi
Je vivais en mourant dans tes bras si chauds
Plus rien de sain dans ma tête que ton corps et tes mains
Sur le mien glissant oh diable comme de la soie

Et tes lèvres sur les miennes étouffaient même
Les trois mots que j'avais à la bouche sans cesse : je t'aime.

In NoctemWhere stories live. Discover now