In Noctem

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Vivre sa vie en dehors de sa vie c'est ne pas comprendre de ne pas comprendre. C'est pleurer parce que l'on ne comprend pas que l'on ne comprenne pas que l'on ne comprend pas. C'est avoir peur de voir sa vie passer sans la regarder. C'est comme être dans l'action et fermer les yeux. Tout ressentir sans voir, sans comprendre. C'est se sentir étranger à soi-même, ne pas trouver sa place chez soi. En anglais il existe deux mots pour la maison : house et home. La maison, le bâtiment. La maison, celle du cœur. Et comment réagir quand on a l'impression que notre home se transforme en simple house ? De dormir dans une chambre qui ne semble plus être la nôtre malgré toute la présence de son soi dans cette pièce qui a vu vivre et grandir ? C'est ça, l'indépendance, l'émancipation. Alors pourquoi ça fait si mal de ne pas comprendre ? Parce que devenir indépendant c'est perdre son home. Parce que devenir indépendant, ça nécessite du temps, le temps de se créer son propre foyer, sa propre maison de cœur. C'est se retrouver sans toit pour protéger notre cœur pendant quelque temps.

C'est tomber en panne et rire de son malheur parce que rien n'a de sens rien non rien et ça tourne à rien. L'humain ne sert à rien à part se détruire lui-même. L'argent les armes le progrès tout tout ça c'est des emmerdes que se créent l'homme au lieu d'apprendre à vivre. Rien ne rime à rien dans ce monde et ça fait peur. Je ne comprends pas, je n'arrive pas à comprendre pourquoi je suis là à écrire de la prose sur mon portable, à pleurer avec des larmes et un mal de crâne qui brouillent ma vision et c'est comme un brouillard chaud dans mon cerveau. C'est comme si je m'étais arrêtée de vivre ma vie. C'est comme si je me contentais de la suivre dans l'expectative.

Il y a des jours comme ça où je me réveille et je me demande pour que je me suis réveillée.