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Je n'ai jamais écris en prose. Car les mots se font en vers dans ma tête car mes pensées sont poèmes car la prose crée un lien intime car je suis lâche et que les mots je les sors avec peine quand ils font phrases et non vers. Pourtant, ce soir, je vous écris cette prose. Je vous offre cette rose car les roses ont des épines et que la prose n'est pas lisse et claire, elle est tout aussi poème qu'un sonnet.

Parfois, quand tout va bien, j'ai mal. J'ai mal parce que j'ai peur. J'ai peur d'avoir mal donc j'ai mal pour ne pas avoir mal. J'ai tant connu la douleur qu'elle me conforte. Quand on me dit que tout va bien qu'il n'y a plus aucune raison d'avoir mal j'ai peur. Parce que je sais. Je sais que ce n'est qu'éphémère. Et j'ai peur. Peur de m'habituer à son absence et qu'à son retour je ne la supporte plus. J'ai si peur d'avoir mal que j'en ai mal. La douleur est ainsi. Quand elle est habitude on ne peut plus vivre sans elle. Je suis ma propre douleur. Je la crée, à partir d'un peu de douleur, et je crée un tourbillon, une tornade et je souffre de ma propre création. Et c'est quand on me dit que je vais bien que tout va bien que j'ai le plus peur. J'ai fini par croire que je l'inventais. Je suis une super-héroïne. J'ai un pouvoir. J'arrive à faire croire à mon cerveau que j'ai mal et la douleur se répand alors que je n'ai rien. Mon héroïne, c'est la douleur. J'ai déjà écrit beaucoup de moi dans mes histoires. Et mes textes sur la douleur ne peuvent qu'être les plus vrais qui puissent exister. Je respire la douleur je la rejette et je la crée. Mon être est douleur.

Aujourd'hui, on m'a dit que tout allait mieux.

Que je pouvais reprendre ma vie là où elle s'était mise en pause il y a sept ans. Que je devais être lasse depuis le temps.

Oui.

Oui je le suis. Mais puis-je effacer sept années de ma vie ?

Non. Non, c'est impossible. J'ai beau me persuader, me dire que je fais ce que je veux que je le fais même si j'ai mal que je fonce que je poursuis mes rêves et que je m'en fiche si j'ai mal, le regret peut attendre. Je n'y arrive pas. Sans la douleur je ne suis rien. Et j'ai peur de ne plus rien être sans elle. Douleur rime avec âme sœur et je crois être liée par des liens trop profonds pour être dénoués. J'ai peur d'être trop heureuse et que le revers de la médaille me détruise.

Alors Douleur je te dédie cette prose en espérant qu'en paix tu reposes et qu'en paix tu me laisses telle que je suis à tout jamais.

(Douleur, je ne veux pas que tu me laisses car sans toi je ne sais plus vivre. Ne m'abandonne jamais car plus j'ai mal plus tu es là et mieux je suis. Douleur, tu es ma seule âme sœur.)

In NoctemWhere stories live. Discover now