Chapitre 11 : Tentative de génocide

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Dans le bâtiment principal de l'entreprise Winkle, un homme parvient avec une furtivité familière à la porte du parton.

- J'espère pour toi que tu apportes de bonnes nouvelles, demande ce dernier toujours plongé dans une pile de document.

- A vrai dire, ils nous ont échappés.

- PUTAIN DE MERDE !!! jure-t-il en débarrassant violement son bureau d'un geste du bras avant de planter son stylo sur la table. J'espère pour vous que vous avez une bonne explication !

- Je n'ai aucune excuse.

De rage, Edgar Winkle envoie son bureau se fracasser sur le mur ; ou peut-être est-ce le mur le plus endommagé des deux. Le secrétaire, quant à lui, reste calme dans une attitude professionnelle parfaite ; mais il est bien rassuré que cette colère ne soit pas dirigée contre lui. Tant qu'il est encore utile, il n'a rien à craindre.

- Ophélia, maudit-il. Profite car il n'y aura pas de prochaine fois.

La minute qui suit Edgar se saisit de sa veste et d'un geste de tête invite son subordonné à le suivre.

- Ramène quelques bons gars pour demain même heure. Cette fois on ne va pas lui laisser le choix !

Un jour est passé. À l'autre bout de la ville, dans le parc du côté des quartiers impotents Ophélia et Arlo profitent de derniers instants insouciants. Subitement, des cris jaillissent des bas quartiers.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe ? demande Arlo inquiet.

Ophélia comprend immédiatement. D'un geste mesuré elle frappe le cou d'Arlo qui tombe immédiatement dans les pommes.

- Arlo, pardonne-moi ! murmure-t-elle en le rattrapant.

Après l'avoir mis en sécurité, elle se précipite vers le lieu qu'elle détermine comme étant le cœur de l'incident.

Justement à ce moment-là, Edgar donne ses directives. Cinq hommes avec lui massacrent les impotents sans retenue. Un homme ailé arrive par les airs et se pose devant eux :

- Edgar Winkle, au nom du gouvernement vous êtes sommés d'arrêter cette boucherie. Vous êtes également prié de vous présenter demain devant la cour pour tentative de génocide et ...

L'homme n'eut pas le temps de finir sa phrase que sa tête roulait déjà sur le sol.

- Comme si le vieux au pouvoir exerçait la moindre influence sur moi !

Ophélia arriva, sans paraître surprise de ce qu'il se passe.

- Arrête ça immédiatement !

- Oh, tu as fait vite ! Je savais que tu comprendrais.

Puis, il apparut devant elle si vite qu'on pourrait croire à une téléportation.

- J'ai fait exprès de n'emmener que cinq hommes pour qu'il en reste encore quand tu arriveras, dit-il en lui empoignant la gorge.

Ophélia se tortillait, tentant vainement de desserrer l'étreinte autour de son cou avec ses faibles mains.

- Arrête-les ... je suis ... ve ... nue, articula-t-elle au bord de l'étouffement.

- Je n'ai pas l'intention de les stopper avant de t'avoir complètement détruite. Vois-tu, je ne voudrai pas qu'il te reste un atout dans la manche, même si je ne vois pas vraiment ce que tu pourrais faire.

Ophélia avait vu juste. Ces cris signifiaient bien : "dépêche-toi de venir si tu ne veux pas que je les tue tous". Ses larmes coulaient. Voyant cela Edgar la jeta brusquement conte le mur d'un immeuble, comme si l'idée qu'une larme lui coule sur la main le dégoûtait. Le choc laissa une marque à côté de la fenêtre du premier étage, là où elle s'est écrasée. Ophélia eu de nouveau la respiration coupée à cause du contrecoup. Elle retomba au sol. Dans un effort titanesque, elle parvînt à se soulever du sol, suffisamment que ses bras appuyés sur le sol soient tendus. Libérant sa cage thoracique, suffoquant, elle put reprendre une bouffée d'air avant cracher une flaque de sang.

C'est à ce moment-là que les subordonnés revinrent, conformément aux ordres qu'ils avaient reçus. Ils restaient silencieux, témoin de la scène.

Avançant calmement, Edgar s'arrêta devant elle :

- Eh bien, tu es plus résistante que je ne l'aurais cru. C'est pas mal pour une misérable impotente. On peut dire que ces années à encaisser les coups ont fini par payer.

Puis il la saisit et la lance en l'air :

- Hé Louis, attrape-moi ça !

Aussitôt des chaînes sortent des murs et du sol pour s'accrocher aux membres d'Ophélia. On dirait une pauvre mouche prise dans une toile d'araignée. Suspendue au-dessus du sol, elle a mal : le poids des chaînes et le sien, tout cela lui tire aussi bien sur les bras que sur les jambes. Elle qui était déjà mal en point souffre atrocement.

- Tu cherches à l'écarteler ou quoi ? Elle mourra bien trop rapidement si tu la laisse comme ça. Pose-la au sol et accroche la pour qu'elle ne puisse pas partir !

Pendant que son subordonné s'exécutait, il s'approcha d'elle et lui chuchota à l'oreille :

- Tu aurais mieux fait de ne pas t'opposer à moi. Demain, tu seras exécutée.

Elle n'avait plus ni la force de bouger ni le courage de répondre.

Puis il se détourna et haussant la voix il ordonna :

- Vous deux vous restez ici et vous faites en sorte que personne ne s'approche d'elle, les autres on rentre !

Dans le silence de la nuit, il ne resta qu'un corps immobile, respirant à peine et deux gars qui veillaient de loin en attendant l'aube.

30 % de la population sans pouvoir a été éliminé cette nuit-là.

La jeune fille sous la luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant