CHAPITRE 5

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Une semaine s'était écoulée depuis ma discussion au clair de lune avec Muriel. Cette nuit-là, je n'avais pas pu trouver le sommeil, mais pour des raisons différentes de d'habitude, bien plus différentes.

J'avais commencé à faire le ménage même si pratiquement rien n'avait été encore fait, mais j'étais sur une bonne lancée. J'avais enchaîné une succession d'entretiens dans la journée et il était à peine 17 heures. Assis sur un banc dans un parc, je me surpris à regarder les enfants jouer, leurs rires, leurs joies, leurs disputes, les expressions de leurs visages. Tout cela dégageait chaleur et bienveillance. Les regarder courir un peu partout était si réconfortant, cela me rappelait une époque bien lointaine.

Les cris des enfants qui couraient, le bruit du vent dans les feuilles des arbres, l'odeur du parc, tout dans ce parc donnait envie de rester.Tout ce remue-ménage me captiva pendant un très long moment. Je décidai de rentrer, mais je m'adossai sur le banc, fixant le ciel. C'était tellement apaisant, cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressenti une telle paix.

Je pris mon courage à deux mains et me levai subitement du banc, après un très lourd soupir et un long regard sur les feuilles des arbres malmenées par le vent, j'étais prêt à rentrer.

- Tryo ? C'est toi ? Entendis-je dans mon dos. En me retournant, je vis une femme qui m'appelait. Elle s'approcha de moi un pas après l'autre avec un air suspicieux et enchaîna avec un grand sourire.

- Oui, c'est bien toi ! cria la femme en venant vers moi. Je ne comprenais pas la situation, car son visage ne me disait absolument rien. Je la dévisageai de haut en bas, mais rien.Elle semblait faire 1m75 avec ses talons qui n'étaient pas très hauts, sa tête était ronde et ses cheveux étaient coupés très courts comme s'ils s'aplatissaient sur sa tête. Ses traits de visage étaient tous fins, et portait de grandes lunettes toutes rondes.

Je ne savais pas qui c'était, mais elle semblait me connaître. Je fouillai encore et encore dans mes souvenirs et aucun visage que je connaissais ne correspondait au sien. Je me rappelai soudainement de la scène avec Muriel : et si c'était une personne que j'avais rencontrée en étant saoul ? Sur le moment, je me mis à regarder autour de moi, je voulais m'échapper de là.

Elle était arrivée juste en face de moi, et je n'avais toujours pas su qui c'était. Je m'étais résolu à penser que c'était une personne que j'avais rencontrée saoul. Soudain, l'expression de son visage changea et elle semblait être surprise. Elle s'étonna que je ne la reconnaisse pas.

- Dis quelque chose ! Dis quelque chose ! dit-elle avec fureur.

- Je suis vraiment désolé, mais... mais pouvez-vous me dire qui vous...

- Quoi ? cria-t-elle.

- Tu ne me reconnais pas ? continua-t-elle en pointant du doigt son visage.Je ne comprenais pas où elle voulait en venir.

- Désolé, dis-je en gardant ma main derrière la tête et avec un air désolé. J'avais complètement abandonné l'idée de la reconnaître et j'étais sûr que j'étais saoul lors de notre rencontre.

- De nous deux, je suis pourtant celle qui a le moins changé.

Après un long soupir, la femme s'assit tout doucement sur le banc.

Je levai les yeux au ciel et les abaissai. Je ne comprenais pas où elle voulait en venir.Elle retira ses lunettes, releva sa tête et me regarda droit dans les yeux, avec un léger sourire et me dit.

- Si tu ne me reconnais pas, alors que diras-tu lorsque tu reverras Saraï.

- Hein ! Sur le moment, je sentis comme un violent courant d'air dans mon visage, comme un bouleversement dans mon cœur, une sorte de révélation.

SAYONARA (ADIEU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant