CHAPITRE 1

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- Je ne crois pas que notre mariage soit une bonne idée, m'a-t-elle dit ce jour-là.

Je ne comprenais rien, je ne voyais pas où elle voulait en venir.

- Le mariage est dans un mois et nous avions tout préparé. Tu souhaites qu'on le repousse ? Lui ai-je demandé.

Si seulement elle avait dit oui, si seulement elle avait dit : "Accorde-moi 6 mois pour m'habituer à l'idée du mariage." Même si elle avait dit : "Accorde-moi un an", je l'aurais fait. Mais...

Cette nuit-là, le croissant de lune brillait de sa plus belle lueur dans ce ciel sombre. Les rideaux dansaient au rythme du vent glacial et humide qui entrait par la fenêtre.

- Je ne crois pas en notre union, je ne crois pas en notre relation, on ne peut plus continuer comme cela, m'a-t-elle dit d'une voix tremblante.

J'ai eu immédiatement un pincement au cœur, ma gorge s'est asséchée, et j'ai eu l'impression que l'air devenait lourd et irrespirable.

- Quoi ? c'est tout ce qui a pu sortir de ma bouche, je tremblais tellement.

- Je n'ai plus la force de continuer, a-t-elle enchaîné. J'avais l'impression de mourir. Cette salle sombre, éclairée par la seule lueur de la lune, qui était notre chambre, est devenue littéralement mon tombeau.

- Vivre tous les deux sans aucun engagement était une chose, mais se marier en est une autre.

Maintenant que j'y repense, son tremblement et son air désolé avaient disparu si vite. Elle affichait maintenant un air tellement serein, chacun de ses mots était presque calculé, elle ne tremblait même plus.

- Alors annulons le mariage et vivons comme nous l'avons toujours fait, si le mariage te fait autant peur, a-t-elle répondu.

- Tu ne comprends pas, m'a-t-elle rétorqué avec cet air glacial.

- Qu'est-ce que je ne comprends pas, mon cœur ? lui ai-je demandé. Elle s'est assise sur le lit juste en face de moi, toujours dans le noir, m'a regardé et m'a dit : "Cette histoire de mariage m'a fait réfléchir. Nous ne sommes pas faits pour être ensemble. Tu seras sûrement plus heureux avec une autre femme, une femme qui t'aimerait autant que tu le mérites." Sa précision glaciale m'a fait peur.

- Hein ! ai-je affirmé, choqué, bouleversé. Celle avec qui je me voyais finir ma vie, celle qui remplissait chacun de mes rêves, venait de mettre un point final à notre histoire.

- Tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas me faire ça. Je t'ai tout donné, je t'ai tout pardonné, chacune de tes trahisons, les unes après les autres, même les pires, et aujourd'hui, tu oses me balancer ça, à moi ? Moi, l'homme qui a cru en toi quand tu étais délaissée de tous.

J'ai crié avec rage et colère avant de m'effondrer en larmes sur le sol. J'étais prêt à tout pour elle, je n'avais jamais autant aimé une personne auparavant.

- Tu vois ? Je ne te mérite pas, malgré tout l'amour que tu as su me porter, tout ce que tu as fait pour moi. Je suis incapable de t'aimer comme tu le mérites. Pourtant, j'ai essayé. J'aurais tellement voulu pouvoir le faire. Désolée ! a-t-elle répondu avec son air toujours si serein face à mes pleurs.

J'avais froid, tellement froid. Je ne voulais plus l'entendre. Mais je ne voulais pas qu'elle parte.

- Ne pars pas ! Reste avec moi ! J'ai besoin de toi... Ai-je dit avant de remarquer l'expression de son visage. Elle était décidée. Cette fois, c'était différent des autres. Elle ne voulait pas que je la supplie. J'étais pathétique. Je savais que c'était la fin, et je n'avais que mes larmes et la pitié pour la retenir.

SAYONARA (ADIEU)Where stories live. Discover now