Ligue clandestine - texte original

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Le vent sur ma peau se dépose
L'acide dans mes veines descend
Le bruit sourd de la vie qui jusque-là s'oppose
Brûle, glisse jusque dans mon sang
S'hérissant , poussant ses épines jusqu'au ciel
Au sommet, hurle à la guerre jusqu'à l'éclair
Au bas ma vie, mon avenir, mon héritage
Un violent exile qui quitte cet affreux paysage
Derrière les barreaux auxquels tu m'as laissé
Je peine à m'en rappeler, je peine à bouger
Ces larmes qui éclatent sur le sol sont si malheureuses
Que de leurs tuiles, elles leur enlève leur beauté
Des secrets qui partent et puis repartent
D'une bouche à l'autre, elles se relatent
Signant anonymement au bas de la page
Quand tout est révélé elles partent en escapade
La vérité elles les redoutent comme la peste
Au travers le miroir, les relations épistolaires
Des mots que je croyais que du rêve sempiternel
Tu m'as prouvé que les liens du sang pouvaient être éphémères
Remontant dans ma gorge, un je-ne-sais-quoi
Aujourd'hui encore, je cherche un exutoire
Je redoute mes ennemis mais jamais
Je n'aurais cru devoir te redouter toi
Quand tu t'avançais je pouvais entendre ta voix sereine
Longeant ta robe, on aurait dit une reine
Tu me traitais comme une bénédiction
Mais hors de mes oreilles, tu planifiais mon exécution
Entre les pages, tu lisais entre les lignes
Un language que seul toi avait appris
Comment aurais-je pu savoir que c'était illicite?
Vu que tu me regardais comme si j'étais un élite
Lorsque je me promenais dans mes couloirs je voyais ces mosaïques
J'avais toujours senti en elle quelque chose d'apotropaïque
Aujourd'hui, je ne peux les voir que quand je suis fantomatique
Ces souvenirs me reviennent de façon cinématographique
Assis sur des sculptures, je me suis mis à penser
Dans tes rêves les plus fous, j'étais un dépravé
Tu sortais, j'étais pour toi une digression
Dans les murs, tu me disais d'ouvrir mes ailes de papillon
Aujourd'hui, ce n'est qu'âmes perdues et ruines
J'aurais fait autre chose si tu n'avais pas été aussi maligne
Je crie, je hurle, était-ce inéluctable?
Pour briser des cœurs, tu étais inexpugnable
Je me dis, parfois je vois ton visage
Caché dans les reliefs des nuages
Revenir à moi, ce serait un mirage
Mais on dit que les gens détruisent des vies avec l'âge
J'essaie de me dire que je ne te reverrai jamais
Que tu restes en paix, six pieds sous terre
Pourtant, tu es toujours là plénipotentiaires
Relaxant, souriant dans mes marais pour plaire
Est-ce que ça en valait la peine?
Au fond, je me dis que l'erreur est humaine
Mais cette erreur, est-ce mon existence ou tes actes?
Ou aucun de nous deux, par je ne sais quel miracle
Toutes les journées que j'ai passé
En me disant que tu étais mon personnage préféré
Pendant que je dessinais ton portrait entre les lignes
Contre mon gré, tu me créais une ligue clandestine

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