Nouvelle originale

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Je sais que ça change des poèmes de d'habitude.
J'ai décidé que ce livre serait un recueil de textes divers que j'écris parfois. Parfois, ils vont être inspirés d'œuvres d'artistes déjà existants, parfois ils vont être inspirés de choses dans mon esprit. Dans les deux cas, j'espère que ça vous plaira! ❤️
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Cette nouvelle n'a pas de nom. Vous êtes libres d'imaginer ce qui s'est passé avant la narration après la narration et vous êtes également libre d'interpréter le texte comme vous voulez. J'aimais juste la manière dont je l'avais écrite. Donc, je vous la partage aujourd'hui! Dernière chose: s'il y a des fautes un peu bizarres, j'en suis désolée. Sur le coup de l'inspiration, j'écris vraiment vite et mon doigt peut glisser beaucoup de fois sur la mauvaise lettre et mêler l'auto correcteur haha. Et il se peut que j'oublie quelques règles de grammaire aussi. J'espère qu'il y en aura pas trop et que ça ne bousillera pas tout le texte. Sur ce, bonne lecture. ❤️
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Après qu'elle soit partie, je suis restée silencieuse pendant plusieurs instants. Ces instants se sont transformés en secondes, puis en minutes, puis en dizaine de minutes. Je n'entendais plus aucun son, seul le silence parvenait à mes oreilles. L'environnement autour de moi avait perdu de sa saturation comme si j'avais perdu cette chose qui peignait le monde en couleurs vives. Mais, pourtant, je n'avais pas remarqué ces changements. Je fixais l'horizon, mais je ne voyais pas cet horizon. Je voyais un autre paysage, un paysage qui n'existait pas dans ce monde. J'étais perdue ailleurs. Et je sentais que j'y étais condamnée à y rester pour le reste de mon existence.

Ça me semblait si réel. Je pouvais sentir le sol de cet endroit, je pouvais voir le paysage parfaitement. Mes pieds étaient enfouis dans du sable d'un orange profond et éclatant tandis que à l'horizon, il n'y avait que le ciel d'un intense azur et des plaines de ce sable brûlant qui semblait s'étendre à l'infini. Il n'y avait personne. Il n'y avait aucune trace que quelqu'un avait été là avant moi. Tout ce qu'il y avait dans ce paysage, c'était moi. Au début, j'y ai trouvé du confort. J'avais l'impression que je pouvais crier toutes mes angoisses, tous mes soucis, tous mes secrets, toutes mes insécurités et personne ne me jugerait. Pourtant, très vite j'ai réalisé que j'étais toute seule. Solitaire et destinée à l'être, prise dans un désert pareil pour toujours. En réalisant ça, j'ai voulu hurler de toutes mes forces. Mais, je me suis rappelée que crier ne servait à rien puisqu'il n'y avait personne pour entendre le cri de toutes façon. Donc je suis restée silencieuse et j'ai senti certaines gouttes glisser sur mes joues.

Je me suis donc allongée sur le sable et j'ai fermé les yeux. J'ai fait le vide dans mon esprit. Tout ce que je faisais, c'était contempler la noirceur du vide. Après quelques minutes, j'ai senti quelque chose partir de mon corps. Ça a commencé dans la région du cœur puis ça s'est poussé violemment hors de ma peau. C'était une sorte de force, une conscience ou un certain contrôle. Et, maintenant que c'était parti, je me sentais mourir. J'avais l'impression que la vie m'avait quitté avec cette conscience et qu'elle m'avait abandonné là pour la deuxième fois. Mais je ne me sentais pas triste, ni en colère. Je me sentais en paix. Le silence était apaisant. Mourir paisiblement sans que personne ne pleure au-dessus de moi. J'avais envie de rester là, à dormir tranquillement pour l'éternité.

Ma tête était vide. Mes pensées avaient disparues. Je ne m'entendais pas respirer et je n'entendais pas mon cœur battre du sang. Je ne sentais plus aucune partie de mon corps. J'étais légère comme de l'air, je flottais dans une sorte de vide. Je ne sentais plus que mon âme. J'étais maintenant plongée dans un sommeil éternel où mon rêve était le meilleur qui soit. Et j'étais toute seule. Solitaire. Solitaire et libérée de tous les poids qui brisaient mon dos autrefois. J'étais bien. Si bien.

Mais, soudainement, quelque chose s'est mis à résonner dans l'arrière de ma tête. Un petit son aigüe qui m'a déconcentrée. Ensuite, quelques images se sont mises à apparaître. Et, plus le temps passait, plus il y avait de petits fragments de souvenirs qui revenaient à moi. Il y avait des sons, il y avait des odeurs, il y avait des textures, il y avait des images aussi. Des dizaines, puis des centaines de réminiscences sont soudainement revenues à mon esprit. Elles se sont mises à me hurler dessus . Elles se sont mises à pleurer ensuite. C'étaient des fragments de tout. Des sourires, des rires, des confessions, des pleurs, des blagues, des cris; tout ce que j'avais vécu s'était mis à me supplier de revenir.

Mais juste comme ça, les souvenirs se sont évaporés. Ça a duré l'instant d'une seconde intense, une évanescence brève. Tout était redevenu noir et silencieux. Je ne sentais plus mon corps une fois de plus. Je pouvais réouvrir mes yeux. Je pouvais me relever. Mais j'en avais pas envie. J'étais fatiguée. J'avais l'impression d'avoir assisté à tout ce que ce monde avait à offrir. Je ne voulais pas continuer. Je me sentais bien ici. Tout était simple et tranquille ici. Donc je suis restée là encore. Plusieurs minutes se sont écoulées.

Mais, une dernière voix s'est mise à murmurer. Celle-là était différente. Elle venait de ma nuque puis, elle a nagé jusqu'à l'arrière de ma tête. Je n'avais jamais entendue cette voix mais pourtant, je la reconnaissais. J'avais l'instinct de l'écouter parler.  Et quand j'ai tendu l'oreille, j'entendais qu'elle avait du mal à respirer normalement comme si elle se retenait de pleurer. C'était qu'une seule réminiscence.

Puis, elle s'est mise à chuchoter.
"Je te promet que lorsque tu la verras, tu comprendras. Et quand tu comprendras, je te laisserai marcher jusqu'à moi."
Soudainement, j'ai compris. La voix s'est toute de suite en allée, mais une image l'avait remplacée: c'était une galaxie dans laquelle toutes les étoiles explosaient les unes après les autres. Et puis, dans l'instant du courant d'air, une image d'eau claire qui coulait dans une rivière m'est apparue. Ensuite, c'était la profondeur d'une forêt. Ensuite, j'ai entendu une famille chanter en chœur. Ensuite, la transparence de la mer me reflétait la puissante lueur des rayons du soleil. Ensuite, j'ai vu des dizaines de fleurs de toutes les couleurs pousser dans la terre et au milieu d'elles, un homme les regardait avec admiration. Ensuite, j'ai vu un autre homme marcher paisiblement dans un champs rempli de coquelicots. Ensuite, j'ai vu une femme qui semblait prier entre des ruines de bâtiments abandonnées. Ensuite, j'ai vu une autre femme pleurer au pied d'un drapeau déchiré qui flottait dans les airs. J'ai fini par entendre toutes les légendes du monde être racontées en même temps, toutes les chansons traditionnelles de toutes les nations en même temps, le son de chaque animal présent ou disparu marchant sur la terre et tous ces sons ensemble ne faisaient plus qu'un. J'ai senti sur ma peau la chaleur intense des rayons du soleil. Et lorsque j'ai pu toucher le gazon avec le bout de mes doigts, j'ai tout compris.

Je me suis dit:
"Non. Non, je ne peux pas abandonner maintenant. Je ne peux pas laisser derrière le fruit de mon travail acharné. Je dois finir ce que j'ai commencé. Je n'ai pas le droit de décider si j'ai le droit de vivre ou non. Je n'ai pas le droit de décider si quelqu'un a le droit de vivre ou non. Je ne peux pas abandonner tout le monde. Je ne peux pas m'abandonner comme ça. Tous ces moments, tous ces souvenirs, toutes ces discussions, toutes ces embrouilles...tous ces petits détails du quotidien, tous ces petites expressions subtiles...je me rappelle de tout. Et je me rappelle que toutes ces choses ont une importance. Et toutes ces choses liées ensemble crée une singularité magnifique qui me donne le droit de vivre chaque détail comme je veux. La singularité elle-même n'a pas de sens, mais tout ce qui la compose en a. Et si je ne trouve pas de sens, alors je vais le créer moi-même. Peu importe si je suis toute seule dans ma quête jusqu'à la fin. Peu importe si tout le monde m'abandonne. Je dois me relever. Je dois continuer."

Et tout d'un coup, j'ai réalisé que je m'étais levée. Je fixais à nouveau l'horizon et cette fois, je vis ce qui se dressait devant moi et non un autre endroit que j'imaginais. Je vis le monde réel et non celui qui résidait à l'intérieur de mes pensées.

Finalement, je me mis à sourire légèrement. Et je suis partie dans la direction que j'étais maintenant sûre qu'il fallait prendre.

Anxiété Where stories live. Discover now