Chapitre 3

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Deux semaines passèrent sans que personne ne s'en rende compte et finalement le jour J arriva. La jeune fille avait passé toute l'après-midi dans sa chambre. Sarah l'avait préparée pendant qu'elle lisait avec attention le journal de son père. Sa domestique lui avait passé une longue robe rose-rouge, assortie avec un petit chapeau de la même couleur. 

Ciel quant à lui portait un élégant costume bleu océan comme ses yeux. Avant de quitter le manoir, Cassandra avait caché le journal sous son matelas. 

Arrivés devant la demeure de son cousin, Sébastian fit descendre les deux petits nobles de la calèche. Un jeune homme aux cheveux noir et aux yeux  bleus comme la glace, portant un costume blanc brodé de fil d'or, accueillait les invités un par un avec son père. Lorsqu'il vit la petite duchesse, il s'excusa auprès de son père et marcha à grands pas vers elle. Il s'arrêta devant elle et lui fit une légère révérence qu'elle lui rendit. 

- *Eh bien ma chère cousine, je vois que tu as l'air plutôt en forme, je ne vois pas ton double masculin*, dit-il avec un sourire moqueur en regardant derrière la jeune fille. 

Les yeux de Cassandra se voilèrent quelques secondes avant de redevenir neutres. Elle lui fit son plus beau faux sourire.

- *Thomas, je te présente le comte Ciel Phantomhive*, répondit-elle à la place en désignant le jeune garçon qui jusque là était resté en retrait. 

Ciel s'avança légèrement. 

- Enchanté de faire votre connaissance, dit-il poliment, en anglais.

- Moi de même, entrez donc, répondit le jeune homme aux cheveux noirs avec une lueur narquoise dans les yeux. 

Ils entrèrent à trois dans la salle de bal suivis de Sébastian. Thomas prit un verre et tapota une petite cuillère dessus. Une fois qu'il eut obtenu le silence, il prit la parole.

- Je vous remercie à toutes et à tous, d'être venu ce soir, à présent, ma cousine, que voici, m'a gentiment proposer de nous jouer un morceau au piano. 

Pendant, qu'il parlait deux domestiques apportaient un beau piano noir verni au centre de la pièce. Lorsqu'il eut fini son petit discours, il regarda Cassandra avec une lueur de défi dans les yeux. Elle n'avait aucune échappatoire et elle le savait. Elle poussa un petit soupir et se dirigea vers le piano. Elle s'installa sur la petite banquette de velours en face du clavier.  Ses doigts se positionnèrent rapidement. 


Les mains de Cassandra se déplaçait sur le piano avec précision et vitesse. Ses doigts dansaient sur le clavier. Sa voix pure et forte s'élevait doucement dans les airs, remplissant la salle. Ciel remarqua que la lueur dans les yeux de Thomas avait changée. Ce n'était plus du défi mais un mélange de tendresse et de tristesse. 

- Pourquoi l'avoir obligée à chanter ?, demanda-t-il.

Le jeune homme ne le regarda même pas pour répondre trop absorbé par la jeune fille. 

- Voyez-vous, ma chère cousine ne dit jamais ce qu'elle ressent, ni ne le montre en particulier quand tout va mal, la musique lui permet de l'extérioriser, répondit-il, le plus sérieusement du monde. 

En effet, la jeune fille donnait de la voix avec toute sa puissance, le jeune comte ne se doutait pas qu'elle était douée à ce point. Lorsque la dernière note du piano s'éleva dans les airs, la foule applaudit à tout rompre tandis que la jeune fille se levait faisant de petites révérences. Lorsqu'elle releva les yeux vers son cousin, ce dernier vit de la gratitude dans son regard. Elle le trouvait certes agaçant mais elle devait admettre qu'il était plutôt attentif. Le problème était plus dans la façon dont il le montrait. Elle revint vers les deux jeunes nobles. Sur son visage, il n'y avait déjà plus aucune trace d'émotion, juste un joli petit sourire neutre. 

La soirée se déroula sans scandale. Ce qui était plutôt une réussite dans ce genre d'événement mondain.

Le lendemain matin, en lisant le journal de son père, Cassandra eut un hoquet de surprise. Elle l'avait, elle l'avait ! L'adresse de l'hôpital dans lequel était soigné son oncle ! Il était situé dans un petit village de la banlieue de Londres. C'est à cet endroit que les nobles se "débarrassaient" de ce qui les encombraient. Elle soupira, c'était beaucoup trop loin pour qu'elle y aille seule. Elle était donc obligée d'informer Ciel de sa découverte. 

Résignée, elle partit vers le bureau du jeune comte. Elle toqua et attendit quelques secondes avant d'entrer. Sébastian servait un thé au jeune garçon assis à son bureau. 

- Asseyez-vous, je vous prie, lui dit Ciel. 

Cassandra s'installa sur l'un des deux siège. Le majordome lui servit une tasse du même thé. La jeune fille ne savait pas d'où il la sortait mais haussa les épaules. Elle regarda les feuilles qui étaient sous le nez du jeune comte. Elle y vit des symboles. Elle reconnut la langue qui n'était autre que le grec ancien. Voyant son intérêt, Ciel poussa la feuille vers elle. 

- C'est du grec, je n'arrive pas à traduire ces quelques lignes, lui avoua-t-il. 

Elle se saisit de la feuille et la lut. 

- Fournissez-moi un dictionnaire et je vous la traduis en une heure, répondit-elle, cependant, ce n'est pas ce qui m'amène. 

- Sébastian vous en fournira un, que vouliez-vous ?

- Faisons du donnant-donnant, je vous traduis ces quelques lignes et vous m'aidez à retrouver mon frère, pour lequel j'ai trouvé une piste, déclara-t-elle. 

Une lueur d'intérêt s'alluma dans les yeux du comte.

- Poursuivez.

- J'ai découvert le potentiel ravisseur et sa dernière adresse, cependant, je ne peux y aller seule, dit-elle. 

- Affaire conclue, nous irons voir votre lieu après le diner et vous traduirez ces lignes dès que vous le pourrez.

- Je le ferai dans la voiture, répondit-elle. 

En début d'après-midi, ils s'installèrent dans la calèche, Sébastian avait remis un dictionnaire ainsi qu'une feuille et un crayon. Elle s'installa sur la banquette et posa l'énorme livre à coté d'elle. Le jeune garçon s'assit en face et le majordome s'assit au siège conducteur. Elle commença à gratter le papier. Analysant et cherchant la traduction des mots. Après une heure de voyage, elle releva enfin la tête de son ouvrage. 

- J'ai fini, dit-elle victorieuse.

Ciel la regarda étonné. 

- Vous avez réellement tout traduit, demanda-t-il. 

- Bien sûr, le texte dit: " L'Oracle sera donné aux fidèles par la pythie la nuit sans lune du mois au manteau blanc. Rendez-vous au vieux temple enfui sous le West Norwood Cemetery. "

-Impressionnant, commenta le jeune comte. 

La calèche s'arrêta, la jeune fille glissa les feuilles dans le livre. Sébastian fit descendre Ciel et ensuite Cassandra. Ils étaient arrivés devant un immense portail fait d'immenses grilles forgées en fer. Au dessus il y avait des piques, si l'on essayait d'y grimper et que l'on glissait on pouvait s'empaler facilement. Le nom de l'hôpital figurait en arc de cercle sur le portail, "Websermer Hospital." Derrière les grilles, on pouvait apercevoir un grand manoir blanc. Il faisait froid dans le dos, même la nature semblait le contourner. La petite duchesse aperçut un corbeau se poser sur la grille. Une femme portant une longue robe d'infirmière arriva. Elle était un peu maigre, vieille, la peau fripée. Elle s'approcha du portail. 

- Que voulez-vous, demanda-t-elle, d'une voix austère. 

- Nous désirons voir le directeur de cette maison, répondit Ciel, autoritaire. 

La vieille femme ouvrit les portes qui grincèrent comme si elles n'avaient pas l'habitude d'être ouvertes...

- Suivez-moi, dit l'infermière. 



The Goldenblood Duchess [fanfiction Black Butler]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant