Les aventures de Ratle Snacke : Tome 1, Le trésor d'Akunamhatata

Chapitre 11: Un décor idyllique

A l'aube du jeudi 26 août 1909, le vieux coucou survolait déjà la ville de Paute, Ratle était fortement surpris de constater que le réservoir était toujours plein. Mais les espoirs du raton laveur s'estompèrent lorsqu'il entendit un ronronnement irrégulier venant du moteur. Effectivement, celui-ci se mit brusquement à cracher de la fumée noire, obstruant la vue de Ratle qui décida de se poser en urgence.

- Accrochez-vous mademoiselle Stardust ! Je crains que notre atterrissage soit mouvementé ! déclara Ratle en agitant sa main devant son museau.

Le vieux coucou se posa brutalement sur une prairie, avant de terminer sa course dans une grange, à proximité d'une ferme au toit de paille. Fort heureusement, l'atterrissage n'avait fait aucun blessés, Ratle se dégagea du cockpit et aida Lucie à descendre de la machine volante. Soudain, nos deux amis sursautèrent d'effroi, car des détonations de carabine se rapprochait de plus en plus. En effet, le fermier qui semblait avoir été tiré du lit par le crash de l'avion, entra dans la grange, armé d'un vieux tromblon fumant. C'était un vieux lapin vêtu d'un pantalon doté d'une seule bretelle, de bottes boueuses ainsi qu'une paire de petites lunettes sur la truffe.

- Quien es usted ? y que haces conmigo ! s'écria le lièvre en chargeant son tromblon.

- Disculpe este accidente, ¡somos viajeros perdidos ! Podría hablarnos de las ruinas precolombinas ? répondit Lucie d'un sourire gêné.

- Bueno, está bien esta vez, hay un antiguo templo detrás de las colinas ! No te lo podrás perder, tiene paredes coloreadas en rojo ! répliqua le fermier en posant son arme sur un tas de foins. Pero ... no planeas ir allí, verdad ?

Lucie hocha la tête en souriant, avant que le lièvre ne prenne ses pattes à son cou en hurlant. Devant cette situation un peu embarrassante, Ratle ne savais plus où se mettre, il s'approcha de Lucie pour la questionner sur sa discussion qu'il n'avait guère compris.

- Heu Lucie ? Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ? demanda-t-il en regardant le fermier se cloitrer dans sa baraque.

- Je me suis excusée pour les dégâts causés à sa grange, puis je me suis renseigné afin de savoir où se trouve le temple incas d'Akunamatata ! expliqua la licorne en souriant au raton laveur. Il m'a répondu qu'il se trouve derrière ces montagnes là-bas, mais quand il a compris qu'on allait s'y rendre, il s'est enfuit !

- Au moins, nous connaissons notre itinéraire ! Allez, en avant ! Plus vite on trouvera le temple, plus vite on aura de l'avance sur Georges Coles et Hazel ! ajouta Ratle en arrangeant son chapeau melon avant de marcher vers les montagnes à l'Est de Paute.

Nos deux amis marchèrent longtemps à travers des petits bois, longeant des ruisseaux et rivières, un havre de paix à quelques kilomètres du canton. Ils arrivèrent alors au pied d'une immense colline, avec au sommet les feuillages d'une épaisse forêt touffue qui se plissaient au vent. Ratle sorti une drôle de petite boîte, qu'il jeta par terre, ce qui laissa Lucie dans l'incompréhension la plus totale. C'est alors que l'étrange objet se déplia dans tous les sens, avant de devenir un véritable piolet.

- Q-q-quel est donc ce sortilège ?!? s'interrogea la jeune licorne très surprise.

- Ce n'est point de la magie ma chère ! Mais une invention d'Albert Lingot ! Il s'agit d'un piolet rétractable de poche, qui se déplie lorsqu'on le jette ! se venta Ratle en coupant une liane qui pendait à un arbre.

Il attacha celle-ci autour de sa taille, puis donna l'autre extrémité à Lucie en lui faisant signe de faire de même. La licorne s'attacha fermement, tandis que Ratle débutait l'ascension de la gigantesque montagne à l'aide de son piolet. L'escalade était dure et exténuante pour nos héros, mais la détermination et le courage les animait, rien ne pouvait les empêcher d'atteindre le sommet. Après des heures de grimpette ainsi que d'efforts, Ratle et Lucie arrivèrent enfin en haut de la montagne. C'est alors qu'un splendide panorama s'offrit à eux, une vue donnant sur le petit canton de Guachapala, ainsi que son fleuve qui se faufilait entre les montagnes. Des forêts denses et verdoyantes s'étendaient à des kilomètres, avec parfois quelques petites fermes, mais la civilisation n'était pas encore arrivée jusque-là, pas de trains ni de routes, simplement des sentiers de graviers et des arbres. La vallée respirait la tranquillité, Ratle se mit à scruter les environs avec sa longue-vue qu'il sorti de son chapeau, et aperçu au loin une forme étrange. Au Nord-Est de Guachapala, sur une autre grande montagne, s'élevait un petit château délabré.