Chapitre 8: Escale à Iquitos

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Aux aurores du Vendredi 13 août 1909, le soleil illuminait peu à peu les forêts sauvages de l'Amazonie, tandis que le petit bateau à vapeur poursuivait tranquillement son périple, le long du grand fleuve. Ratle, toujours endormit dans une des cabines du navire, ouvrit les yeux en s'étirant. Il se débarbouilla le museau, à l'aide d'une cruche d'eau posée près de son lit, avant d'enfiler ses habits et de rejoindre Lucie à la barre. Durant la nuit, ils s'étaient relayés au gouvernail, et ce matin-là c'était le tour de Ratle.

- Bonjour Lucie ! Comment va tu ce matin ? demanda le raton laveur en pénétrant dans le poste de navigation. Merveilleuse journée n'est-il pas ?

- Oui en effet ! Vous avez bien dormi ? questionna Lucie en se retournant vers notre rongeur. Ma cabine est-elle à votre confort ?

- Oui merci beaucoup mademoiselle Lucie, votre hospitalité vous honore ! répondit Ratle d'un sourire au coin des lèvres. Je suis fort heureux de rencontrer une passionnée d'histoire comme moi, d'où venez-vous si ce n'est pas indiscret.

- De très loin monsieur Snacke, un royaume lointain et inconnu... répondit-elle en baissant les oreilles.

Ratle voulu en apprendre d'avantage, mais il aperçut au loin le toit pointu d'un clocher. Il tira un coup de sifflet afin de signaler son approche, ce qui attira l'attention des promeneurs sur les quais, ainsi que des marins qui amarraient un autre petit navire à vapeur. Sur la rive se trouvait des sortes de huttes construites en bois, au toit de chaume, elles possédaient toutefois des façades très colorés. Ratle stoppa les machines, rapprochant le bateau au plus près du quai, puis il tira un levier qui fit tomber l'ancre. Pendant ce temps, Lucie lança les cordes d'amarrage sur les docks, avant de les accrocher solidement aux bollards. Puis, Ratle déploya une passerelle et débarqua pour rejoindre Lucie sur le quai, tenant fermement sa sacoche en cuir contre lui.

- Il va falloir être prudent, connaissant le professeur Coles, il n'abandonnera pas si facilement ! expliqua Ratle en lançant des regards méfiants autour de lui.

- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas sûre que ce Coles nous ait devancé ! Sans être indiscrète, puis je savoir ce que cache ta sacoche ? questionna Lucie très intriguée.

- Je suppose que je peux te mettre dans la confidence ! dit-il en sortant la vieille carte avant de la déployer. Voilà, il s'agit d'une carte ancienne incas, elle indique probablement un trésor ! Seulement, il y a des inscriptions écrites en langage incas que je ne comprends pas.

- Saperlipopette ! Quelle découverte ! Tu as de l'aubaine, je suis une passionnée des civilisations du Pérou ! rétorqua Lucie en jetant un coup d'œil au vieux parchemin. J'ai appris les dialectes du peuple incas, je pense pouvoir traduire ces inscriptions !

Lucie se concentra alors, lisant chacune des phrases inscrites sur la carte. Ratle était très impressionné de voir que la jeune ponette parlait parfaitement la langue incas.

- Fantastique ! Monsieur Ratle ! Ces écrits sont des indications pour débusquer la citée inconnue du roi soleil ! s'exclama Lucie en relevant le museau. Tout y est inscrit ! Les directions, les pièges, les énigmes et les différentes salles cachée !

- Ainsi donc, en plus d'indiquer un trésor, elle nous dévoile aussi des pièces secrètes ? Voilà qui est intéressant ! répondit Ratle en reprenant la carte afin de l'enrouler et la ranger. Maintenant il va falloir trouver un moyen d'atteindre notre but, allons voir cette petite bourgade là-bas.

Nos deux aventuriers contournèrent les petites huttes du village des pêcheurs, et marchèrent le long d'un sentier en direction d'Iquitos qui se dressait à l'horizon. Tout en suivant le chemin, nos deux amis contemplaient le magnifique décor des lieux. Les paillottes construites autour des marécages, les oiseaux multicolores perchés sur d'immenses arbres qui se faufilaient autour des huttes, des petits ponts fais de planches de bois posés sur l'eau. Puis, après avoir marché un peu, nos deux voyageurs arrivèrent dans la ville, où la verdure se faisait moins dense. Les bâtiments, aux architectures espagnoles, étaient peints avec des couleurs vives, un tramway traversait la grande avenue, des usines de caoutchouc longeait les rues, au loin le sifflet des bateaux à vapeurs qui naviguait sur le Rio Ucayali et Huallaga. Les habitants, majoritairement constitués de lamas, portait des frusques qu'ils avaient cousus eux même, et tiraient de grosses charrettes remplis d'hévéa. Ratle s'approcha de l'un d'eux pour se renseigner.

Les aventures de Ratle Snacke : Tome 1, Le trésor d'AkunamhatataDonde viven las historias. Descúbrelo ahora