XL. Coup d'Etat

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Le sifflement provoqué par le vent au travers de cette petite fenêtre mal fermée était incessant. On aurait pu croire qu'avec un vent plus calme la situation serait meilleure, que le son serait moins présent. Mais non. Il était toujours aussi agaçant. La fenêtre pouvait être ouverte. Ainsi le son s'arrêtait. Mais dans une cave dépourvue de chauffage en plein hiver, était-ce vraiment une bonne idée ? Non. Non certainement pas. Et il n'y avait rien dans cette cave. Elle faisait tout au plus quinze mètres carré, des murs vides, un sol vide, juste une petite fenêtre. Et encore, elle était juste assez grande pour que l'on puisse espérer y passer sa tête. Quoique, maintenant qu'il y avait des barreaux, même une tête ne passerait plus au travers. La porte quant à elle avait sans doutes été remplacée. Oh oui probablement, ou alors l'habitant d'origine était quelqu'un de peu rassurant. La porte était typique de celles des films : Un bon gros panneau métallique accompagné de sa petite ouverture au niveau des yeux pour pouvoir surveiller le prisonnier sans prendre trop de risques. Mais personne ne surveillait cette cave.

En fait, sortir de cette cave devait être un vrai défis pour tout prisonnier. Il fallait admettre que ceux qui l'avaient prises comme prison avaient bien choisi l'endroit. Défoncer la porte avait peu de chances de fonctionner, même Malcom n'y parviendrait pas. Arracher les barreaux ne pouvait se faire que sans certaines fictions, et Emma n'avait ni magie ni force surhumaine.

Alors la jeune femme, depuis seulement 48 heures maintenant, attendait. Elle avait eu le droit à deux visite la veille. La première de celui qui était le chef ici : Rodrick. Il était grand, il avait des cheveux mi-longs noirs, une épaisse barbe de la même couleur et un regard sévère, accessoirement marron.

- Comment t'appelles-tu ? Avait-il demandé en la regardant de haut en bas.

Elle avait répondu, d'une petite voix. Voix qu'elle utilisa aussi pour affirmer qu'elle appartenait à un petit groupe. L'homme qui l'interrogeait en déduis lui-même que ce groupe n'était pas très loin.

- Et qu'est-ce que tu faisais dans le coin ?

- Je repérais le quartier, répondit-elle, pour le moment on reste dans deux maisons de l'autre côté de la ville.

- Je veux l'adresse, demanda-t-il avec un petit sourire en sortant un bloc-note et un crayon.

- Vous allez faire du mal à mes amis...

Emma avait vu la façon qu'il avait de la regarder. Il ne cessait de parcourir son corps du regard. Elle lisait dans ses yeux qu'il avait fait des choses horribles... et malsaines. Trop malsaines pour qu'elle ne puisse imaginer qu'il ne rêve de profiter d'elle. Mais devant sa « peur » apparente, il accepta de lui laisser un jour ou deux de repos, sans omettre de lui caresser la joue du dos de la main, un sourire en coin dessiné sur le visage.

Puis elle avait reçu la visite d'un certain Bryan qui semblait être considéré comme le « général » de cette communauté. Habillé en soldat de l'armée de terre, il était très jeune, 30 ans tout au plus. Crâne rasé, yeux de couleur bleue électrique, il avait ce style du « mauvais soldat », le gars qui aimait taper dans le tas et provoquer l'adversaire.

Il était entré dans la pièce, avait observé Emma un long moment puis lui avait dit :

- Toi t'es pas innocente.

Ne sachant ni quoi comprendre ni quoi répondre, Emma s'était contentée de froncer les sourcils avec un air d'incompréhension. Puis il lui avait expliqué avec un air de lassitude totale qu'elle serait nourrie deux fois par jours, que toute tentative de fuite serait punie, que son seul droit était de demander à sortir pour aller aux toilettes, et il avait ajouté avec une ironie certaine que si elle voulait, elle avait le droit de se plaindre, mais en silence.

Humanité : Tome 2 - PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant