XXIX. Discussions

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 Le véhicule escalada le bord de route et s'enfonça de quelques mètres dans la forêt avant de s'arrêter.

- On continue à pieds à partir d'ici, dit Amélie en jetant un regard rapide à Nicolas.

Il se contenta de hocher la tête et saisit le fusil d'assaut posé devant lui. Ils patientèrent quelques secondes avant qu'Amélie ne se décide à sortir du véhicule. Elle attrapa son propre fusil d'assaut posé sur la banquette arrière avant de refermer la portière. Nicolas quitta à son tour la voiture. À une dizaine de mètres de là, deux mort-vivants approchaient à pas lents. Les deux survivants balancèrent leurs armes à feu dans leur dos et sortirent chacun un couteau.

- Prend celui de gauche, dit Amélie en s'avançant vers celui de droite.

Ils étaient tous les deux grands mais minces, portant jean et veste pleins de sang séché. Nicolas fit un pas en avant et perça le crâne du rôdeur, faisant jaillir une vague de sang. Le corps tomba au sol. Le second monstre qui avançait vers Amélie tourna la tête vers son camarade puis vers Nicolas. Alors, sans raison apparente il décida de changer de cible.

- Quand tu veux, dit Nicolas en reculant doucement.

Amélie s'avança vers le rôdeur et planta sa lame dans l'arrière du crâne chauve.

- On peut y aller, souffla la jeune femme.

- Et si c'est un piège ? Demanda Nicolas tandis qu'Amélie s'enfonçait déjà entre les arbres.

- C'est la raison pour laquelle nous ne sommes que deux, et celle pour laquelle Henry n'est pas avec nous.

Nicolas plissa les yeux et serra les dents. Il n'avait pas montré d'opposition à Amélie quand elle avait proposé cette stratégie, il ne pouvait plus rien dire, mais maintenant qu'il était sur le terrain, prêt à découvrir si cette journée serait la dernière ou non, il regrettait son manque de courage passé. La veille, après avoir parlé à Henry et l'avoir de nouveau enfermé dans le garage, Amélie avait annoncé que le groupe du chasseur -ou du moins il prétendait être un chasseur- devait contenir quatre membres, Henry compris, et ils avaient trois abris, dont un avait été pillé peu avant, causant la mort de l'un d'eux. Amélie avait donc proposé que Nicolas et elle partent le lendemain pour trouver ces chasseurs et tenter un pour-parlé. Si Henry avait dit vrai, ils n'auraient aucun problème à négocier une bonne entente entre les deux groupes.



- Où allons-nous maintenant ? Demanda Alexandre en sortant de la voiture garée sur le bord de la route.

Amélie, penchée sur un carte étalée sur le capot secoua la tête, comme si elle ne trouvait pas de solutions à un problème.

- On va suivre ton cap, dit-elle sans lever la tête.

- C'est la meilleure solution vu notre situation actuelle, répondit le jeune homme avec l'air gêné.

- Malcom pense la même chose.

- Et toi ?

Cette fois Amélie releva la tête et plongea son regard dans celui d'Alexandre.

- Les villes ne me rassurent pas, qu'il s'agisse des rôdeurs ou des Hommes, comment leur faire confiance ? On ne sait pas sur qui on peut tomber.

- Moi vous m'avez bien fait confiance.

Amélie hocha la tête.

- Tu n'étais pas en position de force, mais quand tu te retrouves face à quelqu'un qui l'est... c'est là que tu vois vraiment qu'il est.

Humanité : Tome 2 - PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant