Surprise

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Je fus réveillée par le facteur qui sonnait à la porte. Voyant que mon père n'allait pas se lever, j'allais ouvrir au facteur, qui demanda à le voir. Je fus donc forcée d'aller le tirer du lit, ce qui ne me réjoussait pas vraiment. Il m'accueillit en grognant, comme à son habitude. Lorsqu'il vit que le facteur avait un petit paquet pour lui, il me parut soudainement beaucoup plus enjoué. Une fois que le facteur fut partit, il me demanda d'aller dans le salon en fermant les yeux. Satan me suivait, visiblement autant intrigué que moi par cette mise en scène. En arrivant, j'entendis un froissement de papier et un petit toc  un peu sourd. L'impatience me gagnait de plus en plus. Quand mon père m'autorisa enfin à ouvrir les yeux, je n'aurais pas dû l'écouter. Seulement, à ce moment-là, je ne le savais pas. J'ouvris lentement les yeux. Vous savez, comme dans ces films Hollywoodiens, où l'héroïne se demande ce qu'elle va trouver en ouvrant ses yeux. Eh bien, j'étais exactement dans le même cas. Enfin, pas tout à fait. Je n'étais pas non plus devant un horrible dilemne, choisir entre sauver le chien ou la belle-mère. Bref, revenons à nos moutons! J'ouvris donc les yeux. Ce que je vis me laissa sans voix. J'étais absorbée. Elle était magnifique, tout en pierre, mais avec un visage moqueur. Elle avait un petit rictus qui la rendait un peu vile. Pourtant, elle était sublime, et elle donnait l'impression qu'elle pouvait à tous moments vous sauter à la figure pour vous y déposer un baiser fatal. Un peu comme ces sirènes, qui  vous attirent pour vous anéantir ensuite. Elle faisait l'effet d'une bombe. Et elle était à moi. J'enlaçai mon père, ne pouvant contenir ma joie. Ma première statue! Je lui posai alors une question un peu indscrète:

- Elle est magnifique, merci beaucoup! Au fait, elle a dû coûter son prix, non?

- Ttt! Je ne dirais rien!

- Bon... En tout cas, merci encore. Elle doit bien avoir un nom, n'est-ce pas?

- Mon cher Watson, je crois bien que nous venons de résoudre le mystère du siècle!

- Papa!

- Je plaisante! Elle s'appelle Odile, et elle est réputée pour être maléfique. Il me semble qu'on m'a dit qu'elle aurait essayer de tuer ses anciens propriétaires en asprirant leurs esprits. Mais ce ne sont que des rumeurs, ma chérie.

Odile... Ce nomme fit frissoner, et Satan se mit à cracher et à feuler comme jamais. On aurait dit que la présence d'Odile le perturbait. Moi aussi d'ailleurs. C'est pourquoi je m'empressai de remercier une nouvelle fois mon père, et de courrir la poser sur mon étagère. Bizarrement, après l'avoir mise dans ma chambre, je me sentis mieux. Et j'avais raison, car en un sens, cette statue exercait sur moi un pouvoir de pression. Bien évidemment, je me dis que ce n'était qu'une impression. Et sur ce point-là, j'avais tort.

OdileWhere stories live. Discover now