Chapitre 1

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Sofia se réveilla la première. Un mal de tête assourdissant lui martelait le crâne et quelque chose sur sa bouche l'empêchait de respirer convenablement. Elle voulut retirer l'objet qui obstruait son souffle mais ses mains opposèrent une forte résistance. Elles ne pouvaient pas bouger. Sofia baissa la tête. Elle était ligotée. Ses yeux se relevèrent précipitamment pour lui offrir une vision d'horreur. En face d'elle, à quelques mètres, son copain était inconscient. Les liens accrochés à la chaise en bois le maintenait assis et son teint pâle contrastait avec la blessure rouge vif qui décorait son front. L'estomac de la jeune femme se serra d'avantage et ses poils se dressèrent sur ses bras. Elle essaya de garder la tête froide.

Ce n'est pas réel, se rassura-t-elle. Tout ceci n'est qu'un cauchemar. Le début d'un film d'horreur.

Elle observa avec minutie la salle sombre dans laquelle elle se trouvait. Elle était immense, environ de la taille d'un gymnase. Les seules ouvertures étaient de hautes et larges vitres sous le plafond qui culminait à plusieurs mètres de hauteur. Tout à coup, une odeur nauséabonde la prit à la gorge et elle dût ravaler son petit déjeuner. Cet endroit puait la mort. Aucun doute, elle était dans l'un des entrepôts. 

En se remémorant ses derniers souvenirs, elle sursauta et les battements de son cœur s'accélérèrent. Affolée, elle chercha sa fille du regard tandis que des larmes envahissaient ses yeux. Elle ne pouvait concevoir le fait que quelqu'un ait pu la blesser. Elle la vit endormie dans sa poussette, entre deux caisses entreposées, dans un coin de la salle peu éclairé. Le nœud qui tordait les entrailles de Sofia se desserra légèrement. La petite n'avait rien, c'était le principal. 

La jeune maman se ressaisit ; il fallait qu'elle sorte de là. Elle se mit à tirer sur ses poignets, de plus en plus fort, mais les liens beaucoup trop serrés lui lacéraient la peau. Ses chevilles subissaient le même sort, et elle se maudit de ne pas avoir mis de chaussettes le matin. 

Dans un cri de douleur à moitié étouffé, elle usa de ses dernières forces dans une ultime tentative de liberté. Ses poignets saignaient. Elle sentait les gouttes de sang couler et les entendait s'échouer sur le sol couvert de poussière. De quelques battements de paupières, elle chassa les larmes dans ses yeux.

Elle n'était pas faible. Elle ne pouvait pas se permettre d'être faible.

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