CHAPITRE 60

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Flash-back début décembre 2022

On a failli s'endormir devant un film Netflix que nous avons mis trois heures environ à trouver. Ma tête posée sur le ventre de Jenifer, mon oreille droite détecte les paroles du film alors que mon oreille gauche est exposée aux bruits plus que bizarre que fait le ventre de Jen. Mais, il est vraiment nul ce film. Pourquoi on l'a mis ?

— Aller Ali, je vais prendre une douche, cette daube m'endort.

Je soulève légèrement ma tête et elle arrive à s'en aller du lit. Jenifer me laisse seule devant le film et doucement je ferme les yeux. Alors que je commence à m'endormir, de la musique se fait entendre, venant de la salle de bain. Mais... Je reconnais cette chanson ! Je me redresse et d'un seul coup, j'imagine Jenifer en train de danser sur cette musique, sous la douche. Un sourire naît sur mon visage et je ne peux m'empêcher de vouloir voir ce que mon cerveau imagine. Je sors du lit et me dirige vers la salle de bain. J'ouvre doucement la porte, en essayant de faire le moins de bruit possible et mon regard se pose sur une Jenifer qui chante à tue-tête le single « Everytime we touch » de Cascada, un gel douche à la main, qui symbolise le micro. Cependant, elle doit se sentir observer puisqu'elle finit par me fixer. Elle coupe l'eau et commence à me parler :

— Ca va, je ne te dérange pas Delaunay.

J'ouvre la porte, de toute façon, elle m'a vu. Son corps.

— Ali !

— Quoi ?

— J'espère que je ne te dérange pas surtout !

— Pas le moindre du monde. Tu me laisses regarder un film nul pendant que tu t'ambiances sous la douche sur du Cascada !

— Et ?

— Je suis jalouse.

— De ?

— De la douche limite.

Jenifer rit et me demande de partir pour qu'elle finisse de se doucher.

— Tu as un film à regarder, tu dois me dire comment ça se termine !

Je souffle et retourne devant la télé. Ce n'est qu'une bonne dizaine de minutes, que sur « Low » de Florida, Jenifer débarque dans la chambre, une simple serviette de bain autour de son corps. Elle improvise une petite chorégraphie et chante en yaourt les paroles. Assise sur le lit, je suis morte de rire à la voir faire. Elle s'approche du lit, me tend ses mains pour que je les prenne. Ce que je fais et je me lève du lit. Ensemble, on commence à danser sur la fin de la chanson. Dès que Low se termine, Jenifer s'arrête et pianote sur son écran pour trouver une autre chanson. « Toxic » de Britney Spears démarre et ma brune se lance dans un cover approximatif tout en me collant, en m'embrassant et je sens l'envie d'elle monter en moi.

— Laisse-moi choisir la prochaine.

Jenifer me donne son téléphone et je mets « Jolie nana » de Aya Nakamura. La chanteuse me quitte et monte sur le lit. Une nouvelle fois, elle se met à chanter les paroles, du moins le refrain. Elle me fait beaucoup trop rire. Alors qu'elle se déhanche, elle manque de louper sa serviette qui se défait. Elle la remet bien et me lance un :

— Ah, ça t'aurait fait plaisir !

— J'attends toujours qu'elle tombe tu sais.

Elle se rapproche du bord du lit et moi d'elle. Mes mains se posent sur ses fesses et mon menton vient presque s'implanter dans son ventre.

— Dis-moi, ça finit comment le film ?

— J'en sais rien. Il doit coucher avec la meuf, se marier avec et avoir beaucoup de mômes.

— Sérieux ? Je voulais qu'il sorte avec le gars moi ! Je suis tellement déçue. Les scénaristes, ce n'est plus ce que c'était avant.

— Lance-toi pour faire ton propre film.

— Non, ça m'intéresse pas. Oh attends, j'ai une idée de chanson française qui laisse à désirer.

— Jenifer, ça ne se fait pas !

— Ce qui se passe dans une chambre d'hôtel reste dans une chambre d'hôtel.

— Bien sûr.

Elle se recule un peu et cherche sur Youtube.

— Oh, j'ai mieux ! Je te chante le refrain et à toi de me dire ce que c'est !

— Si ça se trouve je ne connais pas.

— Mais si, enfin, je pense. Bon, laisse-moi chanter.

Elle se racle la gorge et commence à chanter a cappella. Bon, sans musique, ça rend beaucoup moins.

— Il l'aimait à la mort, elle l'aimait à la vie, il vivait pour elle, pouvait mourir pour lui !

Pauvre Gradur. Vraiment. Je ne sais pas s'il doit être honorer parce que Jen chante sa chanson, mais en tout cas, je crois que sa première réaction serais de pleurer parce qu'elle lui massacre sa chanson.

— Mel je le sens, je le sais, je le suis, il se fout de moi, commence-t-elle.

Je monte sur le lit avec elle et continue la chanson.

— Mais Vi' arrête! Tu sais ton mec t'aime. Ton mec m'a dit "Tu sais Mélanie, Vi' c'est une reine et je pourrai crever pour elle". Faut pas que tu paniques, j'te jure ton mec assure, ton mec assume, Vi' ouais. Ton mec est pur, il te trompe pas, j'en suis sûre.

— Non mais tu n'sais pas toi, ça fait deux mois que j'sens son odeur.

— Quoi ? Questionnais-je.

— Qu'elle laisse des messages tous les quarts d'heure.

— Mais non !

— J'ai infiltré son répondeur

— Mais non !

— Mon mec se tape une autre femme ouais. Je n'sais pas si j'assume de le voir avec elle.

— Vas-y tape. Non, tape j'te dis.

— Mais qu'est-ce t'as fait là ? Pourquoi toute cette violence moi j't'ai rien fait moi?

— Ouais, dis-lui.

— J'te jure cette fille j'sais pas c'qu'elle foutait chez moi.

— Hein ?

— En tous cas j'y étais pas, ou bien c'était pas moi, parce que moi j'sortais ma chienne.

Jenifer éclate de rire, moi aussi et on arrête là. Elle tombe dans mes bras et je l'embrasse. J'aime tellement ces moments où Jenifer devient sa vraie elle, à faire la fête, à faire la folle. Ça lui va bien. C'est un côté qu'elle ne montre pas souvent, ou du moins, elle ne va pas jusque-là. Ses bras entourent ma nuque et son regard vient se poser sur moi.

— Ça me fait du bien d'être avec toi Ali.

— Je t'aime Jenifer.

Sa bouche dépose un baiser sur la mienne, un baiser que je prolonge, parce que j'ai besoin d'elle, parce que nos moments sont les meilleurs de notre vie. C'est à ce moment-là où j'aimerais que le temps se stoppe, qu'une minute en dure deux pour que je puisse profiter un peu plus. Je me sens si chanceuse de l'avoir avec moi.

Ose enfin l'amour [JENIFER FANFICTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant