Chapitre 25 : Fureur d'ambre et éclat d'améthyste

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Noborath, 18e jour de Novram, soir

Noborath, 18e jour de Novram, soir

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Crysta

Semblables à des lances d’argent dans le ciel noir, les rayons de lune perçaient faiblement à travers les nuages. Le scintillement des étoiles brillait au-dessus de nos têtes. Pareil aux multiples joyaux et bijoux étalés sur les tables marchandes.
 
Je scrutai la foule tel un lynx à la chasse, à la recherche de deux perles ambrées et d’une cape olive. Cet inconnu qui pourrait nous aider à atteindre notre objectif et nous conduire à l’endroit où se trouvaient les réponses à mes questions. Je priai intérieurement pour qu’il n’ait pas déjà quitté Noborath. En dépit de son désaccord, Bjorn me seconda dans mon investigation.
 
L’effervescence régnait encore comme lors de notre dernier passage. À croire que Noborath ne dormait jamais. Nous passâmes devant des surfaces remplies de pattes d’animaux étranges. Devant l’échoppe de Grüs qui paraissait s’ennuyer derrière son kiosque. 

Malgré notre attitude hâtive, les commerçants parvenaient à nous alpaguer en nous présentant leurs produits juste sous notre nez.
 
— Un teint frais et réveillé en appliquant la chair de cette tomate sur votre visage, mademoiselle !

L’odeur aigre du légume noirci me monta à la tête. Je ravalai ma salive. Rien que la proposition en elle-même me donnait envie de vomir. Je déclinai l’offre en pressant le pas sans m’inquiéter de la mine indignée du marchand. 

Je parcourus du regard l’assemblée d’acheteurs aussi enfiévrés que tout à l’heure. Observant les postures et écoutant les voix, je plissai les paupières pour mieux distinguer leurs vêtements et leurs couleurs. Puis enfin, je crus apercevoir sa cape verte parmi un regroupement de touristes. Mais en me penchant au-dessus des étals je perdis tout à coup l’équilibre.

— Faites attention, mademoiselle ! fulmina un petit homme chauve mécontent sur lequel je venais de trébucher.

— Veuillez m’excuser, dis-je. 

Bjorn m’aida à me relever pendant que l’autre, déjà debout, me foudroyait des yeux :

— Vous savez combien vaut un vase comme celui-là ? mugit-il comme un buffle furieux.
 
Il s’épousseta de haut en bas en protégeant son trésor : un récipient azuré strié de blanc qu’il tenait contre son torse frêle.

— Mon amie s’est excusée, me défendit Bjorn. Inutile de vous fâcher, et en plus, il n’est pas cassé !

Le bonhomme fit pourtant la sourde oreille.

— Vous ne pouvez pas savoir le nombre de fois où je me suis rendu à la Jonction Dorée sans jamais en trouver un en pareil état, poursuivit-il. C’est de la véritable agate rayée ! Elle éloigne les esprits perturbateurs comme vous ! 

J’écoutais à demi ce qu’il disait, trop occupée à chercher après notre homme encapuchonné. En m’éloignant de quelques pas, je remarquai que celui-ci avait disparu de mon dernier champ de vision. Je retins un juron. Évidemment.

L'avènement de l'ombre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant