Je me rappelle de toi, à l'hôtel Concordia

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12/10/1998

Aujourd'hui je dois me rendre au studio de tournage de《Great Gatsby》pour travailler ma chanson avec Baz Luhrmann. J'ai pus écrire quelques paroles hier dans l'avion, j'ai hâte de lui présenter!

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Je descend de la berline noir, je marche jusqu'au studio de tournage, en entrant à l'intérieur je peux voir des chariots élévateurs un peu partout, la pièce grouille de monde et certains sont habillés avec des habits des années 20, ce qui est le plus impressionnant c'est l'immense décor au centre du studio. Il représente une sorte de devanture de château avec un escalier descendant jusqu'à la reconstitution d'une piscine. j'ai l'impression d'être retournée au siècle dernier, tout est fait jusqu'aux derniers détails. Je traverse le grand studio, j'arrive dans un couloir remplis de portes sur chacune d'elle il y a le nom d'un acteur. Je doit être dans les loges, il doit sûrement y avoir celle du réalisateur. Je cherche du regard parmis les différentes étiquettes celle de Baz Luhrmann, je trouve enfin sa loge au fond d'un couloir. Je me dirige vers celle-ci, je toque à sa porte et un léger《entrer》se fait entendre. J'ouvre la porte et entre, à la place d'y trouver le réalisateur je vois Leonardo Dicaprio assis devant un grand miroir.

《- Désolé je pensais que c'était la loge de monsieur Luhrmann.

Je fais demi-tour et m'apprête à sortir.

- C'est la sienne, tu peux rester je l'attends aussi. Dit-il en pivotant sur son fauteuil pour être face à moi

J'entre en fermant la porte derrière moi, je m'assois sur un sofa à l'autre bout de la pièce, je sors mon carnet et commence à gribouiller sur mes brouillons de chansons.

- Qu'est-ce que tu fais? Demande t-il

Je relève la tête vers lui, je remarque que ses yeux sont légèrement rouge comme si il avait pleuré. C'est sûrement à cause du film, il a dû tourner une scène où il devait simuler des pleurs.

- Je modifie mes textes. Dis-je en replongeant ma tête dans mon carnet

- J'ai entendu dire que c'est toi qu'allais réaliser la chanson du film, je trouve ça cool j'aime bien ce que tu fais.》

Je n'arrive pas à déterminer si il est honnête ou si il joue son rôle de séducteur en s'intéressant à ce que je fais. Après tout c'est le playboy le plus représenté sur tout les magazines de potins à mamie

《- Merci, dis-je brièvement en continuant de râturer mes mots

Je l'entends se lever, il s'assoit à côté de moi, je ferme brusquement mon carnet et lève la tête vers lui ce qui l'obmige à relever son regard vers moi.

- J'ai pas dis que tu pouvais regarder, dis-je

- Je vais pas te voler tes idées...souriait-il mesquinement

Ce serait mieux si il pouvait rester loin de moi car j'ai l'impression d'avoir de moin en moin d'espace vitale sur ce sofa. Je me lève quand quelqu'un rentre dans la pièce, c'est le réalisateur.

《- Mon secrétaire m'a dit que vous seriez là, comment allez vous? Demande dit-il

Je lui serre la main et lui sourie.

- Bien merci, j'ai réfléchis sur deux musiques qui peuvent correspondre au film. Dis-je avec joie en lui donnant mon carnet.

Il le prend, il regarde les paroles de deux des musiques que j'ai écrite quelques jours plus tôt, j'essaie de décrypter ce qu'il peut bien penser mais son visage n'affiche aucune émotion, il ne fait que hocher discrètement la tête. Je ne pense n'avoir jamais été aussi stressée pour présenter mes musiques, normalment je me fiche royalement de l'avis du directeur de mon label mais ici c'est différent, je travail pour un film! Il s'assoit sur le fauteuil où était plutôt Leonardo, l'acteur vient prendre place à côté du réalisateur, il me jette un regard taquin en papillonant des cils et il tourne le regard sur mon carnet. Je le déteste déjà.

Pendant plus d'une heure nous avons discuté des musiques pour finir par dire qu'elle ne convenaient pas. Bien sûr, Leonardo est resté tout le long et n'a cessé de me lancer des regards énervants. Le réalisateur m'a ensuite dit que j'aurais une interview avec les acteurs du film demain après-midi, je n'ai jamais fais d'interview avec d'autres personnes et j'ai un peu peur de ce que ça va donner.

Je sors des studios, la ville est plongée dans le noir, je jette un coup d'oeil à ma montre qui affiche 8:31pm, je prend un taxi et rentre à l'hôtel. Arrivée à ma chambre je jette mon sac sur le sofa, je prends ma guitare et mon paquet de cigarette. Je sors sur le balcon, je m'assois sur une chaise, je sors une cigarette, l'allume et tire dessu en laissant la fumée danser dans le ciel illuminé de paillettes blanches.
Je pose ma cigarette à côté de moi et je commence à gratter longuement les cordes de ma guitar...j'ai l'impression d'animé la ville de Sydney, des gens sont avec leur amant ou bien d'autres dorment pendant que je joue une sérénade à la guitare. Ça fait très Romeo et Juliette, il ne manque que Romeo m'attendant en bas avec une rose dans la bouche. Je rigole à cette idée, je commence à fredonner les paroles de Chelsea Hotel de Leonard Cohen.

Je me laisse porter par les paroles. Après les dernières notes jouées je reprend ma cigarette entre mes lèvres, je tire dessu et souffle la fumée dans le ciel recouvert d'un drap d'étoiles...

Tu Me Vois Comme Ça?Where stories live. Discover now