ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ ᴠɪɴɢᴛ﹣ᴄɪɴϙ

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ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ ᴠɪɴɢᴛ﹣ᴄɪɴϙ

sɪʟɴᴄᴇ 2

La rosé avait rendu mes chaussettes toutes humides. Mes orteils n'arrêtent pas de se plaindre et quand à mon estomac, il semble se retourner sur lui-même. J'ai comme une nausée constante qui fragilise mon estomac, au plus elle séjourne en moi. Je perdais mon regard en fait, au loin, très loin, jusqu'au fond de la barrière de ciment qui nous coupait du monde extérieur. J'avais la sensation de ne plus être en sécurité, ni dehors, ni dedans. Je ne savais même plus pourquoi j'étais enfermé ici. Compter les jours comme un détenu n'était pas dans mon genre, je comptais les gens vis à vis des têtes qui entraient et sortaient dans cet établissement. Tandis qu'un genre de peine à l'apogée des feuilles d'automne murmurait une potentiel folie que je désirais accepter,  quelque chose me faisait comprendre que tout était normal. Pour moi, en tout cas, tout est normal.

Peu importe la thérapie, tout restera pareil. Alors autant m'enterrer directement.

Nous ne sommes pas vraiment en automne, j'ai mentis. Il fait même très chaud et l'été étouffe mes poumons. Il n'y a plus de signe de l'autre côté de ces murs qui me seraient destiné. Personne ne vient me voir car malgré que peu de monde savent, ils ne recherchent pas à compatir avec ce que je représente. Je me sens exclu pour ne pas dire reclus de mon propre-chef. On dit qu'on a les réponses au fond de nous, les clefs de nos propres serrures et donc que nous voyons toutes nos portes : en-dedans. Mais dedans quoi, dedans où ? Je ne vois aucune porte, si bien que je rêve de pièces longues et infinies qui ont des couloirs, des lumières au plafond et des tapis au sol ; mais qui n'ont aucune porte. Elles n'ont même pas de fenêtre. Je ne sais pas ce que cela signifie, j'en ai trop peur... Tout ce que je sais, c'est que je suis prisonnier et que, attendant de réussir à contacter mon guide, je dois me débrouiller avec mon instinct. Mais quel instinct ? Il est tout foireux mon instinct ! Il ne me mène jamais là où il faut et encore moins quand il le faut. Je ne noue pas mes lacets avant de sortir courir pour être sûr de pourvoir tomber lors du marathon ; allégorie et métaphore ici, de ma vie.
Je suis le plus seul en ces lieux.
Ni vraiment fou ni vraiment saint d'esprit : je n'ai pas de voix avec qui discuter, je n'ai pas une haine pour les gens qui portent du bleu, je ne crois pas que le gouvernement veut ma peaux, je ne veux pas cogner de mes points dès qu'on ose échanger un regard en coin, il n'y a pas une voix qui me demande de perdre du poids.

De toutes ces personnes, je suis la plus seule. De tous ces malades, je suis celui qui s'emmerde le plus. Il n'y a rien dans ma tête, il n'y a que moi qui parle encore et encore, qui décrit longuement ce que je vois, ce que je ressens, ce que j'expérimente. Il n'y a que mes intonations, mes virgules et mes points. Personne ne prend la parole autre que moi, je suis le seul à faire ça, le seul à me dire que je suis seul... Le seul à contempler les lettres de mon histoire défiler attendant que le cadrant fasse passer plus rapidement les minutes puis les heures de toute ces journées .

Personne.

Je m'étais affligé un silence.

Il était hors de question que je me mette encore plus en danger que je ne l'avais fait jusqu'à présent. Si je tentais la moindre action je risquai de me vendre tout entier. C'était probablement ça le plan auquel j'avais aboutis : le silence. Une approche que je n'avais jamais tenté. Ne rien faire, être patient, se dire que tout allait s'améliorer, s'en tenir au minimum du script qui s'agitait devant mes yeux. Alors j'obéissais comme à chaque plan que j'avais pu élaborer. Je n'allais pas faire foirer quelque chose d'aussi important. Je roulai mes pouces l'un sur l'autre en constatant que ma peau se caressait avec délicatesse : c'était des fourmillements assez particulier. Ma peau accrochait un peu, elle avait l'air pourtant trop lisse pour accrocher... Je me forçai à continuer pour garder le contrôle sur cette sensation qui me donnait quasiment des picots le long de mes nerfs. Je n'avais expérimenté rien d'aussi doux depuis si longtemps. Mes pieds se crispaient carrément ô combien la sensation était si bonne. Je ne voulais pas que mon visage ne me trahisse cependant, alors comme un guerrier, je continuai de joncher l'horizon pour ne pas me déconcentrer du silence que je voulais laisser paraitre sur ma bouche. Pas grand monde trainait finalement dans le jardinet que l'on avait. Après tout, l'effectif avait l'air bien réduit depuis.  Mais outre les bruits de d'habitude, il eu une voix derrière qui ne faisait pas le même bruit que tous les sons répertorier dans ma tête. Cette femme... Je pouvais m'imaginer son visage mais ne m'en souvenais pas et quant à son mari, son accent de fond de gorge réchauffa mon attention. Avec eux se promenait une troisième voix qui m'avait vu sur les escaliers et qui hésitait à s'approcher sans même savoir qu'elle ne devrait pas le faire. J'étais attentif, au point que la pointe de mes oreilles bougea faiblement comme si elles voulaient s'échapper pour ne pas assister, comme moi, au potentiel désastre. Je liais mes mains à mon visage, le frottai, me terrai dedans et y soufflai tout l'air contenu en moi. Leurs pas était une véritable cacophonie.
Ils s'approchaient, puis allaient à droite mais étaient en fait à gauche et sur le bois grisé de la terrasse, voulaient emprunter les escaliers sur lesquels je trônais. L'envie de prendre la fuite me fit trembler. Mais je ne pouvais faire un mouvement. Jimin m'effleura avec ses parents qui s'alliaient a lui en une garde rapprochée. Ils allèrent plus loin dans l'herbe, se réjouissant de l'allure vivante de leur enfant. Je me cachai avec mes doigts comme un rideau : j'avais la vue d'un bien être et d'une entente qui me paraissait controversé. Comment il était possible d'être si souriant dans un hôpital psychiatrique, comment regarder la chair que l'on a tissé avec sa moitié, de façon aussi bienveillante alors que celui là à voulu mourir juste avant ?

J'en viens en saisir ce sur quoi, je m'étais endormie jusqu'à maintenant. Je le haïssais. Je le jalousais terriblement d'avoir pour lui ce que j'aurais voulu avoir pour moi. Me rendant compte d'une tel aberration je regagnai l'intérieur en essayant de trouver une cachette. Il allait s'en aller et pour de bon, j'allais être seul. Plus une ombre gravitera autour de moi et lorsque je serais sortie, tout le monde aura oublié à quoi mon visage ressemble. Je ne serais plus ce cocktail explosif, je redeviendrai seulement la terre qui a vu faner un parquet d'ancolie. Un homme perdu parmi les siens. Je redeviendrai ce que l'on aura toujours demandé de moi, un homme parmi tant d'autres. Me voilà gagner par des sanglots d'humeurs torrides. J'avançais dans l'immense domaine en cachant mes mains dans mes manches, serrant le tissus immaculés pour le tordre jusqu'à que ma peau en perde son sang. Tant la colère fut amère je désirais que l'on me serve un café bien chaud pour en faire partir le goût. Je voulais m'échapper de là, partir d'ici et prendre la fuite jusqu'aussi loin que possible. Tous mes droits avaient été supprimé par ma faute, je devais supporter ça. Que pouvons-nous retirer à un individu qui s'est lui-même tout coupé ? L'incapacité à traiter un choix me tronque, j'ai l'impression que mon oxygène diminue à chaque pas colérique que je fais vers ma chambre. Il me faut mon espace ainsi que ma liberté car sans cela, je ne suis que comme eux : un être condamné à pourrir dans la folie de son silence.
Et quand nous sombrons, le silence n'est plus vraiment une vertu ni un luxe. C'est une rêverie que l'on voit s'échapper comme un oiseau empressé de retrouver l'air, le vent et que les jolis paysages car depuis trop longtemps gardé en cage : il s'imagine vivre cette vie paradisiaque aux côtés de son reflet dans son miroir – miroir qui l'a poussé à la folie.
Je ne peux plus me regarder dans un miroir tout simplement car il n'y en a pas là où je suis, mais dès que je me croise quelque part, je veux tout simplement mourir à l'idée d'avoir de même gâcher ce qui était vrai-semblablement ma propre vie. Et il n'y a pas de coupable à cela, il n'y a que moi qui est décidé d'emprunter cette voie là, pour donner réponse à ceux que je pensais me vouloir du mal. Mais personne ne me veut du mal mis à part moi-même car je le dirais encore et encore jusqu'à que cela sonne comme la vérité. Il n'y a que moi dans ma tête, moi et moi seul et c'est bien pour cela que je me sens si seul.




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woaaa la fin est si proche
désolée pour cette absence j'étais en déménagement :/

ᴀɴᴇᴅʜᴏɴɪᴇ, jmjkOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz