Chapitre I

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                   PDV BÉCA

            Le soleil disparaissait petit à petit derrière les mornes, laissant place à un ciel bleu et une vue paradisiaque, merveilleuse à l'horizon. Ce tableau parfait, du ciel qui se confond avec le bout de la terre et le soleil qui tarde à disparaitre totalement. J'étais totalement émerveillée à la vue d'une telle splendeur, chaque soir c'était le même spectacle, je ne me lassais jamais.
                Je laissai sortir un long soupir et m'allongeai sur mon lit, fermant les yeux j'évacuais toutes les frustrations de la journée. Cette  dernière n'avait rien de spéciale, elle était comme les précédentes, fatiguantes, ennuyeuses... C'est pas que je n'aimais pas mon travail. Passée une journée entière aux chevets des patients, le bruit des machines qui dans mon enfance me faisait peur était devenu maintenant ma mélodie quotidienne.

        Moi Rébecca Dubois, Béca pour les intimes, une jeune femme réservée, altruiste et soucieuse. À 24 ans, je suis infirmière à l'hopital Saint-François-de-Sales, je fais le métier dont j'ai toujours voulu, prendre soin des autres m'a toujours plu. Savoir que quelqu'un a besoin de moi pour le surveiller, pour l'encourager à aller mieux et le rassurer dans ses moments de panique, c'est sur ce chemin que j'avais toujours rêvé de m'aventurer.

       Malgré l'insistance de mon père, m'avouant, qu'il aurait voulu que je sois docteur au lieu d'une simple infirmière...Ceci n'empêchait pas cela, bien que j'ai toujours été douée à l'école; je me voyais mal être appeler Docteur Béca. Je fuyais de nombreuses responsabilités...

         J'aimais le fait d'aider les gens à récupérer, leur voir sourire et aller de mieux en mieux chaque jour. Par contre, il y avait aussi ces moments où tous basculaient, des patients avec qui on s'était attaché, mouraient. Ce fut le cas de cette adorable petite fille de 12ans qui commençait à aller mieux et tout d'un coup elle se sentit mal. En une fraction de seconde, elle avait cessé de respirer, essayant de nombreuses fois de la réanimer mais en vain.

-C'est finit!!! Elle est partie, heure du décès 16h50. Avait déclaré Docteur Smith avec son regard avide et sombre.

       La salle était remplie d'auxiliaires, d'infirmiers, de docteurs, ils étaient tous présents pour sauver la petite Aurélie. Cette petite avait fait sourire pas mal d'entre nous, elle avait cette envie de vivre et  son rêve d'aller aux Bahamas l'été prochaine avec sa famille, son rire d'enfant se faisait entendre dans tout l'hôpital lorsque ses soeurs la rendaient visite. Ce qui fut le plus dur, c'était d'annoncer la nouvelle à ses parents et ses soeurs. Plus jamais d'Aurélie, sa joie enfantine, son sourire qui a pu fondre le coeur de plus d'un, ne se ferait remarquer à nouveau... Elle allait nous manquer, même à Evah la chieuse du service, je l'avais surprise entrain de se moucher dans le couloir. L'atmosphère avait totalement changé depuis, les sourires, les rires avaient disparu. On reprenait peu à peu nos postes, sachant effectivement que plus jamais une Aurélie pareille.

-Jamais une comme elle!!! Avait dit Suzy la petite brunette adorable de l'accueil.

      Les souvenirs surgissaient en moi comme si c'était hier, bien que cela remontait déjà à deux semaines, je n'étais pas prête à l'oublier.
       Plongée dans mes souvenirs qui s'étaient très vite transformés en rêve, la sonnerie de mon téléphone me faisait sursauter; ainsi je réalisai que je m'était endormie. Il était presque dans les 22h, j'avais dormi durant 2h ce qui semblait duré pour moi quelques secondes

     «Qui peut bien m'appeler à une heure aussi tardive?» Me demandai-je?

        Je me redressai sur le lit, décrochai le téléphone et fus soulagée d'entendre une voix qui m'était si familière au bout du fil!!! Ma chère et tendre amie Céline.

Seulement ToiWhere stories live. Discover now