VII - Premier Noël.

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"You're everything I need and more it's written all over your face."

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Harry m'avait donné rendez-vous au grand sapin qui avait été joliment décoré et mis dans le centre ville de Londres. Il faisait vraiment froid et je l'attendais en essayant de me réchauffer au maximum, parce que oui, j'avais froid, et non, il n'était pas en retard. J'étais trop en avance. Et en parlant du froid, je me rappelais du fameux joggeur qui courrait dans ce froid, ce matin. Il était là, et j'avais même mis mes lunettes pour pouvoir distinguer quelques détails qui me permettrai de mettre un nom à cette silhouette. Je ne pouvais pas dire si oui ou non, c'était vraiment Louis, mais j'avais quelques soupçons. Je voulais en avoir le cœur net. Seulement, ces jours-ci, il ne regardait plus dans ma direction, et mettait tout le temps sa capuche. Peut-être que je pourrais demander à Harry, parce que c'était, justement, son ami, et que lui, il devait savoir. Mais honnêtement, quelque chose me freinait, je ne savais pas quoi, mais je n'y arrivais pas, à lui demander.

Je me forçai alors à penser à autre chose, parce que j'allais devenir parano si je continuais, ou même folle. Et je regardai alors tout autour de moi. Des couples se baladaient main dans la main, dans les rues de Londres et semblaient vraiment heureux. Des enfants courraient partout dans la neige, hurlant de joie. Des familles passaient, le sourire aux lèvres. Alors c'était ça la magie de Noël? Je n'avais jamais vu cette ville aussi joyeuse. D'habitude, les gens ne sourient pas autant. Et je me rends alors compte, que cette magie marche également sur moi. Parce que moi qui détestais autant la foule, aujourd'hui, je l'appréciais, et je ne m'y sentais pas seule. Au contraire. Tout n'était donc pas perdu avec moi, peut-être que j'allais m'en sortir.

Je vis alors le bouclé, apparaître au milieu de cette foule, munis de son bonnet, et de son énorme sourire. Il courait vers moi, à bout de souffle. Et c'est à ce moment précis, que je sus, que j'allais m'en sortir si Harry était là. Définitivement. Rien n'était perdu. Je n'étais plus seule.

«_Je suis en retard? Désolé.

_Non, non, j'étais en avance.

_Ah, j'ai eu peur de t'avoir fait attendre longtemps, tu dois mourir de froid.
_Et toi de chaud, après le sprint que tu viens de faire.»

Il était encore essoufflé, il devait avoir couru longtemps. Harry essayait du mieux qu'il pouvait de récupérer sa respiration normale. Il m'expliquait que Louis l'avait retenu pour quelques finitions, parce que bien sur, celui-ci pensait qu'on sortait ensemble. Il voulait que son ami soit parfait pour notre premier Noël, et plein de petits détails futiles que je trouvais vraiment mignons, et drôles. A travers son récit, je pouvais reconnaître Louis. Je voulus alors lui demander plus d'information sur l'originaire de Doncaster. C'était peut-être le bon moment. Et je ne sus pas d'où me venait autant d'assurance, mais je le fis. Je lui demandai. En tournant autour du pot, mais je lui demandai.

«_Tu sais si Louis court parfois?

_Ah, euh.. Parfois. Pourquoi?

_Non comme ça.»

Le bouclé avait eu l'air troublé par la question, comme s'il avait compris quelque chose à travers celle-ci. Un blanc s'installa et je regrettai tout de suite ma question. Dès qu'il vit mon malaise, il reprit son récit, qui était interminable. Et je lui en était reconnaissante, parce que je savais qu'il faisait ça pour moi. Apparemment, Louis lui avait déconseillé de m'emmener dans certains endroits et il y avait certaines choses qu'il n'avait pas le droit de faire. J'appris aussi que ce n'était pas son colocataire, mais que Louis possédait un double des clés de l'appartement du bouclé, et qu'il vivait beaucoup plus chez Harry, que chez lui même. Je trouvais ça vraiment adorable, parce que je pense que Louis considère le bouclé comme son propre frère. Il avait un rendez-vous avec sa petite copine aujourd'hui, mais il n'avait pas pu s'empêcher de passer voir Harry avant de la rejoindre. Le bouclé s'arrêta alors d'un coup, et me regarda de haut en bas, tout en me tenant par les épaules, comme s'il venait de se rendre compte d'une chose, ou qu'il m'était arrivée quelque chose. Même si j'ai qualifié son récit d'interminable, j'aimais beaucoup qu'il me parle autant de sa vie. J'en apprenais plus sur lui, et je m'attachais un peu plus à lui.

«_Tu dois vraiment avoir froid, il faut qu'on aille dans un endroit chaud.

_Non ça va, je t'assure.

_Allez, tu vas être malade sinon. dit-il en me faisant des yeux de chien battu. Oh mais regarde, il y a une brasserie! A nous les chocolats chauds.»

Face à ma réaction, son sourire s'agrandit. Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel et de soupirer avant de murmurer un «Tu m'as eu.» De toute façon, il n'avait qu'à me sourire et je ne pouvais rien lui refuser. Il me tira alors dans cette fameuse brasserie avant de m'ordonner d'aller m'installer. Je savais qu'il irait commander tout seul les boissons, il ne voulait pas se faire avoir comme la dernière fois. Harry revint très vite avec les deux énormes tasses de chocolats chauds. Et c'est en ayant cette image de lui, ramenant les tasses de chocolat, avec son sourire et ses beaux yeux que je me rendis compte que c'était le plus beau Noël que je passais depuis que j'étais à Londres. Vraiment. Et c'était grâce à lui. Et à ces tasses de chocolat.

Nous discutions tout en buvant nos chocolats chauds. On se moquait souvent de l'un l'autre parce que chacun avait le droit à sa moustache de chocolat. Mais au fond, on s'en fichait. Et puis il était tellement mignon avec, qu'au départ je ne le lui avais même pas fait remarquer. Il s'en était rendu compte parce qu'il m'arrivait de rire toute seule. Lorsque nous finîmes nos chocolats, je me rappelais alors d'une chose importante. Qui me tenait à coeur. Harry fronça les sourcils quand il vit que je baissais la tête et plongeai ma main dans mon sac. Je crois qu'il avait compris, et moi je ne pouvais pas m'empêcher de sourire comme une débile face à sa réaction. Il avait tout de suite arrêté de parler.

«_On avait dit pas de cadeau.
_Oui c'est vrai, désolé.»

Je n'avais pas pu m'empêcher de lui acheter un cadeau malgré ce qu'on s'était promis. C'était plus fort que moi. Après tout, c'était Noël, et avec tout ce qu'il avait fait pour moi, c'était normal. J'étais heureuse de lui offrir ça. En plus, même s'il joue les gros durs à qui ça ne fait rien, j'ai vu ses yeux briller, et ses fossettes apparaître. Je crois bien que son sourire, c'est le plus beau cadeau que je n'ai jamais eu. Alors tant pis s'il me boude quelque temps, je suis vraiment heureuse de lui offrir ça. Déjà que grâce à lui, je ne passe pas cette fête toute seule. Il faut qu'il sache à quel point je lui en suis reconnaissante.

«_Je.. euh. Merci.»

Il prit le cadeau que je lui tendais et me lança un sourire tout gêné. Je pense qu'il ne s'y attendait vraiment pas. Il le garda dans sa main, et le fixa comme si c'était tout l'or du monde, ce qui me toucha. Dès lors, je savais que j'avais eu raison de lui en offrir un. Ce qui me surprit le plus, c'est qu'il ne l'ouvrit pas, au contraire il le gardait dans sa main et commença à rire, tout seul. Comme si cette situation était hilarante. Comme si quelque part, il s'y attendait. Il s'arrêta tout d'un coup, et plongea sa main dans son sac. Et moi aussi j'avais compris. Et moi non plus, je ne pouvais pas cacher mon sourire qui s'agrandissait chaque seconde un peu plus alors que le bouclé sortait le cadeau de son sac. Il n'y avait vraiment aucun pour rattraper l'autre.

«_On avait dit pas de cadeau.» dis-je narquoisement en posant les mains sur les hanches.

Harry leva les mains en l'air et sourit, comme pour clamer son innocence. Dans une de ses mains, il y avait mon cadeau, et je compris ce qu'il voulait dire. On se reprochait l'un l'autre ce que nous avions fait tous les deux. Et au fond, je savais qu'on était tous les deux heureux d'avoir failli à notre promesse.

«_Merci.»

On prit alors l'initiative d'ouvrir nos cadeaux en même temps, trop curieux et impatients de découvrir ce qu'il se cachait sous l'emballage. Et cette fois, on avait été surpris en même temps. On s'était offert exactement le même cadeau. Bonjour l'originalité.

«_J'ai pensais que ça te plairait.

_Moi aussi.»

Et on explosa de rire.

«_Joyeux Noël.»

Heal you [h.s]On viuen les histories. Descobreix ara