I - Premiers contacts.

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"Can we pretend that airplanes in the night sky are like shooting star? I could really use a wish right now."

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Il y a ces gens, assez motivés pour se lever faire un petit jogging. Ceux qui n'ont pas peur d'affronter la fraîcheur du matin, ceux qui paraissent infatigables. Il y a moi, éternelle flemmarde, incapable de quitter son appartement tout douillet de si tôt matin, préférant observer les autres faire leur jogging, plutôt que d'en faire un soi-même. Et puis, il y a ce jeune homme qui court tous les matins dans le parc en face de mon immeuble, que je peux voir de mon balcon. Il est toujours présent à la même heure. Je le trouve courageux, lui et son un mètre quatre-vingt face au moins six degrés. Je ne sais pas s'il sait que je passe mes matinées à l'admirer, mais je n'espère sincèrement pas. Je dois l'effrayer, parce qu'à sa place, je le serais si on m'épiait pendant mon jogging. Enfin, c'est une chose qui ne risque pas de se produire. Je veux dire, le jogging. Moi courir, non. Je me demande si c'est un sportif qui vient courir tous les jours pour maintenir un bon niveau, ou bien s'il est simplement fan de jogging, enfin je ne comprends pas comment on peut l'être, mais comme on dit, chacun ses goûts. Et voilà, il vient de faire au moins dix tours du parc, et je suis encore là, sur mon balcon, entourée de ma couverture. Je devrais être descendue pour chercher le pain, mais je crois qu'aujourd'hui je vais m'en passer. J'ai la flemme, comme d'habitude.

Je quitte mon appartement accompagnée d'une grosse écharpe et d'un sac vraiment lourd. Il y a un tas de livres à l'intérieur, tous incompréhensibles. J'avais prévu de repasser une journée chez moi à ne rien faire, mais ma mère m'a téléphoné pour me faire la morale. Le genre de morale qui vous fait culpabiliser, qui ne vous redonne pas du tout la pêche mais qui vous enfonce un peu plus bas que vous ne l'êtes déjà et qui vous fait sentir plus que minable. Le genre de morale pour vous rappeler à l'ordre, pour vous rappeler que vous n'avez pas eu votre diplôme. Alors là, je vais à la bibliothèque pour essayer de me sentir mieux, du moins.. moins coupable. Il fait un froid de canard, et je me risque à franchir le seuil de ma porte, pour aller dans une bibliothèque. C'est tellement miraculeux. Ce n'est certainement pas grâce à ma mère que j'y vais, si je l'écoutais je serais aller m'enterrer vivante. C'est sûrement grâce au bouclé qui court tous les jours devant chez moi. Il a dû me donner un peu de sa motivation inconsciemment.

Le lieu est bondé, je ne pensais pas qu'il y aurait autant de monde. Si j'avais su, je serais restée chez moi, devant ma télé. J'étouffe dans cet endroit. Pratiquement toutes les places sont occupées. Je ne vais quand même pas réviser debout ! J'avance dans les rayons, je m'engouffre dans cette pièce poussiéreuse remplie de tout un tas de personnes dont je me serais bien passé et me cherche toujours une place. Au passage, je jette rapidement un coup d'oeil aux livres, pour voir si je ne peux pas en récupérer un. D'accord, j'étais censée réviser, mais le fait est qu'il y a du monde, et que... C'est juste ma motivation qui s'est envolée aussi rapidement qu'elle est apparue. Elle a disparue dès l'instant où j'ai vu toute cette foule. Je déteste la foule. Mais je n'ai pas fait le trajet jusque cette bibliothèque pour rien alors je vais me chercher un livre à lire. J'adore la sensation de tenir un bouquin dans les mains, le fait de devoir tourner les pages à chaque fois. J'adore ça, et je sais que c'est extrêmement bizarre, mais comme je le disais plus tôt, chacun ses goûts.

Après avoir traversé trois rayons, je trouve enfin mon bonheur, et une place ! C'était pas trop tôt. Je me trouvais dans un coin de la bibliothèque, isolée du reste du monde. L'endroit parfait. Une petite table de quatre places, cachée derrière une grosse étagère. Le fait qu'elle soit aussi dissimulée justifie qu'elle soit aussi vacante ! Bon vacante, pas complètement, puisqu'il y avait un jeune homme. Mais c'était déjà ça. Je m'empresse de rejoindre cette table, et y prend place aussi silencieusement que je le pouvais, évitant de déranger l'autre brun. Je ne distinguais pas réellement son visage qui était caché par ses bouclettes, mais j'avais une impression de déjà-vu. Je n'y prête pas plus attention, c'est encore sûrement le fruit de mon imagination. Je commence enfin ma lecture, et me plonge complètement dans le livre, me coupant du monde réel. Ce qui est magique avec les histoires, c'est qu'elles vous font oublier tous vos problèmes, vous pensez à autre chose l'espace de quelque minutes. Vous devenez quelqu'un d'autre. Vous vivez plein de choses sans bouger de là où vous êtes, des choses que vous n'auriez sûrement jamais pu vivre. C'est magique. Ouais, j'avais réussi à oublier tous mes...

Heal you [h.s]Where stories live. Discover now