Heal you [h.s]

IV - Premières gênes.

"Cause you're a sky, you're a sky, full of stars."

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Il y a des jours où je suis un peu plus triste que d'autres, des jours où je me demande si le monde irait mieux sans moi, des jours où je me demande comment réagiraient les gens qui me connaissent s'ils apprenaient ma disparition. Des jours où je me sens un peu plus seule que d'autres. Des jours où je n'ai envie de rien, ou si, la seule chose dont j'ai envie serait de me rouler en boule dans mon lit, cachée sous une couverture. Des jours où je ne trouve plus aucun sens à ce que je fais. Aujourd'hui, est un jour comme ceux là. Je ne sais pas pourquoi, ça m'a pris d'un coup hier soir, j'ai eu la boule au ventre, une envie de pleurer. Je sais pas. J'ai mal, et c'est tout ce dont j'ai conscience en ce moment même. Je n'ai pas répondu aux appels de ma mère ce matin, et je me demande même si elle s'inquiète, ce n'est probablement pas le cas. La seule chose dont elle doit vraiment s'inquiéter, c'est de savoir si je suis en train de réviser ou pas. J'en ai tellement marre de tout ça. Je supporte plus, j'en peux plus. Je suis restée toute la matinée dans mon lit, et donc je n'ai pas vu le joggeur, et je vais sûrement rater Harry, vu l'heure qu'il est. J'ai vraiment envie de le voir, c'est le seul d'ailleurs, mais j'ai trop peur. Je n'ose même pas sortir de mon lit pour aller à la bibliothèque, je sais qu'au bout d'un moment je vais éclater en larmes, et je n'en ai vraiment pas besoin là. J'ai pas envie de paraître faible devant lui, j'ai pas envie, je peux pas pleurer devant lui. Je pourrais au moins lui épargner ça, c'est la moindre des choses. Et qu'est-ce que c'est égoïste. Hier, c'est lui qui allait mal. Je peux pas le laisser tomber, pas lui. Il faut que j'y aille. Mais je peux pas.

Je voudrais juste être heureuse, que tout le monde soit heureux. Je ne demande pas la lune quand même, si? Il y a tant de choses que je désire, et il y a si peu de choses qui se réalisent. Et puis, je me souviens à quel point Harry est têtu, il pourrait bien avoir gâché toute son après-midi et m'y attendant. Et là, je réalise enfin ce qu'il voulait dire. Regarder encore une fois autour de moi. Il était là. Juste sous mes yeux et j'étais trop triste pour le remarquer. Je n'ai pas envie de le décevoir en lui posant un lapin, il faut que j'y aille, et ça même si je dois y aller en pyjama. Je sais qu'il ne va pas aussi bien qu'il le dit, il faut que j'y aille avant que je le rate. Je ne peux pas perdre la seule personne qui était là pour moi. Non.

Je cours aussi vite que je peux, j'ai toujours mon pyjama en dessous de mon manteau et je n'ai même pas pris la peine de me maquiller, ni de me coiffer d'ailleurs. Je dois ressembler à rien du tout, mais je ne peux pas le laisser attendre dans le froid. La bibliothèque est sûrement fermée vu l'heure, mais il doit toujours y être. J'en suis persuadée. Je cours encore, mes jambes risquent de me lâcher bientôt, mais je continue quand même, à bout de souffle. Je suis sûre qu'il y est encore. Je ne lui ai pas dit que je ne venais pas, mais je ne lui ai pas dit que je venais non plus. Mais c'était évident. On avait même pas besoin de se le demander. Je ne suis plus qu'à une dizaine de mètres de la bibliothèque, il ne me reste plus qu'un passage piéton à traverser avant d'y être. Et j'avais raison, elle était désormais fermée. J'usais de mes dernières forces pour arriver devant la porte de la bibliothèque avant de m'appuyer contre la vitre afin de reprendre mon souffle. Mais je m'étais trompée. Il n'était pas là. Je m'étais fait trop de films, et d'idées sur ce garçon. Je devais vraiment l'idéaliser depuis le début. Il faut que j'arrête de lire mes romans d'amour, je les confonds avec la réalité maintenant. Je ne distingue plus la fiction de la réalité. D'un côté je suis heureuse qu'il n'ait pas attendu dans le froid, je suis soulagée mais de l'autre... Je suis déçue qu'il n'ait pas attendu. C'est sûrement mon côté égoïste qui ressort. J'aurais voulu que quelqu'un s'inquiète pour moi, que quelqu'un m'attende mais je crois que je vais juste rentrer. Ouais, ce serait plus sage pour moi de rentrer.