Crescent ☽ TOME 1 ☾ Louve de sang

☽ Chapitre 6 ☾

Le lendemain matin, Cerise se réveilla au son de son réveil. Elle se rendit compte qu'elle s'était endormie sur son bureau. Elle avait passé la majeure partie de la nuit à travailler son exposé.

Elle poussa un grand bâillement, avant d'entendre quelque chose provenant de sa fenêtre.

Elle se tourna vers le son et vit à sa plus grande surprise un grand corbeau perché sur son balcon.

Cerise, prise de curiosité, s'invita dehors et s'approcha doucement de l'oiseau. Il était magnifique, des plumes aussi noires que le charbon et des yeux argentés comme le clair de lune.

Pendant un instant, ses yeux lui firent penser au garçon de l'autre fois qu'elle avait cogné dans le couloir, mais elle le chassa tout de suite de son esprit.

Ce n'était qu'un vieux con.

Le corbeau continuait de la fixer du regard sans aucune peur. Elle avait beau être si près de lui, il ne fuyait pas de sa position.

"Salut gentil petit corbeau."

Il commença à se frotter contre le dos de sa main, un peu comme une demande d'affection. Cela la fit un peu rire.

" Tu as faim ?"

Cerise prit des graines de la petite maison à oiseaux accrochée au mur et les tendit au corbeau, qui s'empressa de les manger.

Cerise adorait vraiment les animaux, de toutes sortes, et elle était toujours prête à venir en aide à l'un d'entre eux.

Comme par exemple un jour, elle avait sauvé un petit chaton coincé dans un arbre quand elle était petite, ou encore sortir cette pauvre tourterelle d'un grillage.

Le corbeau mangea ses graines avec envie. Cerise se permit de caresser légèrement sa tête du bout du doigt et de continuer, jusqu'à se diriger vers son bec. Tellement perdue dans sa rêverie, la sensation de la douleur d'une piqûre brutale la fit revenir à la réalité.

Elle vit du sang s'échapper légèrement de son doigt. Le corbeau devait l'avoir mordue sans le faire exprès en mangeant.

Elle suça son pouce et rentra à l'intérieur pour se diriger dans la salle de bains et se mettre un pansement.

Mais une fois de retour dans sa chambre, le corbeau avait disparu.

Encore une fois, le voilà dans une prison miteuse au fin fond du commissariat.

Et pourquoi ? Pour s'être battu dans une soirée un peu trop arrosée et avoir mis un type K.O au point de l'envoyer à l'hôpital.

Il ne savait même plus comment cette petite bagarre avait commencé. Juste que l'autre gars, complètement saoul, avait commencé et qu'il avait perdu le contrôle de sa rage de sang pendant un millième de seconde.

Mais ça lui avait suffi pour mettre l'autre type à terre, avec quelques dents en moins.

Il se fichait bien d'être en cellule, car ce n'était pas la première fois. Cela durait depuis des années et puis il pouvait en sortir quand ça lui chantait, grâce à la fenêtre et à son pouvoir de métamorphose.

C'était grâce à lui qu'il avait pu aller la voir, elle.

Celle qu'il attendait depuis des années, celle dont il rêvait depuis son enfance.

Depuis ce jour où elle l'avait bousculé dans le couloir, il se souvenait d'elle jusqu'au moindre petit détail.

Ses cheveux rouges à la couleur du sang qui avaient l'air si doux, ses yeux mauves comme le raisin, son fruit favori, qu'il scruterait pendant des heures, son odeur de lilas et sa peau qu'il avait envie de caresser.

Et le meilleur pour la fin, son sang, à peine avait-il goûté une seule goutte qu'il était déjà accro.

Et ça serait encore plus délicieux quand il la marquerait.

Le seul souci, c'était cette loi interdisant l'amour entre vampire et loup-garou. Depuis la fin de la guerre entre les deux clans, il y avait un traité de paix et cette loi y figurait. Comme Roméo et Juliette, leur amour était interdit.

Il emmerdait cette loi stupide !!! Personne ne l'empêcherait d'être auprès de son âme-sœur. Et puis il avait déjà brisé les règles, ça ne changerait rien, il n'aurait qu'à la prendre et à s'enfuir quelque part. Là où on ne les trouverait pas.

Des tas de scénarios romantiques et inimaginables lui trottaient dans la tête. S'enfuir avec sa bien-aimée sous le soleil levant comme dans les films romantiques.

Il ferma les yeux et murmura son nom entre ses lèvres, depuis qu'un de ses contacts lui avait donné l'information.

Il entendit des pas et quelqu'un s'arrêta devant sa cellule.

"Allez Corvo, c'est l'heure de sortir."

Le garde ouvrit la porte de sa cellule miteuse, le laissant enfin sortir. Le voilà à nouveau libre et bien décidé à conquérir sa bien-aimée.

Il en profita pour étirer ses épaules douloureuses, après être resté couché sur un lit dur comme un rocher.

"Décidément Corvo, ce n'est pas ta journée." soupira le garde en lui remettant ses effets personnels.

Lorsqu'on lui rendit son téléphone, il vit les appels et SMS. Il frissonna rien que de penser à la leçon qu'il allait recevoir une fois rentré à la maison.

"Merde ! Maman va me tuer !"