Part 7.

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Après les cours, je me suis rendue à un café que je connais très bien et qui ne se trouve pas très loin de mon lycée pour décompresser un peu, et essayer de libérer mon esprit de tous ces problèmes que j'affronte.
J'ai fini par arranger les choses avec Lamar et Stan, on a aussi beaucoup discuté tous ensemble avec Tracey et Zack. Je ne leur ai certes pas encore annoncé que mes parents m'ont lâchement abandonnée après m'avoir hébergée (sans la moindre attention particulière, je précise) dans leur maison pendant seize ans, bientôt dix-sept. Leur maison de pacotille qu'ils m'ont refilée sous prétexte qu'ils n'avaient "plus besoin de moi". Ces ignares. Ce n'est pas très gratifiant de parler de ceux qui m'ont du moins offert un toit d'une telle façon, mais en ce moment seule la colère qui est en moi sort des arguments. Et je ne peux faire autrement. Pourtant, je sais que les insulter ne changera rien et encore moins les ramener, mais ce n'est que mon ressentit de haine qui me pousse à profaner des paroles sales à leur égard. Hum, franchement, je ne me vois pas trop avouer à mes amis de telles confessions. Je n'ai pas besoin de compassion ou de pitié, car je dois reconnaître que même si ils sont là avec moi et qu'ils ne cessent de me répéter que jamais ils ne me laisseront tomber, une minime partie de moi me fait comprendre que je me sens vraiment seule. Ce qui n'est par conséquent pas tellement faux.

Je ne leur ai pas non plus raconté la mésaventure d'hier soir, avec mon petit coup de folie. L'apparition soudaine (ou peut-être imaginaire) de Stéphanie à travers mon miroir. Je ne souhaite pas non plus qu'ils commencent à me prendre pour une folle. C'est à se demander si moi-même je ne pense pas que je suis folle.

-  Voulez-vous commander quelque chose mademoiselle ? Me demanda un jeune homme (trop jeune à mon goût et que je n'ai jamais vu auparavant dans cet endroit) à côté de moi qui semblait être un serveur, un carnet de note dans une main et un crayon dans une autre.

Sans trop m'en rendre compte, j'étais restée plusieurs minutes assise dans ce café sans rien commander, le regard dans le vide. Trop occupée par ma rêvasserie. Ce qui a sans doute du le pousser à concentrer son attention sur moi.

Je n'ai pas d'appétit pour le moment, mais si je veux tenir le reste de la journée, il faut que j'avale quelque chose car je n'ai absolument rien engloutit depuis hier soir. Et puis, j'ai quelques billets sur moi, donc autant en faire un tout petit usage.

-  Euh oui, répondis-je en croisant enfin son regard. Je voudrais bien un petit cake au gingembre et une tasse de café noir sans sucre, s'il vous plaît.

-  D'accord, semble-t-il hésitant comme si il trouvait ça bizarre qu'une fille paraissant aussi jeune que moi puisse prendre de tels mets (ce que je comprends tout à fait). Êtes-vous sûre que ce sera tout ?

-  Oui ce sera tout, merci. Répondis-je sans attendre en détournant le regard.

-  Ok.

Il part enfin, et j'attends ma commande en repensant à ma triste vie. La scène d'hier est dans ces moments ma principale préoccupation.
Était-ce vraiment la petite Stéphanie ? Ce genre de choses ne se produit que dans les films d'horreur ou de science-fiction. Pas dans la réalité.
Et ça commence vraiment à me faire peur. D'un côté j'aurais sans doute pu simplement imaginé ça, mais c'était tellement réaliste que moi-même je n'y crois pas. Peut-être la maison est-elle hantée ?
...Que de futilités...bien-sûr que non. Et puis, si une maison devait être hantée par cette petite fille décédée il y a des années, ce serait sans aucun doute la demeure de Lamar, vu que la défunte la résidait auparavant. Alors pourquoi s'en prendrait-elle à moi ?
Mon imagination me joue des tours spectaculaires ces temps-ci.

Meurtres sur la routeTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang