Chanyeol, ou comment le confinement a influencé la vie ordinaire d'un simple étudiant.
"Je crois que la banalité est très anormale."
_Arthur Conan Doyle
_02.06.2020
Il guette un peu à vrai dire. Depuis qu'il a reçu un peu d'attention, mais surtout depuis qu'il a capté l'existence d'un éventuel pote en devenir, Chanyeol ne tient plus en place. Il passe son temps à passer devant sa fenêtre en jetant quelques coups d'œil, allant parfois même jusqu'à ouvrir exagérément ladite fenêtre pour bien montrer qu'il est là.
Pourtant, la fenêtre voisine qu'il a ciblé, ne s'ouvre pas. Cette fenêtre qui lui fait face et qui l'intrigue tant de par ce qu'elle cache... elle l'obnubile. Chanyeol a désespérément besoin d'attention depuis qu'il en a reçu, l'espace de quoi ?! Dix secondes !? Mais ç'avait été suffisant pour qu'il soit déjà en manque. En manque d'attention. La vraie. Pas celle virtuelle à travers laquelle tout le monde essaye de se consoler en étant confiné.
Tout excité, le jeune étudiant passe une nouvelle fois devant sa fenêtre, prenant le temps de faire un arrêt en faisant mine de gratter une tache invisible dans le coin de l'encadrement. Son regard vole rapidement jusqu'à l'immeuble en face, rasant le mur pour finalement effacer son sourire mollement. Toujours rien. Toujours personne.
Chanyeol soupire. Il se sent ridicule à force. Il passe alors machinalement la main dans sa tignasse épaisse, gratte son crâne puis tourne les talons. Il se sent con. Qu'est-ce qu'il espère vraiment au final ? Se faire un pote et communiquer via avions de papier ?
À cette idée, un sourire amusé traverse ses lèvres alors que ses yeux pétillent. Ouais grave. Ça lui plairait bien ça. Il se marre, s'imagine tendre un fil entre les deux appartements tout en plaçant une boîte en ses extrémités pour communiquer en téléphone à ficelle. Ou alors, ils pourraient utiliser des talkies-walkies ?
Chanyeol rit tout seul. Ça l'aurait bien amusé. Trouver des moyens de se distraire autre que par les réseaux sociaux et la nouvelle technologie, ça l'aurait un peu sorti de son quotidien, comme de sa bulle. Il sourit, puis relève les yeux pour laisser porter son regard à travers la vitre. Ah, laisser exprimer sa créativité et la partager avec un inconnu, ça lui plairait bien. Qu'est-ce qu'il pourrait se marrer...
Le jeune homme secoue la tête, et s'installe à son bureau le cœur léger. Ouais, rêver un peu ne fait pas de mal. Et punaise, qu'est-ce que ça fait du bien même !
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