Chapitre 1

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Ma mère vient de mourir, mon père est assis à sa droite il lui tient la main et lui évoque ses derniers mots d’adieu. Tandis que moi, assise sur une chaise bancale reste sans rien dire, immobile, sans aucun signe d’émotion en pensant à tous nos instants de bonheurs partagés mais aussi nos disputes, nos coups de gueules. Je regrette, j’ai honte, je m’en veux d’avoir joué l’adolescente rebelle qui me pensait qu’enfaite à l’amour qu’elle portait pour ses parents. Je pense que j’aurais dû plus lui obéir, ne pas être insolente à longueur de journée mais je sais que c’est toujours dans ces moment-là que l’on se rend compte de toutes les erreurs qu’on a pu faire et les choses qu’on aurait dû faire à la place. Mais oui je suis désolée, je n’ai jamais été aussi désolé qu’à cet instant même, mais c’est trop tard maintenant, tout va finir dans quelques secondes à peine. Alors maman si tu m’entends encore, saches que je ferai tout pour que tu sois fière de moi, je te le promets. Je t’aime.

Le docteur annonce sa mort, d’un ton posé et serein. Il montre que ça va aller mieux, qu’il ne faut pas se relâcher et que c’est son destin si elle meurt. Mais je ne suis pas d’accord, cette femme a toujours été là pour moi, je ne peux rien sans elle. Je ferais n’importe quoi pour qu’elle revienne à la vie, pour que tout ça soit un mauvais rêve qui, demain matin au réveil sera déjà loin mais cet espoir est arrêté par mon père qui me prend par les épaules. On se dirige vers la sortit, les larmes me montent aux yeux, elles coulent le long de mes joues chaudes et mon père les essuies, il me dit que je dois être forte comme ma mère qui s’est battu toutes ses années contre sa maladie. Je lui réponds d’un hochement de tête et je m’assois sur le siège avant de la voiture, je prends mes écouteurs et je mets Grégory Lemarchal. Je pose ma tête contre la vitre et je pense à ma mère ce qu’elle était, vraiment sincère mais timide, belle mais souvent complexée.

Deux semaines plus tard, dans la voiture pendant le retour de l’enterrement de maman, mon père m’adresse la parole ce qui se faisait très rare ces derniers temps.

Papa : Chérie, j’ai quelque chose à te dire.

Moi : … (Toujours les écouteurs dans les oreilles)

Papa : C’est important, écoute-moi !

Moi : Ah pardon tu m’as parlé ?

Papa : Oui, j’ai pris une décision et je t’en supplie ne m’en veut pas c’est pour ton bien car moi je ne pourrais plus m’en charger.

Moi : Papa, tu me fais peur qu’est-ce que c’est ?

Papa : On ne va plus vivre ensemble.

Moi : Quoi ?! Mais je vais aller où ? Et pourquoi ?!

Papa : Tu vas aller dans un internat à Londres.

Moi : Dans un internat ! Mais pourquoi ? Pourquoi je ne peux pas rester avec toi ? C’est quoi cette histoire ?

Papa : Car je dois travailler plus pour pouvoir payer tes études plus tard. Tu verras tu seras bien là-bas tu te feras de nouveaux amis. Et puis on se verra pendant les vacances.

Moi : Mais Papa tu ne comprends pas j’ai besoin de toi, maman vient de mourir, tu ne peux pas m’abandonner comme ça papa tu es tout ce qu’il me reste ! Pour les études je trouverai un petit bouleau en alternance.

Papa : Ma chérie, tu ne comprends pas je ne peux plus. Je regrette.

Moi : Ne m’appelle plus jamais ma chérie !

Papa : Attend ! Ne part pas ! Je suis désolé. Je n’ai pas le choix.

Je sors de la voiture, je cours, je cours de plus en plus en vite, je ne sais plus où aller. Je suis perdue dans Manchester, il faut que je rentre à Holmes Chapel. Je m’assoie sur un banc. Il pleut, j’ai mal, je me sens abandonnée par ma propre famille. D’abord ma mère puis ensuite mon père. Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Pourquoi moi ? Pourquoi pas l’autre fille là-bas qui rigole avec son amie ? Je compose le numéro de ma meilleure amie, Emma mais je tombe sur sa messagerie. Je suis triste et j’ai peur, j’ai besoin que quelqu’un soit là avec moi. Mon tel retentit, c’est mon père, j’ignore, puis Emma.

Just a bad dream.Where stories live. Discover now