Juin - Originale

Depuis le début
                                    

Ne voulant pas rester seule et rejetée de tous, elle commença à aller voir ses anciens amis pour essayer de renouer le contact. Malheureusement pour elle, les refus s'enchainèrent. Peu importe la manière dont elle essayait de revenir vers eux, elle se faisait repousser. Ils ne faisaient aucun effort et elle finit par songer à abandonner. Mais un petit groupe vint mettre fin à sa longue attente de compagnie et lui proposa une sorte de marché. Si elle allait chercher les questions du prochain contrôle dans la salle d'histoire, ils passeraient la semaine avec elle. La jeune collégienne hésita un instant et avant la fin de la récréation, elle partit en direction de la classe correspondante. Elle se faufila dans le couloir et passa la porte rapidement. Il lui fallait simplement trouver les copies que leur instituteur devait conserver dans son bureau. Cependant, les tiroirs étaient fermés à clef et rien ailleurs ne correspondait aux documents qu'elle cherchait. Ne voulant pas se résigner, elle persista, il ne fallait pas qu'elle abandonne si facilement. Quand la cloche retentit, les papiers n'étaient toujours pas en sa possession, une dose d'adrénaline devait commencer à naître en elle. Les élèves arrivèrent, suivis de près par la dernière personne qu'elle souhaitait voir, leur professeur. La voyant présente avant les autres et proche de son bureau, il lui demanda ce qu'elle faisait ici. Son air était sévère et ses bras croisés, ce qui eut l'air de la déstabiliser légèrement. Il était signe d'autorité et elle savait qu'il était maintenant trop tard pour récupérer ce qu'on lui avait demandé. Une excuse aurait surement été plus sage, cependant elle avoua la vérité sans qu'il ne dise un mot de plus. Les autres personnes composant sa classe furent surprises de la voir faire une telle chose, cela restait une tentative de vol. Les mauvais regards fusaient en sa direction, ils la jugeaient tous et ne se génèrent pas de faire des remarques désobligeantes à son sujet quand leur professeur décida de pénaliser toute la classe. S'en suivit une leçon de morale qui dura l'heure de cours entière.

Après cet événement, ses camarades la renièrent d'autant plus. Bien qu'elle n'était plus appréciée et qu'elle ne l'ait jamais été, dorénavant des remarques sur son apparence faisaient leur apparition. Pas assez de poitrine, un style vestimentaire trop simple et enfantin, des cheveux roux trop différents de la couleur des autres, des yeux bruns trop ternes, des taches de rousseurs gâchant un visage déjà laid... tout était bon à être critiqué. Les humiliations publiques continuèrent, ce que ne parvenaient pas à comprendre ses parents. Ils essayaient de lui parler, de lui dire que ce n'était pas important et que tout cela allait cesser bientôt. Ces enfants finiraient bien par se rendre compte d'à quel point leur fille était une merveille, ils reviendraient vers elle. Ce n'était que l'âge, ils allaient grandir et changer d'avis. À aucun moment elle n'eut envie d'arrêter de se rendre à l'école pour si peu, bien que ses parents purent comprendre. Tout ce qu'elle avait l'air de souhaiter, c'était des amis.

Dorénavant, durant son temps libre, elle s'entraînait à faire tout ce qui pourrait être utile aux autres élèves de son collège, essentiellement au fait de voler. Si elle avait échoué la première fois c'est qu'elle n'était pas suffisamment performante, jamais elle n'avait eu à faire ça. Le soir et les week-ends, à la maison, elle dérobait de petites choses comme des biens matériaux, objets ou nourriture, dans le dos de ses parents ; le reste de la semaine, elle réitérait l'opération avec le corps enseignant de son établissement. Peu importe si elle les rendait après coup, son but restait de ne pas se faire remarquer. Avec tant d'acharnement, sa progression se fut rapide, et après quelques semaines elle se donna un nouvel objectif. Puisqu'elle n'avait pas réussi à ouvrir les tiroirs et récupérer les copies, il lui fallait maintenant apprendre à crocheter des serrures ou y parvenir avec la force. La première option semblait plus logique et réalisable, c'est donc sur cette dernière qu'elle se pencha. Elle n'eut aucun mal à se procurer les informations nécessaires et de quoi le faire. Un samedi et un dimanche suffirent pour qu'elle se sente prête à essayer sa nouvelle compétence le lendemain même.

Incomplet - Recueil d'HistoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant