Le Chemin de l'Épée

Chapitre 8

Quelques minutes plus tard, nous fûmes de retour dans le jardin du Mosa avec Osiris. Mia était en pleine discussion avec un autre elfe, un protecteur sûrement.

— Lee ! m'appela Osiris alors que je me dirigeai vers Mia. Je vais aller me préparer avec Camélia. Si tu veux, on pourra aller se balader dans la ville cette après-midi étant donné qu'on a du temps libre.

Je ne comprenais pas pourquoi elle était aussi gentille avec moi. Peut-être était-ce simplement son caractère d'être extravertie. Quoiqu'il en soit, c'était une occasion en or pour m'enfuir. Je ne devais pas rater cette chance.

— Bonne idée, souris-je, on se retrouve dans le couloir devant nos chambres ?

— Ça me va ! s'exclama-t-elle en regagnant le palais. À tout à l'heure.

J'espérai que ce n'était pas un piège du même genre que celui du roi la veille. Au moins avait-elle l'air sincèrement bien attentionnée. Ça me faisait mal au cœur de devoir lui mentir, mais c'était ça ou se retrouver à la merci du roi.

— Lee, m'apostropha Mia en me voyant. Je te présente Jay.

C'était un homme de grande taille, une tête de plus que moi au minimum. Ses bras étaient croisés tandis que sa tenue ressemblait à celle d'un garde du palais, un pantalon droit, et une veste marronne en cuire, une dague à la ceinture. Il avait l'air relativement réservé et calme.

— Enchantée, je fis en inclinant légèrement la tête.

— De même, fit-il avec une voix neutre et grave.

Mia lui sourit.

— Nous devons y aller, nous nous retrouverons au bal.

Il hocha la tête avant de s'éclipser, lui adressant un sourire fugace. Ils semblaient assez proches tous les deux avant que je n'arrive, mais pas assez pour que je n'ose lui demander s'ils étaient ensemble.

— Alors, comment c'était ? m'interrogea-t-elle après avoir traversé le jardin et être remontée à l'étage supérieur.

Je haussai les épaules.

— Safia et Kayle ont fait un discours.

— Safia était là ? s'étonna la jeune femme en fronçant les sourcils.

— Oui, confirmai-je. Pourquoi ?

— Eh bien, s'il se présente au bras d'une femme lors d'une cérémonie officielle de ce genre, peut-être qu'elle sera bientôt couronnée reine, déclara-t-elle avant de secouer la tête. Quoiqu'il en soit, tu as un bal à préparer, n'est-ce pas ? (J'approuvai avec un « ouais » loin d'être enthousiaste.)

— Tu n'as pas l'air ravie, remarqua-t-elle en se tournant vers moi.

— Si si, je suis juste un peu fatiguée par les derniers évènements, mentis-je avec une facilité qui m'étonna.

Elle pencha la tête sur le côté.

— Ça a quelque chose à voir avec le tatouage sur ton poignet ?

Je m'arrêtai net, choquée qu'elle ait fait le rapprochement. Mais évidemment, elle n'était pas idiote et elle avait très bien vu mon comportement. D'abord je cachais mon avant-bras et ensuite je rajoutais une manchette pour que personne ne le voie.

— Non, c'est...

Un instant je songeai à parler, mais mes cordes vocales se bloquèrent subitement et plus aucun air n'entra dans mes poumons. Je me mis à tousser, à vouloir aspirer de l'air.

— Lee ? Ça va ?

Après une nouvelle quinte de toux, je parvins à articuler quelques mois.

— Oui... Et... heu, pour le tatouage c'est une autre histoire, mais un peu trop personnelle. C'est rien, mais je ne préfère pas en parler.