Chapitre 7

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Le jardin du Mosa abritait dans le creux d'une verrière en fer forgé immense une végétation dense et magnifique, dévoilant une aquarelle pastelle et reposante. Nous traversâmes un modeste pont en bois, en dessous duquel coulait une rivière parsemée de nénuphars. Des carpes de multiples couleurs nageaient au grès du courant dans les eaux dont la clarté reflétait les hêtres, chênes et érables aux couleurs verdoyantes qui s'étendaient sur une centaine de mètres.

Mia et moi nous frayâmes un passage à travers les bambous et débouchâmes sur une réplique du dôme de la verrière, en plus petit et pensé comme un amphithéâtre à ciel ouvert. J'aurais presque était ébahie si je n'avais pas l'impression que tout le monde ne voyait que la marque sur mon poignet, peu importe que j'avais.

La lumière se réfractait de toute part, créant une symphonie d'éclats de soleil unique.

— Je te présente le Dôme du Mosa ! s'exclama-t-elle avec un grand sourire.

— Si j'avais su, je crois que je serais venue ici plus tôt. C'est magnifique !

Des dragonniers accompagnés de leurs protecteurs patientaient à deux pas de la construction. Ryvenn discutait avec un garçon aux cheveux blancs comme neige. Quand l'un des dragonniers remarqua notre présence, tous se retournèrent vers moi. Ils me dévisagèrent et leurs yeux semblèrent, pour certains, me lancer des éclairs. Mia posa une main réconfortante sur mon épaule.

— Ne leur prête pas attention, me souffla-t-elle à l'oreille. Avance avec confiance et tout ira bien.

J'inspirai un grand coup et nous traversâmes le chemin qui nous séparait de l'entrée sous le poids de leurs regards. Mia m'ouvrit la porte.

— Merci beaucoup, dis-je. Tu ne peux pas rester ?

— Non, malheureusement. Mais je te retrouve à la sortie, d'accord ?

— OK, à tout à l'heure dans ce cas.

Elle m'insuffla du courage en m'encourageant d'un signe de tête.

La salle sous le dôme était agencée de telle sorte que seize sièges, de part et d'autre de la porte, suivaient les pourtours des murs. Au centre se dressaient deux trônes luxueux, mais qui s'accordaient parfaitement avec le reste de la pièce. Je pris place sur la gauche, certains dragonniers m'observaient avec des yeux méfiants. J'aurais pu comprendre, mais je trouvais cette déviance à mon égard tellement injuste. Je n'avais aucune explication à ce qui m'était arrivé, le roi m'avait torturé, et c'était moi que l'on dévisageait comme la méchante de l'histoire.

En outre, je fus surprise et à mon tour méfiante quand l'une d'entre eux me rejoignit. Ses yeux me fusillaient d'un vert éclatant semblable à la teinte vive des feuilles des arbres au printemps. Ils contrastaient avec la teinte sombre de sa peau aux taches de rousseur éparses.

— Bonjour, souffla-t-elle.

Je m'y un instant avant de me souvenir que dans une relation amicale normale, on commençait d'abord par dire bonjour.

— Bonjour.

Elle sourit en hochant la tête.

— Si je ne me trompe pas, c'est Lee ?

— Oui, répondis-je en haussant très légèrement un sourcil, avant de faire marcher ma, mémoire. Et toi, Osiris ?

— T'as une bonne mémoire.

Je haussai les épaules. Sans me demander, elle saisit les pans de son gilet brun long et prit place sur le fauteuil à côté de moi.

— Je ne t'effraie pas, avec ce qui s'est passé ? demandais-je de but en blanc.

Le Chemin de l'ÉpéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant