Mister Wolf [Edité chez Shingfoo]

Chapitre 2

Rencontre Inoubliable

Après une dernière soirée en très bonne compagnie me rappelant les derniers mois que j'ai passés à Londres, je me retrouve quelques heures plus tard dans le train, direction Paris et

par la même occasion ma nouvelle vie. Quelques minutes après le départ de l'appareil, je pioche dans la poche du siège devant moi et retire un magazine. Voir ma tête en première page ne me surprend pas, le titre accrocheur « Le fils Wolf agresse un journaliste à la sortie d'un bar » me fait soupirer. Je me rappelle très bien ce soir-là, j'étais avec des amis et je n'avais aucune envie qu'on m'emmerde. Je lui ai demandé poliment de partir mais, devant son refus, je l'ai poussé de mon chemin calmement, ce qu'il a dû prendre pour une agression, je suppose.

Je ne suis pas quelqu'un de violent, mes parents ne m'ont pas élevé comme ça. C'est pourquoi les articles de journaux erronés à mon sujet pour me faire passer pour une brute sans cervelle me déplaisent à ce point. Mes parents m'ont reproché plus d'une fois de « salir » leur réputation. J'en suis profondément honteux, mais ils ne se rendent pas compte de la difficulté de naître dans une famille telle que la leur. Je ne m'en plains pas, mais pour le moment je suis juste le fils de deux personnes qui ont extrêmement bien réussi. Le public s'impatiente du moment où je ferai pareil et, en attendant, je suis juste une personnalité anglaise à suivre pour ses nombreuses frasques et sa belle gueule.

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Le trajet passe très vite, peut-être trop. Je n'ai pas le temps de tout planifier dans mon esprit que je suis déjà dans un autre pays. Je regarde par la fenêtre lorsqu'une voix féminine annonce l'entrée en gare. Je n'y suis pas venu depuis très longtemps, j'y suis resté une année lorsque j'avais dix-sept ans pour perfectionner mon Français. À présent, mon niveau dans cette langue est presque impeccable, seul un accent étranger tenace m'empêche de me faire passer pour un citoyen du pays.

Je suis le dernier à sortir de l'avion. Je prends mon temps pour calmer ce sentiment d'angoisse au fond de ma cage thoracique. D'angoisse, ou peut-être d'excitation ? Je ne sais pas encore. Mais j'ai toujours eu un faible pour l'aventure.

Allant récupérer mes bagages, j'en profite pour observer les gens autour de moi. L'on dit que Londres est la ville des excentriques. Que je sorte, avec mes tatouages apparents et les cheveux en batailles, ou en costume chic, personne ne me regarde différemment. Mais la France est un pays bien différent sur ce plan-là. Ici, la différence est sujet à discussion. Et je ne sais pas encore si je désire attirer l'attention.

Je finis de récupérer mes deux valises contenant l'ensemble de mes affaires nécessaires pour démarrer ma nouvelle vie et me dirige vers la sortie. Un grand homme en costume m'y attend, portant une pancarte avec le nom « Wolf » dessus. Je m'avance alors vers cet individu au visage qui respire une profonde gentillesse.

– Monsieur Wolf ? demande-t-il dans sa langue natale.
Mon nom de famille sorti de la bouche d'un Français a une sonorité

des plus étranges.
– Oui, c'est moi.
Il me tend la main et je la serre.

– Bonjour monsieur, je m'appelle Pierre, je suis votre chauffeur, dit-il avec un sourire.

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Un petit rire sort de ma bouche. Comme si un jeune homme de vingt-cinq ans avait besoin de quelqu'un pour le conduire.

– Mon chauffeur ?

Mes parents en font toujours beaucoup trop. Ils ne sont pas vraiment matérialistes, pourtant, ils veillent continuellement à ce que leur fils unique ne manque de rien.