VI

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Cinq jours plus tard

  La vie au « Terrier » n'a rien à voir avec celle que j'ai pu connaitre au Wiltshire, chez mes parents biologiques. Si eux tenaient à ce que la maison soit en ordre incommensurable et que le luxe en soit la principale étiquette, ici, chez les Weasley, c'est plutôt « curieux » et « imprévisible ». Il y d'abord le miroir au-dessus de la cheminée dans la cuisine. La dernière fois que je suis rentrée du Quidditch avec George et Fred en nous entrainant sur la colline près de la maison, le miroir m'a surprise en criant « Allez vous lavez, bande de petits trolls ! ». Il y a aussi la goule qui habite dans le grenier, qui se met à hurler et à jouer avec des tuyaux du plomb chaque fois que la maison est trop calme. Mais le plus insolite, je crois, est cette façon dont Mrs Weasley a de toujours s'inquiéter à mon propos ; elle essaie constamment de me forcer à reprendre cinq fois de chaque plat, puisque d'après elle j'ai l'air d'un squelette sur pattes. Percy, lui, a l'air d'une fouine, à toujours me surveiller. Ce qui ne manque pas de faire souvent réagir Mr Weasley, qui trouve cela particulièrement stupide. Ah ! Et en parlant de Mr Weasley, celui-ci a été particulièrement surpris lorsqu'il m'a pris en flagrant délit de « dessins inspirés » sur les objets Moldus qu'il garde dans le garage de la maison. Et en même temps, avec tous les objets qui s'y trouvent, comment ne pas être inspirée ? Depuis, il n'arrête pas de me présenter plusieurs objets divers qu'il peut trouver, et je m'amuse à les dessiner, pour son plus grand plaisir.

  Ginny, de son côté, elle n'a pas arrêté de me parler de Harry, à me demander comment il était, ce qu'il aimait le plus, etc... J'en ai déduis rapidement qu'elle était folle amoureuse de lui, bien qu'elle ment en prétextant que c'est juste par curiosité. 

  Et avec les jumeaux, on rigole énormément. Même si à Poudlard on s'amusait et on rigolait vraiment beaucoup, mais là, en vacances, ils sont encore plus actifs. On a fait d'ailleurs l'inventaire d'idées pour leurs fabrications de Farces et Attrapes, dont des plumes ensorcelées qui n'auraient pas besoin d'être trempée à nouveau dans l'encre. Actuellement, nous nous trouvons sur la grande colline, dans le long pré que les Weasley possède. Entouré d'arbres, ceux-ci nous cachent de la vue des habitants du village, ce qui est très pratique pour nous entrainer au Quidditch, sur les balais des jumeaux (et pour ma part, de celui que Mr Weasley m'a prêté et qui lui a servi dans sa jeunesse). À condition de ne pas voler trop haut.
On entend d'ailleurs les encouragements de Fred et de Ron, et je me concentre encore plus sur la course.
  Abaissant ma tête, je zigzague entre les arbres. Le vent vient ébouriffer d'avantage mes cheveux blancs neige accrochés en une tresse collée, alors que je fends les airs au-dessus d'un petit marais qui se trouve en bas de la colline. Je jette un œil au-dessus de mon épaule, et aperçois que George est seulement à quelques mètres de moi, allant même bientôt à me dépasser. Réfutant cette idée pour ne pas m'avouer défaite, je monte en piquet avec le vieux Silverstar que Mr Weasley m'a prêté sans détourner les yeux de mon but, n'hésitant pas à faire une embardée sur le côté pour éviter une branche qui s'est mise sur mon chemin.

Mon but ? Battre George pour la première fois ! Lui qui est toujours plus rapide que moi, je suis bien décidée à le prendre à son propre jeu ! Apercevant un champ de pissenlit juste en face de moi, j'étire un grand sourire en y volant en rase-motte, laissant les particules des fleurs provoquer un tourbillon à mon passage pour ralentir George.

Les arbres sont soudainement encore plus présents, et je remarque avec difficulté que Fred et Ron sont encore bien loin, à se trouver à notre droite. Une idée me vient soudainement en tête lorsque je vois un point minuscule sous un arbre qui est tombé sur le côté, et qui passe juste au-dessus de la rivière asséchée. Étirant un sourire à ça, je fonce vers ce dit point. Est-ce que mon idée est folle ? Peut-être bien. Est-ce que ça me risque une entorse si jamais j'en tombe de mon balai ? Ça c'est très certain. Mais la vie n'est pas la vie sans petits risques. Et puis... ça va aller, ça va passer. J'en suis sûre. 
M'allongeant donc presque entièrement sur mon balai, mes côtes le touchant, je vise toujours plus juste, toujours plus précis, etttt... passe à ras de me cogner, sentant les branches griffer ma veste en jeans oversize. 
Redressant le Silverstar, je remonte vers la cime des arbres en remarquant avec satisfaction que George a pris beaucoup de retard en contournant l'arbre au sol, ne pouvant pas passer à cause de sa taille trop grande. J'en étire un grand sourire narquois, en me concentrant à nouveau sur ma trajectoire. Voyant que Fred et Ron se trouve sur ma droite, et qu'il y a encore pleins d'arbres en face de moi, j'ai une autre idée qui me vient en tête. Je tends mon bras vers le tronc et arrive à dévier ma trajectoire en m'y agrippant, faisant donc un angle droit avec le balai pour me diriger vers Fred et Ron à une plus grande vitesse vu que je vole en ligne droite. Remontant la colline, essoufflée comme jamais, avec l'impression d'avoir des poumons en feu, je ralentis ma vitesse et m'arrête au niveau des deux garçons, descendant de mon balai avec essoufflement, sous leurs acclamations et leurs applaudissements.

Elementum {Tome 2}Where stories live. Discover now