PROSE SALÉE

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Un jour,demain peut-être.
J'arracherai mon navire de ces ports brunissants larguant les amarres,pour aller jeter l'ancre dans ces mers où souffle le silence.
Avec cette sorte de tendresse qu'il faut pour prendre l'étoile noire de sa melancolie par la main,et n'être que celui qui derive sur ces vagues aux remous illusoires.

Ainsi je jeterai de bord a bord un filet d'amertume,
Avec l'espoir insoluble qu'il s'emplira du chant des sirenes a ras bord.
Alors je m'epurerai d'être quelqu'un en m'abreuvant de la tempête nourricière,plongeant goûlement dans ses eaux absinthes.
Et j y nagerai vingts lieues a coup de dissipation,de ridicule,et d'absurde dans ses profondes enceintes.
Rempli des amours jaunes,et des rêves mourants,
de cet auguste atlantide,et de sa vanité rouillante.

Et je boirai la tasse!

Reduisant mon masque(hideux maquillage) en fragments de lucidité,
Lucidité avec laquelle je me trancherai pour n'être que la mer.

les fleches virtuosesWhere stories live. Discover now