EN PAUSE | BRAISE | Victor Blade

X - La trahison

- C'est uniquement grâce à Arion et à toi, répondit le Capitaine. Il est le vent qui balaie tout sur son passage, et tu es la braise cachée sous la cendre. Bientôt, le vrai jeu de Raimon renaîtra ! s'exclama le collégien, tout sourire avant de l'aider à se relever sous les acclamations du public.

Oui, bientôt, ils pourraient enfin tous jouer au vrai football.

-------------------------------------------------------

Une nouvelle semaine commençait, en même temps que les cours, et même si Nova souffrait d'importantes douleurs, elle avait tenue à être là aux entraînements alors qu'elle ne les faisait pas. Mark voulait la préserver pour le prochain match, pour qu'elle puisse utiliser Eguzki au maximum de sa force.

Toujours aussi matinale, la jeune fille arriva en même temps que Riccardo dans la salle du club. Elle le salua, amicale, avant de s'asseoir à côté de lui, rapidement rejointe par Samguk. Les trois joueurs parlèrent ensemble de football, avant que Doug ne s'énerve lorsqu'Arion et JP entrèrent à leur tour.

- C'que vous êtes pénibles, arrêtez de nous embêter avec votre conception du football, lâcha-t-il à l'intention de Riccardo, Samguk et Nova qui parlaient un peu trop fort à son goût.

- Ecoute Doug, en ce qui me concerne, ça faisait longtemps qu'un match ne m'avait pas donné autant de plaisir, ça faisait peut-être même depuis l'école primaire, répondit Riccardo.

- Oui ça va, je sais bien ça, mais ouvre les yeux ! Tu crois que le cinquième secteur passera l'éponge quand il apprendra qu'on a désobéit à leurs ordres ? Ou alors vous vous moquez que le club soit dissous.

- Ils peuvent faire ça ? demanda Arion, incrédule.

- Oui, plusieurs écoles ont été fermées pour avoir osé s'opposer au cinquième secteur, lâcha Gabi.

- Sérieusement Arion, tu ne le savais pas ? lui demanda Michael, curieux. 

- Rien que d'y penser, j'en ai la chair de poule, souffla Eugène avant de reposer sa tête sur la table.

Nova haussa un sourcil et soupira avant de lever les yeux au ciel. Elle resta néanmoins silencieuse, pour une fois, elle n'avait rien à dire. Lasse de les entendre se plaindre, la jeune fille se releva difficilement et descendit les escaliers pour rejoindre les manageuses et Célia qui étaient dans le canapé. Elle s'installa à côté de Skie en silence et sortit son téléphone pour regarder un peu ce qu'il se passait dans le monde, très peu intéressée par cette conversation qui tournait en rond.

Finalement, ce débat stérile prit fin lorsque Mark débarqua pour que les joueurs aillent s'entraîner. La jeune fille rangea sagement son téléphone et se redressa doucement en soufflant de douleur avant de suivre les autres vers le terrain extérieur, silencieuse. Une fois arrivée, elle s'installa contre les protections autour du terrain et observa les joueurs avec une certaine attention. Sauf qu'ils se séparèrent en deux groupes : ceux contre le cinquième secteur, et ceux qui ne voulaient pas s'y opposer.

Nova poussa un lourd soupir et se redressa, passant devant Samguk et Arion.

- Il faut vraiment que je fasse tout dans cette équipe, c'est impressionnant, grogna-t-elle en se dirigeant vers le groupe de Gabi, un sourire sournois aux lèvres.

Une fois arrivée près d'eux, elle shoota dans la balle qui se trouvait à proximité en visant Gabi. Il se la prit dans le dos et se retourna vers la jeune fille qui affichait un petit sourire angélique.

- Bon, vous avez pas fini de vous plaindre et de vous écarter du groupe ? On est une équipe bon sang ! Vous avez tout à fait le droit de ne pas vouloir aller contre le cinquième secteur, d'avoir peur, mais il faut participer aux entraînements avec les autres, sinon, à quoi ça rime ? Les entraînements sont importants pour toute l'équipe, et c'est en ce moment qu'on a besoin de compter les uns sur les autres, peu importe votre décision. Elle marqua une pause. Maintenant, messieurs, vous allez me faire le plaisir de vous entraîner avec Riccardo et compagnie, sinon c'est moi qui vais m'en mêler, et je suis persuadée que ce n'est pas ce que vous voulez, leur dit-elle avant de s'éloigner, bras croisés sur sa poitrine.