chapitre 16

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 Je le déteste !

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Je le déteste !

Depuis cinq ans, je fais tout pour ne plus être sous l'emprise de quelqu'un, et en une fraction de seconde, il est parvenu à ruiner tous mes efforts. Il me contrôle telle une marionnette et il le sait. Je ne suis qu'un pion de plus dans son jeu tordu. Je vais finir enterrée vivante si j'ose parler, il me l'a personnellement promis et je sais bien que ce ne sont pas des paroles en l'air. Pablo Munoz est toujours sérieux, peu importe le contexte. Cet homme ne rigole jamais.

Les mains sur le volant, je n'ose pas sortir. Comment vais-je faire ? Comment vais-je pouvoir m'en sortir face à ces flics qui connaissent tant le terrain ? Je sais plutôt bien mentir, mais serai-je assez douée face à eux ? Je me suis toujours fait passer pour une personne que je n'étais pas auprès de types sans cervelle, qu'en sera-t-il face à des personnes avec un vrai cerveau ?

Mon portable s'illumine. Ryan me demande si je suis bientôt arrivée.

Je passe ma main sur mon visage et regarde mon reflet dans le rétroviseur intérieur de ma voiture. Tu peux le faire, Charlie.

Je rabats les manches de mon pull, essayant au mieux de cacher mes tremblements. On dirait une toxico en manque. Je passe devant l'agent d'accueil et monte à l'étage sans prononcer un mot. Dans la salle principale, les policiers sont réunis autour d'une table commune sur laquelle se trouve plusieurs photographies.


« Tu étais où ?

Une voiture n'avançait pas. »


Kristen ne cherche pas à en savoir plus. Mon mensonge semble être passé comme une lettre à la poste. J'écoute les policiers sans dire quoi que ce soit. J'essaye juste de me faire la plus petite possible.

Garrett se tourne vers moi.


« Qui étaient les types avec Munoz ?

Aucune idée.

Ils ont parlé de quoi ? »


Trouver un mensonge plausible est plus difficile que prévu.


« Juste des filles.

Mais encore ?

Tu sais, les réflexions habituelles sur les corps nus, ce qu'ils aimeraient faire avec...

Rien qui pourrait nous aider sur l'enquête ?

Non, je n'ai rien remarqué. »


Le débriefing terminé, je ne perds pas une seconde et déguerpis aussi rapidement que je le peux, mais pas assez vite pour semer Kristen qui m'interpelle.


« Quelque chose ne va pas ?

J'ai juste besoin de penser à autre chose. Tout ça, ça commence à me peser.

LES OMBRES DU PASSEWhere stories live. Discover now